Des « localiers » responsables de la diffusion de fausses informations ? Une défiance forte du politique.
Anaïs Théviot
Comment est vu le rôle du journaliste par les candidats et les militants dans la lutte contre la circulation rapide et massive de fausses informations en campagne électorale ? Cette interrogation sur la perception du rôle des localiers dans la diffusion de « fake-news » s’est fait jour lors de la conduite de notre enquête empirique sur le cas de l’élection municipale à Angers en 2020. Il est rapidement ressorti des entretiens avec les militants un climat de crainte autour de l’usage des réseaux sociaux justifié par la peur des fausses informations et de leur diffusion généralisée, même par ceux qui sont censés lutter contre. Nous verrons que la défiance est forte entre candidats et journalistes : les premiers accusant les seconds de participer à des campagnes de désinformation, en privilégiant le sensationnel et les polémiques à l’analyse. Ces accusations par le politique participent au dénigrement du métier de journaliste et interrogent sur les spécificités de la lutte contre les fausses informations dans l’espace local.