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L’école en contexte numérique. Logiques d’acteurs, action publique et enjeux industriels

Article inédit mis en ligne le 1er Mars, 2019

In English

Title

School in a digital context: actors’ logic, public action and industrial issues

En Español

Título

La escuela en un contexto digital: lógica de actores, acción pública y retos industriales

Pour citer cet article, utiliser la référence suivante :

Walczak Nathalie, « L’école en contexte numérique. Logiques d’acteurs, action publique et enjeux industriels« , Les Enjeux de l’Information et de la Communication, n°19/4, , p.5 à 6, consulté le jeudi 21 novembre 2024, [en ligne] URL : https://lesenjeux.univ-grenoble-alpes.fr/2018/supplement-b/00-lecole-en-contexte-numerique-logiques-dacteurs-action-publique-et-enjeux-industriels/

Présentation du supplément 2018 B

Le projet Esp@don, financé par l’IDEX UGA du mois d’avril 2017 à novembre 2018, vise à étudier la question de la protection des données personnelles numériques des jeunes publics à travers un dispositif mis en place dans les classes de CM2, le Permis Internet . Ce dernier se trouve à l’articulation de logiques d’acteurs aux enjeux différents puisqu’il est proposé par AXA Prévention, diffusé par la Gendarmerie Nationale et transmis dans les écoles primaires. L’équipe de chercheurs réunie autour de ce projet est pluridisciplinaire et la question est traitée de manière transversale entre les sciences de l’information et de la communication, les sciences de l’éducation et les sciences juridiques. Cette multiplicité d’approches nous a permis d’organiser une journée d’études le 6 avril 2018 à Grenoble à propos de ces logiques d’acteurs, de l’action publique et des enjeux industriels liés à la question de l’école en contexte numérique.

La finalité de cette journée d’études était d’interroger la place, le rôle et les stratégies des acteurs privés et publics dans l’école par rapport au numérique, tant au niveau des contenus que des outils. Plus particulièrement, il s’agissait d’identifier les logiques d’acteurs qui se retrouvent en tension à l’école en distinguant trois grands types d’enjeux : politiques, marchands et industriels. La première table ronde de cette journée nous a permis d’aborder les enjeux institutionnels et professionnels dans l’école, notamment l’évolution des pratiques enseignantes par rapport à la technique. La deuxième table ronde portait sur les enjeux économiques et marchands des ressources éducatives proposées par des acteurs privés à l’institution scolaire. La troisième table ronde nous a interrogés sur les relations entre industries éducatives, industries culturelles et industries de communication.

Ce supplément de la revue Les Enjeux de la Communication nous donne l’opportunité de retracer les points principaux de cette journée d’études à travers cinq articles. Nous commencerons avec deux contributions émanant de l’équipe Esp@don afin de préciser au mieux le contexte de ce supplément. Nathalie Walczak et Christelle Millet aborderont le Permis Internet en montrant, pour la première, la triangulation des rapports entre le gouvernement, l’école et les entreprises, ainsi que les différentes stratégies mises en place par ces acteurs par rapport au numérique à l’école. Christelle Millet abordera le Permis Internet de façon plus pragmatique en basant ses propos sur l’analyse du kit pédagogique fourni par AXA Prévention et aussi sur les entretiens qu’elle a menés avec les professeurs des écoles qui l’ont reçue.

Caroline Marti et Aude Seurrat reviendront sur la notion de kits pédagogiques valorisés comme des outils servant de cadre d’interaction entre les enseignants et les élèves. A travers l’analyse de kits du secteur agroalimentaire, elles montreront la construction d’un discours d’autorité, amplifié par leur médiatisation numérique. Thierry Gobert s’intéressera quant à lui à l’évolution économique du système éducatif en abordant les leviers de financiarisation de l’éducation. Il prend pour terrain l’université et l’approche par les compétences en contexte numérique pour montrer le rapprochement entre les logiques entrepreneuriales, sociales, universitaires et les demandes des apprenants sur fond de financiarisation de l’éducation. Pour finir, Thibaud Hulin abordera la question du design pédagogique et proposera un cadre théorique pour comprendre comment la culture industrielle se diffuse dans l’éducation. Il souligne deux possibilités : à travers une approche descendante, l’industrialisation de l’enseignement se ferait selon une division du travail classique entre experts techniques, ingénieurs et enseignants ; et à travers une approche ascendante grâce à des processus de design participatif et de co-design de contenus pédagogiques.

Auteur

Nathalie Walczak

.: Nathalie Walczak est maître de conférences en Sciences de l’information et de la communication à l’Université Grenoble Alpes et directrice des études au département information-communication de l’IUT2 de Grenoble. Membre du GRESEC et responsable de l’axe 3, ses travaux de recherche portent sur la protection des données personnelles sur l’internet, le droit à l’oubli, les impacts sociétaux de l’évolution de l’internet. Elle est actuellement porteuse du projet Esp@don financé par l’IDEX UGA.