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Chemerik Fateh

Réceptions et interprétations des documents communaux d’information sur les risques majeurs : le cas des inondations.

Sébastien Rouquette, Fateh Chemerik
Avec le dérèglement climatique, la fréquence accrue des intempéries intenses, le risque d’inondation augmente. Or, les dégâts matériels et le nombre de victimes en cas d’inondation seront d’autant plus élevés que les habitants sont moins informés et préparés. En effet, la vulnérabilité concerne, non seulement, « la présence humaine exposée, biens et personnes » (d’Ercole et Pigeon, 1999, p. 340), mais aussi « la manière dont une société est organisée et organise un territoire » (Ibid, p.344). Cette vulnérabilité économique, sociale, culturelle, institutionnelle (Thouret, 2002, p. 520) est accentuée par la méconnaissance des campagnes de prévention mises en œuvre.
Pour atténuer ces risques, la loi de 1987 relative à la gestion des risques majeurs impose aux communes dont une partie du territoire est répertoriée comme inondable d’informer les habitants, notamment au travers d’un document d’information communication sur les risques majeurs (Dicrim). Quel est le résultat des campagnes d’information dans les villes ayant mis en place les Dicrim ? Pour répondre à ces questions, une enquête a été menée auprès de 170 habitants (50 entretiens et 120 questionnaires) de trois communes concernées par un risque d’inondation. Les résultats montrent que, aux yeux des riverains interrogés, les documents communaux n’informent pas, de manière claire, sur les dangers que représente une montée soudaine des eaux. Les photographies et les couleurs choisies ne sont pas interprétées comme de véritables signaux visuels d’alerte. Les images des inondations diffusées, neutres, sans réelles conséquences, ne les inquiètent pas. Ainsi, la multiplicité des faiblesses communicationnelles des DICRIM interroge sur les difficultés institutionnelles et politiques des municipalités à mettre en place ces campagnes de prévention.