-

Kiriya Ilya

Vivre des deux côtés de la frontière numérique : des pratiques d’ajustement des russes aux blocages communicationnels en temps de guerre

Ilya Kiriya
Après le début de la guerre en Ukraine, l’espace médiatique intérieur russe a considérablement changé en raison des restrictions répressives d’auto-expression et de la censure paramilitaire. Pourtant, ce ne sont pas seulement les pratiques d’auto-expression dans l’espace médiatique qui sont touchées par cette guerre, mais aussi de nombreuses pratiques médiatisées qui façonnent la vie quotidienne des Russes (telles que les transports, les paiements électroniques, le commerce électronique). À cause des blocages d’accès vers les plateformes numériques par le gouvernement et le départ volontaire de certains services numériques étrangers (comme Netflix) du marché russe, ces pratiques médiatiques ont beaucoup évolué. Dans cet article, nous essayons essentiellement d’étudier ces pratiques pendant la période de guerre débutée en 2022 entre la Russie et l’Ukraine. Pour s’adapter aux blocages des services communicationnels, à l’impossibilité d’avoir accès à la production occidentale à l’intérieur de la Russie et respectivement à la production de divertissements russes en Occident, les gens ordinaires des deux côtés de la frontière utilisent des tactiques pour contourner les restrictions quotidiennes. Ces tactiques redéfinissent constamment des frontières numériques entre le numérique dit « souverain » et celui considéré comme mondial en contrebalançant les tentatives des États et des plateformes de définir ces frontières.

Les formes institutionnelles de la promotion des questions sociétales à la télévision russe : vers l’industrialisation de la propagande

Ilya Kiriya
Quant on analyse la situation de la télévision publique dans les régimes post-totalitaires ou semi-totalitaires, il est important de prendre en compte une remarque méthodologique qui est souvent négligée par les chercheurs. L’absence d’une institution de la télévision publique dans ces pays ne signifie pas l’absence d’un contenu « public »…