La place accordée aux informations scientifiques dans les magazines de santé télévisuels
Résumé
Les magazines de santé télévisuels sont une constante du paysage audiovisuel depuis 60 ans et contribuent à la vulgarisation des connaissances. Depuis 1998, ils sont à l’antenne quotidiennement et en direct, hors weekend. L’analyse de leur rubriquage depuis cette date permet de rendre compte de la place spécifiquement accordée aux informations scientifiques provenant du monde de la recherche. Les informations scientifiques contribuent pour une part modeste mais constante de la politique éditoriale des magazines de santé. Les téléspectateurs entendent parler de recherche une à deux fois par semaine dans ces magazines et cette fréquence n’a pas été modulée par la création d’un site Internet dédié aux émissions, alors que celui aurait pu permettre un plus large accès à des connaissances scientifiques. Dans ces magazines de santé télévisuels pour lesquels les producteurs postulent de la part des téléspectateurs une demande de réponses à des enjeux médicaux, la recherche scientifique, par essence source d’interrogations, d’incertitudes et de remise en question des connaissances, semble jouer un rôle minoritaire.
Mots clés
Magazines de santé, Télévision, Informations scientifiques, Internet.
In English
Title
Scientific information in television medical magazines
Abstract
Health magazines have been continuously broadcasted on French TV since 60 years. The analysis of the different sections allows to analyze the place occupied by scientific information coming from scientists or from associations or patients as long as they refer to science. The results show that the scientific information has a constant but modest place in the editorial politics of such Health magazines. Television viewers can hear about science from once to twice a week in these Health magazines and such a weekly frequency has not been modified since a dedicated Web site was designed. In the Health magazines, science, which is a source of questions, seems to be at the periphery of Health, for which the TV viewers are expecting answers.
Keywords
Health Magazines, Television, Scientific information, Internet.
En Español
Título
Información científica en revistas de televisión medical
Resumen
Las revistas de salud televisiva han sido una constante en el panorama audiovisual durante 60 años y contribuyen a la popularización del conocimiento. Desde 1998, han estado transmitiendo diariamente y en vivo, fuera del fin de semana. El análisis de sus rúbricas desde esta fecha permite dar cuenta del lugar específicamente otorgado a la información científica proveniente del mundo de la investigación. La información científica contribuye con una parte modesta pero constante de la política editorial de las revistas de salud. Los espectadores escuchan sobre la investigación una o dos veces por semana en estas revistas y esta frecuencia no ha sido modulada por la creación de un sitio web dedicado a los programas, cuando podría haber permitido un mayor acceso al conocimiento científico. . En estas revistas de salud de televisión para las cuales los productores postulan en nombre de los televidentes, una solicitud de respuestas a problemas médicos, investigaciones científicas, en esencia fuente de interrogatorios, incertidumbres y cuestionamientos de conocimiento, parece jugar un papel minoritario.
Palabras clave
Revistas de salud, Televisión, Información científica, Internet.
Pour citer cet article, utiliser la référence suivante :
Mansier Pascale, « La place accordée aux informations scientifiques dans les magazines de santé télévisuels », Les Enjeux de l’Information et de la Communication, n°20/2, 2019, p.43 à 54, consulté le vendredi 15 novembre 2024, [en ligne] URL : https://lesenjeux.univ-grenoble-alpes.fr/2019/dossier/03-la-place-accordee-aux-informations-scientifiques-dans-les-magazines-de-sante-televisuels/
Introduction
Les magazines de santé sont une constante de l’offre audiovisuelle française, ils y traitent de façon régulière (quotidienne, mensuelle, trimestrielle) de sujets qui ont tous un lien avec la santé. Ils n’ont en effet jamais quitté les écrans depuis le premier numéro de la mythique série des « Médicales » d’Igor Barrère et Etienne Lalou, diffusée à partir de décembre 1956. Les émissions quotidiennes de santé produites et présentées par Michel Cymes et Marina Carrère d’Encausse sont un succès d’audience non démenti depuis 1998, sous les noms sobres et explicites – « Le Magazine de la santé » et « Allo docteurs ».
Les magazines de santé peuvent s’entendre au sens d’un genre télévisuel, ou bien comme un outil de visibilité médiatique de la santé, ou bien encore comme la mise à l’écran d’une corporation professionnelle, les médecins.
Un état de la littérature nous a permis de nous rendre compte que, si les magazines de santé sont une constante audiovisuelle, ils sont largement moins présents dans les ouvrages traitant de l’histoire de la télévision (Bourdon, (1990), Jeanneney (2000), Gaillard, (2012), Marcillac, (1995), Sauvage et Veyrat-Masson, (2011).
De nombreux genres télévisuels ont été l’objet de recherches dédiées, comme les journaux télévisés (Mercier, 1996), les émissions de littérature (Closets, 2004), les émissions de culture grand public (Jacquinot, 2017) ou de cuisine (Roger, 2016) pour citer quelques objets de recherche. D’autres travaux ont traité d’objets traversant les genres télévisuels, comme le cerveau (Babou, 1999), les faits divers (Sécail, 2010), le sida (Marchetti, 1997), ou la place des psys (Mehl, 2003).
En revanche, les études sont encore peu nombreuses sur les magazines de santé pour lesquels nous avons commencé à en tracer une typologie depuis les années cinquante (Mansier, 2014), en tenant compte de celle proposée par Hélène Romeyer (2007).
Nous avons pris appui sur l’ensemble de ces travaux pour construire le cadre théorique de l’analyse des magazines de santé, pris sous l’angle d’un genre et non pas comme un moyen d’analyser l’objet santé en tant que tel. La santé est par ailleurs abordée dans de nombreux autres genres télévisuels, comme les journaux télévisés, les débats politiques ou de société, les fictions, etc. Cependant, chacun des genres télévisuels suppose un contrat de communication entre producteurs et téléspectateurs (Charaudeau, 2005) et en l’occurrence, regarder régulièrement des magazines de santé suppose une envie d’avoir accès à des informations de santé, sans connaitre à l’avance le contenu de ces émissions. Parmi toutes les informations apportées à la connaissance des publics des magazines de santé, nous avons décidé de nous intéresser plus particulièrement aux informations scientifiques provenant du monde de la recherche, qui ne sont donc pas immédiatement traduisibles en démarches diagnostiques, curatives ou préventives par les professionnels de santé. Nous avons ici postulé une plus grande légitimité des magazines de santé à aborder des notions de vulgarisation scientifique, compte tenu de leur public souhaitant des explications dans le domaine de la santé.
Ce genre télévisuel présente des caractéristiques très singulières dans sa production. Les émissions sont ainsi toutes d’une longévité exceptionnelle (une trentaine d’années pour celles d’Igor Barrère, et déjà une vingtaine pour celles de Michel Cymes et de Marina Carrère d’Encausse). Par ailleurs, les producteurs-animateurs s’appuient sur une légitimité de corporation puisqu’au moins l’un d’entre eux est médecin, pour chacune des séries d’émissions (Igor Barrère, Michel Cymes, Marina Carrère d’Encausse). Cela reste une caractéristique des magazines de santé télévisuels : en revanche, si les journalistes en charge de la rubrique santé étaient souvent des médecins dans les années 80 pour de nombreux supports médiatiques, ce n’est plus le cas pour la presse écrite ou les journaux télévisés (Marchetti, 2010). Enfin, les producteurs des magazines de santé télévisuels s’attachent à allier explications de savoirs médicaux considérés comme obscurs et nécessité de distraire les téléspectateurs. Igor Barrère et Etienne Lalou l’écrivaient dans un livre témoignage de leur aventure audiovisuelle commune : ils se sentaient « des explorateurs d’un monde à la fois très proche et très mystérieux » (En direct de la médecine, 1992, p. 31), tout en sachant qu’ « une émission de télévision, à quelque sujet qu’elle soit consacrée, est, par définition, un spectacle, quelque chose qu’on regarde et qui touche la sensibilité par l’image autant que par la parole » (En direct de la médecine, 1992, p.33). C’est ce que formule également Nathalie Darrigrand, directrice exécutive de France 5 en parlant des émissions de M Cymes et de M Carrère d’Encausse, » Michel et Marina, ils incarnent ça, la capacité de parler de sujets qui a priori peuvent être même très angoissants, très questionnants, très graves. Comme ce sont des figures rassurantes, ce sont des médecins, ils arrivent à nous en parler en dédramatisant en expliquant, en véhiculant des contenus et en plus en étant capables presque de le faire de façon divertissante » (dans l’émission Le Tube du 13 mars 2018, vidéo à partir de 4’40 »).
Ces propos s’appuient sur une conception descendante et hiérarchisée entre sachants et profanes, assumée par la ligne éditoriale des divers magazines de santé télévisuels et sur une définition d’une santé nécessairement souvent mauvaise et en prise avec une médecine curative, ce qui semble être assez régulièrement le cas pour les magazines de santé, comme le montrent nos travaux antérieurs (Mansier, 2014). Compte tenu de la « mission » que se donnent ces magazines de santé de contribuer à la diffusion des connaissances, il est intéressant d’interroger la place occupée par les informations que nous qualifierons de « scientifiques » dans de tels magazines s’appuyant sur des informations médicales. Dans ce contexte, les informations scientifiques mentionnées dans cette étude se réfèrent exclusivement à celles provenant de la recherche, produites par les organismes de recherche. Sans prétendre aucunement que les informations médicales permettant au public de comprendre les maladies et leurs traitements ne s’appuient pas sur un savoir, bien au contraire, il nous est apparu nécessaire de les distinguer des résultats provenant de la recherche scientifique. De manière générale l’ensemble des contenus des magazines de santé télévisuels réponde aux enjeux de la vulgarisation, au sens de la présentation à un public profane, cependant l’objectif de cet article porte sur la présence d’informations de recherche scientifique, et de ce fait non stabilisées et soumises à contradictions par les pairs. Nos travaux antérieurs ont montré que les « citoyens ordinaires » ont la capacité à admettre l’incertitude inhérente à la « science en train de se faire », alors que les dirigeants institutionnels ou politiques n’en sont pas persuadés (Maxim et Mansier, 2013, 2014). L’hypothèse est que les magazines de santé, en prise avec un savoir médical dit complexe aux yeux des producteurs, pourraient également se faire les chantres de la vulgarisation scientifique et les révélateurs de polémiques ou d’incertitudes en science. Ce rôle de diffuseurs de connaissances en recherche serait d’une ampleur sans précédent, au regard de l’audience conséquente des émissions produites par Michel Cymes et Marina Carrère d’Encausse, qui constituent le terrain de notre étude : 600 à 650 000 téléspectateurs les regardent quotidiennement, selon les chiffres de Médiamétrie.
Nous avons qualifié les informations scientifiques provenant du monde de la recherche et transmises par les magazines de santé télévisuels. Nous avons cherché à savoir si elles permettent de rendre visibles des travaux en cours, non stabilisés ou de préférence des retours d’expérience, si elles s’attachent à proposer des sujets de polémiques, des conflits ou des prises de parole de lanceurs d’alerte en matière de contenu scientifique, et si elles rendent plus souvent compte de la politique de communication des organismes de recherche.
Par ailleurs, le site « allodocteurs » https://www.allodocteurs.fr/ adossé aux émissions depuis 2007 offre la possibilité d’accéder à des sources scientifiques supplémentaires, en prenant appui sur la « Scientific literacy » (Funk et al, 2015), qu’Internet contribue à alimenter, dans le domaine de la santé notamment (Foss, 2012), permettant aux individus de faire des choix raisonnés dans leur vie de tous les jours, même si les études de Drummond et Fischhoff rendent compte d’une polarisation des croyances augmentant avec une plus grande acculturation scientifique (Drumond et Fischhoff, 2017).
Nous avons exploré la manière dont les émissions proposées par Michel Cymes et Marina Carrère d’Encausse rendent compte d’informations scientifiques depuis la création de leurs magazines de santé en 1998. En outre, l’analyse avant et après la création du site ‘’allodocteurs’’, adossé aux émissions depuis 2007, permet d’interroger les interrelations entre production de contenus pour la télévision et pour Internet, en matière de connaissances en recherche scientifique.
L’évolution temporelle des magazines de santé télévisuels
Pour des soucis de clarté et parce ce que l’un des titres d’émissions se confond avec le genre télévisuel auquel nous nous rapportons, la nomenclature suivante sera utilisée : l’expression « le magazine de santé » sera réservée aux émissions. Lorsque le genre télévisuel du magazine de la santé sera évoqué, l’expression utilisée sera « MS TEL ».
Le premier MS TEL de Michel Cymes et Marina Carrère d’Encausse s’appelait « Le journal de la santé », diffusé pour la première fois le 26 janvier 1998, sur la Cinquième, à l’initiative de Jean Mino, directeur à l’époque de la programmation de la chaine. Les émissions proposées par Michel Cymes et Marina Carrère d’Encausse ont, depuis, changé plusieurs fois de noms, de formats de diffusion et de rubriquage (découpage des émissions). Le canal de diffusion est passé de la défunte chaine La cinquième à la chaine publique France 5 en 2002, sans aucune modification éditoriale (les deux chaines sont celles du savoir) et ce critère n’a, de ce fait, pas été retenu comme point saillant de l’étude.
Compte tenu de nos questionnements sur l’influence de la création du site Internet du MS TEL, nous avons identifié quatre périodes de productions. La première est celle de l’installation du premier MS TEL de Michel Cymes et de Marina Carrère d’Encausse, avec des petits ajustements dans la durée et dans sa présentation. La deuxième commence en septembre 2004 avec un changement majeur dans la durée, qui passe à 52 minutes quotidiennes. La troisième période commence en septembre 2007 lorsque la partie consacrée aux questions des téléspectateurs se détache des émissions pour lancer un second MS TEL dont le nom est très révélateur « Allo docteurs », sans que la durée des émissions initiales ne change. La quatrième période débute en septembre 2008 lorsque le site « allodocteurs » est créé, en résonnance des deux MS TEL, « Le magazine de la santé » et » Allo docteurs « . Ce second MS TEL a pour objectif de répondre à des questions des téléspectateurs et elle a de ce fait été écartée du corpus.
Pour clarifier la filiation entre les différentes émissions et leurs noms qui se répondent, le tableau 1 résume les éléments de compréhension de chacune des périodes. Notre étude s’arrête à la fin de 2014, il est cependant à noter que « Le magazine de la santé » est toujours à l‘écran en 2019. La production définit ainsi actuellement le MS TEL : « dans ce rendez-vous quotidien consacré à la santé et au bien-être, les deux animateurs proposent un dossier, des chroniques, une revue de presse, un JT et une série de reportages quotidiens ».
tableau 1
Période | Nom du MS TEL | Fait marquant |
1 | Le journal de la santé | Les émissions durent de 10 à 15 minutes |
2 | Le magazine de la santé au quotidien | Le nom change et les émissions quotidiennes durent 52 minutes |
3 | Le magazine de la santé | Une seconde émission de 30 minutes, intitulée Allo docteurs est créée à partir d’une partie de l’émission initiale, sans que la durée de celle-ci ne change |
4 | Le magazine de la santé | Le site allodocteurs est créé |
Les périodes sont de durée inégale, étant bornées par des critères objectifs de modulations des contenus, comme l’allongement de la durée des émissions ou bien la création du site Internet (tableau 2). La période la plus courte est celle comprise entre deux modifications majeures, la création du second MS TEL « Allo docteurs » et la création du site « allodocteurs ». Compte tenu de ces bornes temporelles, les périodes sont très hétérogènes puisqu’elles comprennent de 218 à 1370 émissions.
tableau 2
Période | Date début | Date fin | Nom MS TEL | Nombre Émissions |
1 | 26.01.1998 | 24.09.2004 | Le journal de la santé | 1370 |
2 | 27.09.2004 | 29.06.2007 | Le magazine de la santé au quotidien | 607 |
3 | 03.09.2007 | 18.09.2008 | Le magazine de la santé | 218 |
4 | 19.09.2008 | 31.12.2008 | Le magazine de la santé | 1265 |
L’Institut National de l’Audiovisuel (INA) permet l’étude de corpus audiovisuels. Il est possible de visionner la très grande majorité des émissions produites depuis la création de l’INA en 1975, ainsi que de nombreuses émissions précédant 1975, quoique de façon moins systématique. La grande richesse de l’INA est la banque de fiches réalisées pour chacune des émissions. Ces fiches très complètes contiennent notamment la date de la diffusion, les réalisateurs, les journalistes, un descriptif des sujets abordés et le nom de tous les invités de chacune de émissions. Ces fiches permettent une première analyse quantitative robuste et constituent une première solution à la quasi impossibilité de visionner des milliers d’heures d’émissions. C’est à partir des notices fournies pour chacune des émissions par l’INA que nous avons recherché la présence d’informations scientifiques, au sens défini plus haut. Celles-ci se différencient en particulier des informations médicales, diffusées ou échangées entre profanes, profanes-experts (dans le domaine de la santé, les malades sont souvent reconnus comme tels, en légitimant leur expérience et leur vécu comme une forme de compétence pratique, voir Salman et Sezin, 2015) et professionnels de santé de façon très intensive dans les magazines de santé. Nous avons ici restreint l’expression d’informations scientifiques aux discours annoncés dans les notices comme prononcés par des professionnels du monde de la recherche publique ou privée dès lors qu’ils faisaient explicitement référence à la recherche dans les notices des émissions.
Un carottage initial a mis en évidence que les résultats sont très dépendants des bornes des fenêtres d’analyse. Ainsi, le nombre de sujets proposés en relation avec des informations scientifiques est de l’ordre d’une dizaine en mars 1999, mais il s’agit de la semaine du cerveau d’une part et d’autre part d’échanges privilégiés avec un chercheur largement sollicité (Ici Marc Peschanski, directeur de recherche Inserm, le chercheur le plus fréquemment invité ou interrogé dans ces émissions, toute année confondue). Ce carottage nous a également permis de constater une présence modeste des sujets en lien avec les informations scientifiques, au sens défini plus haut, ce qui nécessite d’adopter des fenêtres larges d’étude.
Les émissions diffusées en juillet et en août, qui sont le plus souvent des rediffusions, n’ont pas été comptabilisées. Par ailleurs, les modifications des MS TEL étant visibles à l’écran le plus souvent en septembre, nous avons, pour chacune des fenêtres d’analyse, utilisé le mois de septembre comme le mois initial et le mois de juin comme le mois de fin de la période d’analyse. Afin de compenser l’hétérogénéité des différentes périodes (allant de 218 à 13710 émissions), nous avons donc choisi d’étudier des fenêtres d’analyse d’une durée de 40 x 5 jours (lundi au vendredi), soit 200 émissions. Ce nombre correspond à la durée de la période 3 qui est la plus courte dans le corpus, ceci afin de pouvoir rendre compte d’un signal de faible intensité (comme c’est le cas pour d’autres analyses, voir Sylvestre, 2016). Les 4 périodes ont ensuite été découpées en 7 séries, selon les critères résumés dans le tableau 3.
tableau 3
Série | Issue de | Date début | Date fin | Raisons du choix de ces séries |
Série 1 | Période 1 | Sept 1998 | Juin 1999 | Début de la 1ère mouture de l’émission |
Série 2 | Période 1 | Sept 2003 | Juin 2004 | Fin de la 1ère mouture de l’émission |
Série 3 | Période 2 | Sept 2005 | Juin 2006 | La durée de l’émission est passée à 52′ depuis septembre 2004 |
Série 4 | Période 3 | Sept 2007 | Juin 2008 | La partie des questions des téléspectateurs est externalisée dans l’émission Allo docteurs |
Série 5 | Période 4 | Sept 2008 | Juin 2009 | Les débuts du site allodocteurs, qui reprend les émissions Allodocteurs ET les émissions Le magazine de la santé |
Série 6 | Période 4 | Sept 2010 | Juin 2011 | Le site allodocteurs propose des informations non traitées à l’antenne à partir de septembre 2010 |
Série 7 | Période 4 | Sept 2013 | Juin 2014 | C’est la dernière année de notre étude 1998- 2014 |
Nous avons réalisé le comptage du nombre de sujets mentionnant des chercheurs, ou la recherche scientifique à partir de la lecture exhaustive de la totalité des notices de l’INA pour chacune des 7 séries, soit 1400 émissions au total. La durée des émissions influe mathématiquement le nombre de sujets abordés. Ainsi, les périodes 1 et 2 proposent des émissions à deux sujets et parfois un invité en plateau. Durant les périodes 3 et 4, les émissions proposent une hiérarchisation des contenus plus affirmée, avec des dossiers, un journal découpé en reportages et sujets en plateau avec invités assez souvent, des sujets mis à l’honneur du lundi au vendredi, des invités systématiques en plateau et des chroniques (présentées par plus d’une cinquantaine de chroniqueurs sur 2008-2014). Le poids relatif de chacune de ces séquences est important dans la production de contenus. Néanmoins et pour des raisons de comptage, chacune des séquences abordant un thème différent, est comptabilisée comme un sujet indépendant pour l’analyse quantitative. Enfin, l’analyse des chroniques et des reportages fil rouge (7’ pour la vie et In vivo) a montré une présence minimale de la science, et ils n’ont pas été comptabilisés dans le comptage des rubriques des MS TEL dans cette étude.
Parler de recherche scientifique dans les magazines de santé télévisuels
Le tableau 4 présente le nombre de sujets par année et en regard, le nombre de sujets mentionnant les informations scientifiques.
tableau 4
Bornes temporelles | Nombre total de sujets (reportages et invités) | Nombre de sujets en lien avec la recherche scientifique | % des sujets en lien avec la science | |
Série 1 | 1998 – 1999 | 572 | 45 | 7,9 |
Série 2 | 2003 – 2004 | 620 | 55 | 8,9 |
Série 3 | 2005 – 2006 | 623 | 40 | 6,4 |
Série 4 | 2007 – 2008 | 990 | 55 | 5,6 |
Série 5 | 2008 – 2009 | 812 | 61 | 7,5 |
Série 6 | 2010 – 2011 | 966 | 62 | 6,4 |
Série 7 | 2013 – 2014 | 926 | 78 | 8,4 |
Le téléspectateur habituel de « Le Magazine de la santé » entend parler de travaux de recherche en moyenne 1 fois par semaine depuis la création du MS TEL et même pratiquement 2 fois par semaine en 2014. Si la présence de l’information scientifique est faible, elle n’est pas négligeable, en représentant entre 5 et 9% des sujets. Il est possible de proposer une typologie des sujets abordés dans les MS TEL à partir des catégories de thématiques suivantes – cancérologie, chirurgie, cardiologie, neurologie, psychiatrie-, pour citer quelques-unes des spécialités médicales, et en conservant une seule thématique regroupant les sujets touchant à la recherche. Dans ce cas, cette dernière thématique est autant représentée que les autres, même si la qualifier de thématique unique est en partie un abus de langage, qui produit un effet de loupe.
Le second constat est que le nombre de sujets évoquant des informations scientifiques n’évolue guère en fonction des années, quel que soit le critère. Aucune modification du format des MS TEL – la durée de l’émission, l’externalisation de la partie Questions dans l’émission « allo docteurs », la création du site Internet – n’induit un engagement plus important de la part de la production. En bientôt 20 ans, et malgré la mise à disposition dans l’espace public de toute une littérature spécialisée ou vulgarisée en science, les MS TEL n’ont pas progressé dans leur offre audiovisuelle de contenus directement liés à la recherche. C’est pourquoi dans la suite, les dates des émissions ne seront pas indiquées, sauf exceptions, pour ne pas alourdir la lecture.
Si au-delà de cette première analyse quantitative, les résultats sont exprimés en fonction des travaux de recherche auxquels ils se réfèrent, cette étude montre les faits suivants et ce, indépendamment des séries et des époques définies dans les Tableaux 3 et 4, ce qui donne une certaine robustesse à l’analyse.
Si les sujets abordés dans les MS TEL sont pris en compte, les réusltats montre qu’au sujet n’est une prérogative de recherche, à l’exception de la chorée de Huntington ; cette maladie pour laquelle il n’existe aucun traitement médical à l’heure actuelle et qui conduit inéluctablement à la mort en quelques années, est régulièrement évoquée dans les MS TEL au travers des travaux de recherche, permettant de mobiliser l’espoir d’un traitement futur. À l’inverse, les MS TEL parlent beaucoup de vaccins, et ne convoquent que rarement les chercheurs, y compris lorsque les sujets rendent compte de certaines controverses sur ce sujet. Ce sont alors les médecins qui apportent des réponses qui se veulent rassurantes.
Par ailleurs, les chercheurs viennent souvent parler de sujets en lien avec un exploit technique ou une idée innovante, permettant de montrer la science de façon positive. Par exemple le traitement des paralysies par des cellules souches en 2010, en présence de Marc Peschanski, directeur de recherche INSERM, ou les avancées des travaux sur le cerveau, avec en ligne de mire les maladies de Parkinson et d’Alzheimer, pour lesquelles est mise envant l’intensité de la recherche (en 2007, en 2008 et en 2010 par exemple avec le professeur Olivier Lyon-Caen, professeur de neurologie à l’université Paris Pierre et Marie Curie).
Les MS TEL n’hésitent pas à parler de polémiques, comme le retrait de médicaments ou bien encore la critique des agences de régulation en matière de santé. Pour autant, les sujets polémiques sont rarement portés par des chercheurs. Par exemple, sur les perturbateurs endocriniens, « Le magazine de la santé » présente régulièrement des reportages questionnant leur toxicité dès le début des années 2000, mais André Cicocella, chercheur en toxicologie, n’est présent que deux fois (en 2007 et en 2014), alors qu’il est la référence légitimée par l’ensemble de la presse écrite depuis les années 90 (Jas et Gaudillière, 2016). Si la presse écrite interroge très régulièrement des lanceurs d’alerte, en particulier dans le domaine de la santé environnementale, tel n’est pas le cas pour les MS TEL. C’est également le cas pour les nanoparticules, très remises en cause dans la société (Fougier, 2012) et absentes des sujets abordés par les chercheurs. Les MS TEL abordent également les scandales sanitaires comme celui de Médiator avec une dizaine de sujets répartis sur le mois d’octobre 2010, mais aucun chercheur n’est interrogé et Irène Frachon porte seule les accusations. Les chercheurs ne sont pas non plus présents à des moments clés de l’agenda sanitaire, comme durant la semaine du cerveau (sauf en 2002), le Téléthon ou le Sidaction. Le Téléthon n’est pas absent des MS TEL mais cela au travers de reportages traitant de la difficulté à vivre des enfants atteints de myopathie ou par la présence des parrains des éditions.
Concernant la qualité des acteurs interrogés sur la science dans les MS TEL, les chercheurs les plus représentés sont les biologistes, les médecins chercheurs et beaucoup plus rarement les chercheurs en sciences sociales. Il semble que les producteurs des émissions préfèrent les entendre parler du décryptage du monde vivant plutôt de celui de la société, en oubliant combien la recherche est également un objet social (Latour, 2006). Les sociologues présents dans les reportages ou sur le plateau traitent de sujets auxquels les téléspectateurs peuvent facilement se référer, comme Sylvie Fainzang, directrice de recherche INSERM sur le lien médecin-patient au sein des cabinets médicaux ou bien encore l’évolution de la sécurité sociale depuis son origine avec Bruno Palier, directeur de recherche CNRS. Quant aux sujets en relation avec l’économie de la santé, un seul universitaire est invité à en parler de façon répétée, Claude le Pen, professeur d’économie à l’université Paris Dauphine (en 1998, 2003, 2007, 2010), expert médiatique très largement présent également dans les journaux télévisés, alors qu’il n’est évidemment pas le seul à travailler sur ce sujet.
Une exception notable est la présence d’historiens de la médecine, venant expliquer des découvertes comme celle de la radioactivité, de l’ADN, ou raconter des histoires en lien avec la santé, comme les différents supports de la prescription médicale, ou les « gueules cassées » des guerres mondiales. Le sida est d’ailleurs un des sujets abordés par le biais de l’histoire (par exemple, les 20 ans depuis sa découverte, le 25 décembre 2003). L’histoire a de tout temps fasciné les téléspectateurs (Veyrat-Masson, 2000) et par ailleurs, elle rend compte de sujets dits froids, dont les connaissances sont totalement stabilisées.
L’analyse du rubriquage des MS TEL utilisé depuis 2004 avec l’allongement de la durée des émissions, indique que les producteurs invitent des « sommités » en recherche scientifique venues présenter leur dernier ouvrage. La rubrique appelée « l’invité du jour » présente ainsi 37 ouvrages écrits par des scientifiques en 2014, soit près de la moitié des sujets en lien avec les informations scientifiques. Un tel intérêt porté aux chemins de vie et à des parcours individuels plutôt qu’à des résultats de recherche rend compte de la difficulté pour les producteurs de MS TEL de penser que leurs téléspectateurs puissent être friands de contenus en recherche scientifique ; ceci est à mettre en résonnance avec les attendus des téléspectateurs de ces émissions tels que ces mêmes producteurs les expliquent : donner des réponses de façon positive tout en divertissant (voir l’émission Le Tube du 13 mars 2018, vidéo à partir de 4’40 »).
Nous avons questionné le redéploiement des informations scientifiques sur le site dédié aux émissions, en recherchant des mots-clés tels que recherche, INSERM, CNRS, INRA, cellules, biologie, laboratoire(s), expériences, chercheur(s). Sans prétendre à une exhaustivité totale pour chacune des années, une analyse préalable sur l’année 2014 a montré que ces mots-clés rendaient compte de l’ensemble des articles disponibles sur le site dédies des MS TEL. Il est de ce fait assez probable que les écarts entre le nombre réel des articles traitant de recherche par année est très proche de celui obtenu au moyen d’un ciblage par mot-clé. Les informations scientifiques disponibles sur le site « allodocteurs » sont relativement peu fréquentes avant 2010, année de changement de la politique éditoriale du site « allodocteurs »: à sa création, le site diffuse des reportages issus des émissions « Le Magazine de la santé » et « Allo docteurs ». Depuis 2010, le site propose également des contenus indépendants de ceux des émissions (Benoit Thévenet, rédacteur en chef de « Le Magazine de la santé »). Après 2010, il y a une montée en puissance de la présence des informations scientifiques sur le site, que nous avons identifiée en suivant les articles avec le mot-clé INSERM. Celui-ci occupe une place particulière dans les MS TEL de façon logique, puisque cet organisme revendique d’être le « seul organisme public de recherche français entièrement dédié à la santé humaine ». L’INSERM est effectivement l’organisme d’appartenance du plus grand nombre de chercheurs cités dans les MS TEL toutes époques et séries confondues. De même, il est le souvent cité sur le site allodocteurs (263 pour l’INSERM, 215 pour le CNRS, 43 pour INRA, 15 pour PASTEUR), entre 2008 et 2014.
Si on prend par exemple la série 7, de septembre 2013 à juin 2014, pour laquelle 78 occurrences de sujets en lien avec la science sont répertoriées dans les notices des émissions, on dénombre 61 articles mentionnant l’INSERM, dont une dizaine en lien avec les émissions. Les autres exposent généralement le contenu de communiqués de presse produits par l’INSERM (disponibles sur le site de l’institut). La facilité de production d’informations sur Internet ne rend pas plus visible la recherche sur le site des MS TEL.
Conclusion
La « science en train de se faire » est bien présente dès l’origine des MS TEL diffusés sur France 5, la chaine du savoir, comme cette première étude quantitative le démontre. Néanmoins, elle reste discrète et cantonnée à un rôle de valorisation de la médecine, contribuant à la construction sociale d’une communauté médicale dédiée et attelée tout entière au bien-être de chacun. C’est si vrai que les sujets polémiques rendent souvent compte de dysfonctionnements institutionnels, ou de grands groupes sans interpeller les chercheurs, comme si les agences nationales ou les lobbies fonctionnaient « hors sol », sans lien avec le monde de la recherche.
Les magazines de santé s’attachent à parler de sujets sérieux et graves et à apporter des réponses claires et rassurantes, selon les producteurs. Dès lors, le contrat passé entre les producteurs de contenu et les téléspectateurs rend complexe la mise à l’écran d’informations non stabilisées, qui pour certaines seront contredites par les études suivantes. La perception de la réception de ces émissions repose sur une vue très positive de la science, empêchant la mise en place d’arènes de confrontation ou de frottement. Ces MS TEL ne proposent d’ailleurs pas d’espaces de débats contradictoires dans lesquels des positionnements opposés pourraient être proposés par des chercheurs. Les informations scientifiques existent néanmoins dans ces MS TEL, prenant ainsi part à un processus de vulgarisation des connaissances. Par ailleurs, alors même qu’Internet a permis un redéploiement des connaissances jusqu’à un partage, voire une co-construction des savoirs et une valorisation de la vulgarisation scientifique, le site Internet des MS TEL n’offre pas davantage d’espace de mise à disposition d’informations de recherche scientifique. Il semble bien que la mission de décryptage de la santé avec bonne humeur et décontraction, affichée par les producteurs des émissions, ne va pas jusqu’à la mise en place d’une mission de vulgarisation scientifique du monde de la recherche.
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Auteur
Pascale Mansier
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