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Articles 2000 > 2020

Facebook comme appui médiatique de l’action collective : fabrique des groupements et intégration du mouvement contre le barrage de Sivens

Dans cet article, nous analysons la manière dont les collectifs en lutte à Sivens ont utilisé les espaces « Groupe » et « Page » de Facebook comme espace de médiatisation de leur action collective. Ainsi, nous étudions comment les différents répertoires d’action militants du conflit s’incarnent dans des sous- répertoires médiatiques dont la fonction est double. Premièrement, l’animation éditoriale de ces dispositifs socio-techniques capacite la structuration spécifique de chaque entité mobilisée. Mais dans un second temps, la dynamique militante « hors ligne » qui ambitionne d’intégrer ces collectifs dans un mouvement contre le projet de barrage trouve une matérialité « en ligne » sur le réseau socio-numérique.

Actions collectives en ligne : un acte individuel pensé pour le bien commun ?

Les recherches sur l’action collective en ligne ont porté sur la possibilité d’une articulation entre objectifs partagés et initiatives individuelles. La nature peu astreignante voire peu consistante de celles-ci conduit parfois certain.es auteur.es à reléguer les questions de rationalité (au sens de M. Olson) et de « calcul » aux théories classiques de l’action collective. Cet article souhaite donc proposer une réflexion sur la manière dont, au sein d’actions collectives en ligne, un acte individuel peut tout à la fois s’avérer peu coûteux et malgré tout reposer sur une réflexion intentionnelle, non pas dans un état d’esprit strictement utilitariste mais orientée vers un but collectivement poursuivi. Deux modes opératoires, reposant sur des actions individuelles désireuses d’être utiles pour un projet commun, ont été extraits de notre analyse : le « porte-parole auto-désigné » et « l’astuce de l’effet cumulatif ».

Fabrication numérique à Barcelone : les effets sociopolitiques de la participation lors des Mercredis Makers

Cet article décrit les effets sociaux et politiques qui se dégagent des dynamiques participatives à l’œuvre lors des Mercredis Makers [DimecresFab] de la Fab Casa del Mig à
Barcelone. Ce texte s’appuie sur les sciences sociales et la perspective critique appliquée aux techniques et mobilise les données d’une étude empirique et qualitative fondée sur une ethnographie d’un an au sein du makerspace. En favorisant l’autonomie des usagers, la redistribution des savoirs et le développement de liens avec les réalités sociales et historiques locales, les Mercredis Makers permettent aux citoyens-usagers de déployer des capacités d’actions et de réflexions en matière technique. À la lumière de l’exploration et de l’analyse de ces sessions de fabrication numérique et d’électronique ouvertes et collectives, il apparaît que la participation contribue à démocratiser les techniques et à rendre visible leur dimension politique.

Expression citoyenne et usages d’une plateforme numérique participative locale

Cet article présente les résultats d’une recherche réalisée auprès d’habitants de Grenoble Alpes Métropole afin de recueillir leurs positions sur la place de la concertation dans leur vision de la politique locale et leurs manières d’appréhender l’usage d’une plateforme numérique participative institutionnelle. Plus précisément, nous présentons les usagers d’une plateforme numérique participative et nous documentons leurs pratiques numériques ainsi que la place qu’ils y accordent dans leur engagement citoyen, qu’il soit individuel ou porté par des collectifs. Ces usagers se perçoivent-ils comme des citoyens contributeurs ou comme un collectif formant un public ?

Appel à articles : Les reconfigurations de l’information télévisée

Actualités Revue scientifique en sciences de l’information et de la communication Numéro coordonné par Céline Ségur, Crem, université de Lorraine (celine.segur@univlorraine.fr)Le dossier propose de s’interroger sur l’évolution de la production et de la réception de...

« L’ antisystème » : de la formule à la posture médiatique

Lucie Raymond
Partant du constat que le terme « antisystème » circule dans les sphères médiatiques et académiques sans pour autant faire l’objet d’une conceptualisation précise, cet article propose quelques pistes pour déconstruire ce terme flou et difficile à saisir. Il s’agit de cerner dans un premier temps les diverses définitions de l’« antisystème » et des études qui lui ont été dédiées, à l’appui d’une enquête sémantique, étymologique et scientifique du terme. Et ce, avant de proposer dans une seconde étape une analyse détaillée de ses usages médiatiques au sein de la presse nationale française, permettant de faire émerger la diversité et les caractéristiques des acteurs se revendiquant ou étant qualifiés d’« antisystème ».

Une marche « manquée » dans l’histoire du capitalisme médiatique ? Analyse des mutations du rôle des droits dans l’industrie musicale

Christophe Magis
Cet article propose d’analyser les transformations du rôle des droits d’auteur dans l’industrie musicale dans le cadre d’une approche en économie politique de la communication s’appuyant sur une articulation entre les apports de la socio-économie des industries culturelles et la proposition marxienne de périodisation du capitalisme. Il s’agit de différencier historiquement les modalités d’utilisation des dispositifs du droit d’auteur comme moyen de création de valeur au cours du développement de la filière. L’enjeu en est une relecture matérialiste de la modélisation socio-économique que propose la théorie des industries culturelles : ce que cette dernière nomme « modèle éditorial » est ici interprété au-delà de la simple gestion du risque comme une modalité historique de production de la valeur dans le capitalisme médiatique.

Le partage de données à l’échelle transfrontalière : analyse de dispositifs médiatiques de surveillance épidémiologique

Marie-Hélène Hermand
Cet article s’intéresse au processus de territorialisation et de présentation des données épidémiologiques à l’échelle transfrontalière. Après avoir identifié les discours qui légitiment le domaine de l’épidémiologie transfrontalière, nous étudions un corpus de neuf dispositifs médiatiques de surveillance épidémiologique transfrontalière. L’analyse discursive et sémio-pragmatique est complétée par des entretiens. Les résultats permettent de dégager les enjeux du partage transfrontalier de données épidémiologiques, de pointer la prolifération des dénominations des dispositifs, de dégager un principe d’organisation sémiotique et de mettre en évidence les logiques d’acteurs. La conclusion propose d’approfondir deux problématisations : le déséquilibre informationnel et l’articulation des compétences spécialisées.

Accès à l’information : un enjeu de la participation citoyenne au Québec face aux projets miniers en région éloignée

Sara Germain
Dans le contexte québécois, bien que le Bureau d’audiences publiques en environnement (Bape) jouisse d’une bonne crédibilité en tant qu’institution de participation citoyenne (Gauthier & Simard, 2011), son efficacité fait curieusement défaut dans le cas de l’industrie minière où, malgré certains cas de forte opposition citoyenne, aucun projet d’exploitation n’a été refusé par le gouvernement (Deneault & Sacher, 2012). Cet article pose un regard critique sur les conditions de la participation citoyenne en regard de l’examen de projets miniers au Québec, particulièrement en région éloignée en analysant la mobilisation citoyenne découlant de l’annonce en 2017 du projet Authier Lithium de la minière Sayona Québec Inc. (SQI) en Abitibi.

La neutralité des journalistes à l’épreuve de la place des citoyens dans les dispositifs de consultation : la géothermie profonde en Alsace

Yeny Serrano, Jean Zoungrana
Cet article interroge la place du citoyen dans les discours d’information en contexte de controverse au sujet de la géothermie profonde dans l’Eurométropole de Strasbourg. Nous avons pris appui sur les dispositifs de consultation mobilisés au sujet de l’acceptabilité sociale de cette technique et la manière dont la presse quotidienne régionale en rend compte. En exploitant le discours des journalistes à travers un corpus constitué de 170 articles et de cinq entretiens, on observe que la neutralité journalistique revendiquée n’apparaît guère : la parole des opérateurs et élus demeure privilégiée au détriment de celle du citoyen cantonné à un rôle passif. La presse quotidienne régionale se présente ainsi comme un relais de la communication d’acceptabilité des industriels.

Débattre de l’énergie électronucléaire ? Conflictualités, participation et activisme délibératif des mouvements sociaux

Mikaël Chambru
Cet article propose une mise en perspective des approches de la délibération à partir du cas de l’énergie électronucléaire en France. En analysant la participation conflictuelle de la mouvance antinucléaire aux débats publics institutionnels, il montre la nécessité de dépasser la dichotomie traditionnellement établie entre acceptabilité sociale et « ensauvagement » dans les procédures délibératives. Puis, en s’appuyant sur une approche communicationnelle et politique de la délibération, cet article propose une conceptualisation des conflits et des désaccords au sein d’instances délibératives. Cette conflictualité est posée comme la base d’une nouvelle problématisation des rapports de force entre « opposants » et « promoteurs ».

La participation citoyenne au paysage au croisement d’initiatives institutionnelle et citoyenne : étude des cas d’un Plan de paysage et d’un Collectif forêt

Anne Carbonnel, Manon Desmartin Alissia Gouju
À partir de l’étude d’un Plan de Paysage et de l’émergence d’un Collectif citoyen dont l’objet est la forêt, cet article a pour objectif de réfléchir à la manière dont la sociologie de l’acteur réseau permet d’éclairer la participation des citoyens à des discussions portant sur le paysage. Cette étude compare deux démarches de participation citoyenne environnementale, institutionnelle d’une part et citoyenne d’autre part, pour mieux comprendre les ressorts et les freins de la participation.

Le budget participatif clermontois, exemple d’un dispositif participatif qui devient le catalyseur des enjeux environnementaux

Éric Agbessi, Nicolas Duracka

Le Budget Participatif de la Ville de Clermont-Ferrand est une politique publique qui répond à une triple situation de crise démocratique (de l’autorité politique et scientifique, de la participation démocratique et de la délibération publique). Sur les 32 projets votés par les citoyens, un quart ont une teneur écologique. Ainsi, les micros espaces publics délibératifs ouverts par l’initiative ont été marqués par une fragmentation. Premièrement, une tendance à produire des échanges régulés par une vision « instituée » du développement durable remettant très peu en cause notre modèle de développement citadin. Deuxièmement, l’émergence d’une forte incommunication et la marginalisation des porteurs de projets porteurs de visions transformatrices (décroissantes ou résilientes).

Justice environnementale et ressentiment vert : l’exemple d’arrondissements montréalais

Caroline Patsias
Cet article examine l’opposition des citoyens des classes moyennes et paupérisées aux politiques vertes dans deux arrondissements de Montréal. Via l’étude de conseils d’arrondissement, cette étude souligne comment la justice environnementale nourrit un ressentiment vert chez certains citoyens. Les citoyens observés ne sont pas idéologiquement contre les politiques environnementales. Ils se sentent plutôt emportés par une « révolution verte » dont ils supporteront la majeure partie des coûts sans en retirer de bénéfices à court terme. Leur conception de la justice environnementale croise une critique procédurale de la démocratie concernant la participation et la transparence et une critique substantielle des inégalités dans la répartition des coûts des politiques environnementales. Ces citoyens mettent également en avant un attachement à leur quartier qui lie l’environnement à une conception du bien commun.

« Lula en prison » au Brésil : l’expression numérique de l’ethos de victime et de candidat sur Twitter

Thais Barbosa de Almeida
Cet article analyse les tweets de l’ancien président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva durant son incarcération entre avril 2018 et novembre 2019. L’objectif est d’identifier avec une approche communicationnelle la manière dont cet homme politique s’exprime face aux accusations de corruption qui le mènent en prison. Notre démarche quanti-qualitative, alliant l’analyse statistique des textes à l’analyse argumentative de discours, dégage les axes discursifs mobilisés dans les publications du compte officiel de Lula sur Twitter pendant cette période qui s’articulent autour de l’ethos de victime et l’ethos de candidat.

Varia 2022

Varia 2022 [Version PDF complète 69 pages]Thais Barbosa de Almeida➤ « Lula en prison » au Brésil : l’expression numérique de l’ethos de victime et de candidat sur TwitterMarie-Hélène Hermand➤ Le partage de données à l'échelle transfrontalière : analyse de...

Supplément 2022 A : La concertation citoyenne en environnement

Supplément 2022 A La concertation citoyenne en environnement   [Version PDF de 107 pages] Ce supplément a été coordonné par Allard-Huver François et Stein Marieke. François Allard-Huver et Marieke Stein ➤ Introduction du dossier 2022 A : La concertation citoyenne...

Homophilie et cybernétique dans les médias contemporains

Dossier 2022 Vingt-cinq ans d’information en ligne : une exploration des transformations structurelles des médias , Résumé En vingt-cinq ans de mutation du journalisme, les professionnels de l’information ont dû faire...

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