Les sites de manuscrits numérisés : quelle prise en compte du public non expert ?
Résumé
Notre recherche s’interroge sur les médiations proposées au public non expert sur les sites de manuscrits numérisés. Nous souhaitons questionner la manière dont un dispositif d’accès aux collections numériques, conçu par des spécialistes en littérature, peut répondre aux besoins de médiation du public non expert. Pour ce faire, nous analyserons différents sites de manuscrits numérisés portant attention à leurs stratégies de communication graphique ainsi qu’aux stratégies de déploiement des fonds documentaires. Le recours au numérique tend à complexifier l’organisation des connaissances proposée et révèle des stratégies communicationnelles hésitantes.
Mots clés
Patrimoine écrit, manuscrits, public, médiation, stratégie communicationnelle.
In English
Title
The Sites of Digitized Manuscripts: What Consideration of the Non-Expert Public?
Abstract
Our research work wonders about the mediations proposed to the public not expert on the sites of digitized manuscripts. We wish to question how a device of access to the digital collections, conceived by specialists in literature can meet the needs of mediation of the non-expert public. To do this, we shall analyze various sites of digitized manuscripts paying attention in their communications strategy so schedules that in the spread strategies of collections of documents. The appeal to the digital technology tends to complicate the proposed organization of the knowledge and reveals strategies hesitating in communication.
Keywords
Written patrimony, manuscripts, public, mediation, strategy.
En Español
Título
Los sitios de manuscritos digitalizados: ¿Cuál tomada en consideración del público no experto?
Resumen
Nuestra investigación se interroga las mediaciones propuestas al público no experto sobre los sitios de manuscritos digitalizados. ¿Deseamos interrogar cómo un dispositivo de acceso a las colecciones numéricas, concibió por especialistas en literatura puede cubrir las necesidades de mediación del público no experto? Para hacerlo, analizaremos diferentes sitios de manuscritos digitalizados llevando atención en sus estrategias de comunicación gráfica así como en las estrategias de los fondos documentales desplegadas. El recurso al numérico tiende a complicar la organización propuesta de los conocimientos y revela estrategias comunicación vacilante.
Palabras clave
Patrimonio escribe, manuscritos, a público, mediación, estrategia.
Pour citer cet article, utiliser la référence suivante :
Costes Mylène, «Les sites de manuscrits numérisés : quelle prise en compte du public non expert ?», Les Enjeux de l’Information et de la Communication, n°16/2, 2015, p.43 à 57, consulté le , [en ligne] URL : https://lesenjeux.univ-grenoble-alpes.fr/2015/dossier/04-sites-de-manuscrits-numerises-prise-compte-public-non-expert/
Introduction
La mise à disposition du patrimoine littéraire pour le grand public représente un enjeu majeur (Westell, 2009) et pose par la même de nouveaux questionnements. La multiplication des accès au patrimoine écrit en ligne fait écho à un impératif communicationnel de « valorisation » de la part des institutions patrimoniales (Brun-Picard et Lallich-Boidin, 2011), la question des publics y prend une place croissante dans les stratégies communicationnelles déployées (Casemajor Loustau, 2012). C’est le cas des bibliothèques numériques mais également des sites de manuscrits littéraires souvent pensés en partenariat avec ces institutions. Dans cette étude, nous faisons référence aux bibliothèques numériques à visée non commerciale, résultant de projets patrimoniaux visant l’élargissement de l’accès aux documents telles qu’Europeana Regia ou Mérimée.
Constat est fait que le passage en ligne de collections induit une hétérogénéité des publics potentiels et diversifie le panel des attentes (Bouvier-Ajam, 2007). Pourtant, l’émergence de nouvelles attentes et de nouveaux besoins n’apparaît pas comblée par les interfaces de recherche et de consultation proposées (Paganelli, et al., 2011).
Dans cette étude, nous souhaitons poser un questionnement plus en amont et ciblé, portant notre regard sur les spécialistes, concepteurs premiers des sites de manuscrits afin d’identifier de leur part d’éventuelles stratégies pour rendre accessible le patrimoine littéraire au public non expert(1). Nous convoquerons ce terme, entendu comme un public intéressé mais novice sur les manuscrits et (ou) leur consultation.
Nous prenons pour point de départ les résultats d’une étude menée de septembre 2013 à avril 2014 dans le cadre de la SFR Métilde (Manuscrits, Editions, Technologies de l’Information, Linguistique et Document Electronique). Partant d’une première interrogation relative à la place occupée par le site consacré à Stendhal (www.stendhal.msh-alpes.fr/manuscrits/index.php) parmi les différentes modalités de découverte proposées au public non expert dans la ville de Grenoble, le questionnement central de l’article se veut plus large, interrogeant l’adaptation des sites de manuscrits numérisés à cette catégorie de public. Autrement dit, comment dans ce contexte de mise à disposition de savoirs par des professionnels est-il possible de penser une médiation à destination d’un public plus large ? Au-delà de la volonté affichée des spécialistes de rendre accessibles leurs travaux sur le patrimoine littéraire comment cela se manifeste-t-il sur le plan pragmatique ? Existe-t-il des dispositifs d’accès, une organisation des connaissances spécifiques selon la catégorie de public visée ? Une médiation particulière est-elle pensée ?
Nous partons de l’hypothèse que les dispositifs déployés sont encore trop souvent orientés pour l’usage de spécialistes et craignons que les stratégies déployées par les professionnels ne soient pas des plus appropriées pour capter le public non expert. Sachant que les sites de bibliothèques numériques affichent une certaine incohérence entre les volets documentaire, technique et relationnel (Moirez et al., 2013), nous postulons la prégnance de déséquilibres similaires sur les sites de manuscrits numérisés.
Pour apporter un éclairage à ces questionnements, nous mobilisons un corpus de différents sites. Nous avons conçu une grille d’analyse spécifique pour les sites de manuscrits numérisés, prenant appui sur les travaux de Drouillat et Pignier (2004, 2008). À la suite d’une étude du site des manuscrits de Stendhal, elle permettra dans un second temps une analyse comparative sur plusieurs sites similaires :
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L’édition des manuscrits de Madame Bovary de Flaubert, www.bovary.fr
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Balzac, La Comédie Humaine. Édition critique en ligne,
www.v1.paris.fr/commun/v2asp/musees/balzac/furne/protocole.htm -
L’institut des textes et manuscrits modernes, www.item.ens.fr
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es bibliothèques virtuelles humanistes, www.buh.univ-tours.fr
En prenant en compte leurs spécificités (organisation graphique des ressources, consultation des ressources, information en lien avec les manuscrits…) il s’agit de révéler la stratégie de communication graphique ainsi que la stratégie de médiation du fonds documentaire de ces sites (objectifs de communication, relation proposée à l’internaute, moyens mis en œuvre, lisibilité). Nous pourrons ainsi mettre à jour les points récurrents et analyser les modalités de relation proposées au public non expert envers les manuscrits. Les résultats produits serviront de préalable à une réflexion sur les moyens à mobiliser pour fluidifier et optimiser les modalités d’accès aux manuscrits numérisés.
Le cas des manuscrits de Stendhal : une stratégie communicationnelle hésitante
Nous étudions ici le parcours de médiation proposé par la ville de Grenoble autour du personnage de Stendhal et plus particulièrement de ses manuscrits. Ce parcours propose la découverte de divers espaces qui lui sont consacrés. A cette médiation physique s’ajoute un site spécialement dédié aux manuscrits, conçu par des chercheurs, il est interrogeable aussi bien à distance que sur le lieu d’exposition. Pour les concepteurs, le numérique permet un élargissement du public en dépassant les contraintes techniques et d’usages afférents aux versions papiers (Lebarbé, Meynard, 2009). Nous verrons pourtant qu’au-delà du discours initial d’universalisation des patrimoines littéraires via l’approche numérique, les sites conçus par des spécialistes sont encore loin de permettre un accès simple et vulgarisé à leurs contenus. Lorsque l’on se positionne du côté du public non expert, le site des manuscrits de Stendhal apparaît comme un dispositif parmi d’autres dans l’ensemble qui est proposé, néanmoins il ne semble pas être le plus visible. Ce constat s’explique entre autres par le fait que les lieux de médiation physique sont axés vers le public non expert (appartement Gagnon, appartement natal, ateliers à la bibliothèque d’Etude, parcours de ville). Au dehors, et au sein de ces espaces le cas échéant, l’utilisation du site apparaît peu effective et davantage réservée à la catégorie des spécialistes. Cet exemple s’inscrit dans une tendance plus générale observée lorsque le dispositif communicationnel a été pensé dans un rapport scientifique aux objets par et pour des spécialistes (Després-Lonnet, 2000).
Partant de ce constat, notre questionnement est de savoir comment le site s’insère dans la médiation globale proposée autour de Stendhal destinée au public non expert ? Il s’agit de voir les liens lisibles pour ce public entre ces dispositifs et le site Internet. Par médiation nous comprenons d’abord les actions professionnelles menées à destination du « grand public », à savoir les dispositifs de médiation : ateliers, muséographie des différents espaces de visites…, puis un sens plus académique comprenant les modalités de relations proposées au public envers les manuscrits de Stendhal à travers les actions professionnelles (par exemple le choix d’un point de vue ludique sur le personnage de Stendhal ou didactique sur les objets que constituent les manuscrits…).
Muséographie et manuscrits : un lien peu visible
Dans un premier temps, notre analyse s’est portée sur les renvois faits aux manuscrits dans la muséographie des deux appartements en prenant en compte la scénographie et l’analyse du discours de l’audio guide. Parmi les différents parcours de visite proposés autour de Stendhal l’appartement Gagnon reste de loin le plus fréquenté. C’est donc dans cet espace que l’on peut analyser le lien entre le public non expert et le site des manuscrits d’autant que des bornes numériques permettent de consulter le site durant la visite. Pourtant, l’identification des renvois faits aux manuscrits dans le parcours d’exposition est relativement faible. Le discours muséal porte davantage sur la vie et le personnage de Stendhal que sur le patrimoine littéraire. Les cas que nous avons pu relever sont minimes. Nous retiendrons, la reproduction grand format d’un plan de l’appartement dessiné par Stendhal situé en haut de la cage d’escalier avant l’entrée dans le musée ; un manuscrit situé au fond de la première salle d’exposition « Vie de Henry Brulard » – Manuscrit autographe 1835-1836 – Bibliothèque municipale de Grenoble, R. 299/1 qui permet d’authentifier la restauration de l’appartement, il a par ailleurs servi à la conception muséographique. Il ne s’agit pas d’un manuscrit officiel, la conservation dans cet espace n’y est pas possible, mais d’un fac-similé. Pour autant, nulle part dans l’exposition il n’est précisé qu’il n’y a pas de copies authentiques. Ainsi, seul un visiteur averti, connaissant les règles de conservation des manuscrits anciens ou lisant précisant l’étiquette mentionnant le numéro de la collection à la bibliothèque peut s’en rendre compte. Les trois espaces suivants (cabinet d’études, cabinet d’histoire naturelle et terrasse) ne présentent aucun lien direct avec les manuscrits. Dans la dernière salle, consacrée aux expositions temporaires, sur la vie et l’œuvre de Stendhal, au moment de l’enquête l’exposition s’intitulait : « L’échappée Beyle » Sur les pas de Stendhal en Italie (1800-1842). Plusieurs références sont faites aux manuscrits dont deux écrans multimédia (sur lesquels le site des manuscrits est interrogeable). Parmi les autres éléments présents nous avons relevé : sur la vitre une citation agrandie du roman La Vie de Henry Brulard. Sont aussi présentes deux grandes vitrines horizontales contenant des fac-similés autour du thème de l’Italie. Nous avons pu remarquer que ces derniers sont illisibles, aucune explication sur le contenu n’est proposée. Les renvois aux manuscrits dans la muséographie de l’appartement natal sont quant à eux quasi inexistants.
Concentrons-nous maintenant sur l’accès proposé au site par les bornes multimédias. Quel est le parcours proposé aux visiteurs et la nature du contenu ? La borne se compose de différentes rubriques : les manuscrits, lieux stendhalien, actualités, vidéos, Stendhal et la musique, expositions virtuelles. En définitive, la possibilité offerte d’interroger le site des manuscrits n’est qu’une ressource parmi les autres. L’apport envisagé dans le cadre de la visite reste secondaire. La priorité ici donnée est plutôt d’apporter une vue d’ensemble sur les ressources stendhaliennes. Par ailleurs, le caractère spécialisé du site fait qu’il ne peut représenter qu’une ressource parmi d’autres. Au Natal, nous ne retrouvons pas de borne multimédia permettant une interrogation du site des manuscrits. Il n’y a donc aucun renvoi direct au site des manuscrits qui soit proposé pour une consultation extérieure, à distance. Retenons que l’intégration du site dans la médiation proposée au public non expert gagnerait à être développée, notamment en exploitant les liens avec les dispositifs existants.
Le site des manuscrits de Stendhal ou comment concilier spécialisation et public non expert ?
Avant de nous lancer dans l’étude de ce site nous avons pensé une grille d’analyse de site qui puisse être transposable. Nous l’avons appliquée sur les deux versions successives du site Stendhalien (de 2009 à 2014) et réactualisée (octobre 2014), afin d’observer les évolutions dans la prise en compte du public non expert. A l’origine, ce site a été conçu dans le cadre du programme de recherche CLELIA (Corpus Littéraire ET Linguistique assisté par des outils d’Intelligence Artificielle). Il nous est apparu pertinent de saisir l’intentionnalité originelle des concepteurs : CLELIA a été conçu dans un souci constant d’exploiter l’atout incontestable du numérique dans la diffusion du savoir à un public élargi et diversifié (Lebarbé, Meynard, 2009). Les concepteurs du site, conscients de la diversité du public, envisagent de combler les attentes diverses par le recours au numérique. Pourtant, les potentialités offertes par le numérique tendent à complexifier les choix sur le plan conceptuel et rendent difficile la réalisation des objectifs initiaux, attestant davantage d’un positionnement encore hésitant.
Au niveau du contenu, la nature du fonds proposé se compose de vues numérisées de pages des manuscrits de Stendhal conservés à la bibliothèque municipale de Grenoble ainsi que des transcriptions et descriptions. Concernant l’interface graphique, il s’agit d’un site informatif dont l’objectif est de donner des compétences à l’internaute. L’interface est orientée de manière à gérer rationnellement et fonctionnellement l’accès à l’information. L’affichage mis en avant est celui d’une organisation scientifique avec une interface très textuelle. Ce choix se retrouve très explicitement au niveau graphique avec la mobilisation d’un système de valeurs académique, linguistique, mettant en avant le savoir savant et mobilisant peu les images, du moins dans la première version. Par ailleurs, l’emploi de termes spécialisés tels que « transcription linéarisée » et « transcription pseudo- diplomatique » peut entraîner des difficultés de compréhension pour le public non expert.
Sur l’orientation du discours choisie, la refonte du site a permis d’améliorer la manière de s’adresser à l’internaute délaissant le recours au style indirect avec la mobilisation de verbes à l’infinitif (ex : choisir). Désormais, la page d’accueil donne à voir une dizaine de manuscrits textes et dessins. Un passage avec la souris sur les documents en question nous donne accès aux références des textes présentés. Le visiteur est invité à en découvrir un peu plus, avec cette fois un recours au style direct davantage impliquant pour l’internaute : « Cliquez pour découvrir ce qui se cache derrière le corbeau ». La composition de l’interface suggère de se diriger vers une recherche thématique, en témoigne ce commentaire en lien avec la photographie du docteur Henri Gagnon, grand père de Stendhal : « Cliquez pour accéder aux pages où Stendhal fait référence à son grand père ». Cette nouvelle version du site accorde davantage d’importance aux éléments sur le personnage de Stendhal. La page d’accueil dispose également d’une rubrique actualités nommée « zoom ». On y trouve la mise en avant des publications récentes de chercheurs : Lire le compte rendu de Laure Levêque publié dans L’année Stendhalienne (n°13), les spécialistes Stendhaliens sont ici visés. Juste en-dessous l’information présentée quant à elle s’adresse plus manifestement au public non expert puisqu’elle témoigne d’une exposition en cours sur l’auteur proposant même un accès direct au dossier qui lui est consacré. L’accès proposé à l’information se veut moins linguistique.
Figure 1 : La page d’accueil des manuscrits de Stendhal
Deux autres modalités de recherche des manuscrits sont proposées sur la page d’accueil. D’abord sur la barre du haut via la rubrique les « manuscrits » qui se compose de deux onglets : « volumes et textes » ou « dossiers ». Le premier renvoi directement sur la même page que celle accessible depuis « Accédez aux manuscrits » en bas de page qui est l’accès le plus visible. Là, la recherche reprend des formes très classiques. On note une absence totale de visuels, quatre onglets de recherche sont proposés sans qu’il soit aisé de prime abord de comprendre la spécificité de chacun : « Liste des volumes », « Liste de corpus (textes), « Liste des documents », « Publié aux ELLUG ». Comme dans la version précédente, le caractère universitaire des travaux est mis en avant : ne figurent sur ce site que les pages numérisées des manuscrits de Stendhal dont il existe une transcription et une description validées scientifiquement. La base documentaire est alimentée régulièrement par les chercheurs. La logique opérant à l’organisation graphique des ressources est peu lisible. Pour la catégorie « volumes et textes » un public non averti ne peut savoir à quoi correspondent les codes R. Concernant la catégorie « Publié aux ELLUG », si l’on s’interroge en termes d’usages pour un public non expert quelle correspondance peut être faite ?
Sur les services qui sont proposés à l’internaute on retiendra la possibilité offerte de se créer un compte, ce qui apparaît comme une demande de plus en plus importante de la part des différentes catégories de public (Chevallier et al., 2011).
Figure 2 : La recherche par « volumes et textes » sur le site des manuscrits de Stendhal.
Parmi les médiations proposées au public non expert la plus manifeste est celle présente dans l’onglet « dossiers ». Nous avons porté une attention particulière à cette catégorie (déjà présente mais moins aboutie dans la première version) partant de l’hypothèse selon laquelle la proposition de recherches thématiques se révèle plus appropriée pour des non spécialistes. On trouve un classement en deux parties : « dossiers préparés par les chercheurs de Transverse 19-21 et LIDILEM » et « dossiers partagés par les utilisateurs » auxquels sont associés les noms des personnes ayant créés ces dossiers. L’ambiguïté du public visé est ici manifeste. Le titrage des catégories renvoie au domaine universitaire (noms des laboratoires, des chercheurs) pourtant les titres et contenus semblent s’inscrire dans une réelle démarche de vulgarisation. Nous retiendrons plus particulièrement le lien établi avec les structures culturelles partenaires. Le dossier sur l’exposition temporaire en cours « Stendhal, traits pour traits » peut servir à préparer ou prolonger l’expérience muséale. Le numérique est ici mis en lien avec l’ensemble de la médiation proposée autour de Stendhal. On y retrouve diverses transcriptions des manuscrits actuellement exposés reprenant les mêmes codes de consultation. Le public non expert est ici visé, pour autant un ajout dans les modalités d’interrogation traduit à nouveau une orientation vers le public spécialisé : il s’agit d’une consultation par ordre chronologique de dépôt, registres ou déposants. Ainsi, les modes de recherche apparaissent adaptés à la fois au public non expert et au public de spécialistes. Pour autant, les parcours ne sont pas dirigés. Cette contradiction entre le discours et l’architecture de l’information se retrouve à nouveau dans le dossier pédagogique. Destiné aux enseignants ainsi qu’à leurs élèves, il participe d’une volonté affichée des professionnels d’engager une réflexion sur le patrimoine littéraire auprès du jeune public. La démarche bien que louable n’apparaît pourtant pas tenir sa promesse, une analyse du discours révèle l’usage d’un vocabulaire encore trop spécialisé : « scripteurs des pages », « types de biffé et barré », etc. Le troisième dossier est consacré aux « dessins dans les pages des manuscrits ». Il est possible d’y zoomer pour agrandir les images présentées, ce type de dossier s’avère pertinent sachant la place qu’occupe le visuel dans le parcours de recherche d’un public non expert. Un autre dossier est consacré à « Stendhal et l’affaire du procès du Général Moreau ». Celui-ci est un témoignage de l’engagement politique de l’auteur, apportant par la même des informations sur le contexte historique de son œuvre, il participe à renforcer la curiosité du visiteur. Ce dernier dossier marque clairement la volonté des concepteurs de proposer une approche vulgarisatrice de Stendhal via notamment ce quizz qui n’est autre qu’un questionnaire à choix multiples permettant au visiteur de tester ses connaissances acquises sur les manuscrits. L’aspect didactique y prédomine, à chaque question est associée une explication permettant l’acquisition ou le perfectionnement de connaissances sur les manuscrits.
Figure 3 : Un exemple du quizz sur les manuscrits de Stendhal
Les différents points qui viennent d’être évoqués témoignent que le site originel, présentant une organisation des ressources très linguistique, intègre progressivement davantage de documents iconographiques, du moins au niveau de la page d’accueil. Néanmoins, sa consultation reste difficile car l’identification des catégories n’est pas aisée.
Globalement, nous retiendrons de ce site certaines caractéristiques telles que la revendication quantitative des documents mis à disposition, la mise en avant du cautionnement scientifique du savoir déployé mais surtout une conception graphique traduisant la volonté de s’ouvrir à un large public sans que des parcours ou modalités de recherche ne leurs soient explicitement proposés. Partant de l’hypothèse selon laquelle le site des manuscrits de Stendhal n’est pas un cas isolé mais se veut représentatif d’une tendance générale concernant les sites réalisés par des spécialistes, nous avons souhaité dans un second temps observer ce qu’il en est sur des sites similaires.
Les sites de manuscrits numérisés : une prise en compte limitée du public non expert
Notre attention s’est ici portée sur les références faites au public, sur les parcours d’accès proposés, les signes employés, en interrogeant si ces derniers sont susceptibles ou non de faire l’objet d’une appropriation des savoirs par le public non expert.
Des sites à caractère informatif dont le cœur de cible reste les spécialistes
Les collaborations entre bibliothèques et centres de recherche sont souvent à l’origine du développement des sites consacrés aux manuscrits littéraires dans l’objectif d’universaliser l’accès à ce patrimoine. Sur le site de Mme Bovary, les concepteurs expliquent : « la mise à disposition de cet ensemble sur le web, permet de proposer enfin un accès universel, et que nous espérons simple, aux manuscrits de Mme Bovary pour tous les publics et tous les usages». On retiendra la prédominance d’une volonté de donner à voir toutes les étapes de l’écriture (plans, ratures, scénarios, brouillons), accompagnée d’une tendance forte à l’approche génétique des manuscrits : la transcription elle-même peut-être conçue de deux manières différentes : s’agit-il de représenter la page telle qu’elle apparaît ou de représenter la résultante du processus d’écriture ? (Lebarbé, Meynard, 2009). L’approche génétique concerne plus manifestement le public spécialisé que le public non expert. Le second peut davantage se retrouver dans une autre démarche relevée sur ces sites relative à la sensibilisation au manuscrit en tant qu’objet.
L’aspect informatif de ces sites est caractéristique. La démonstration allie le faire voir par la lecture des textes et le faire lire via les informations données sur les différentes facettes de l’auteur présenté. Sur le plan de l’écriture multimodale, il n’y a quasiment aucune animation graphique ni implication de l’internaute ce qui vient conforter nos premières observations. De même, le questionnement lié aux catégories de public ne semble pas vraiment résolu pour la majorité des concepteurs. En effet, les sites analysés présentent une ambiguïté. Dans les avants propos ou la présentation les deux catégories sont annoncées comme cible : En ce qui concerne l’édition numérique, que nous avons souhaitée polymorphe, il a fallu se poser les questions de l’affichage, des différents types de mises à disposition des informations selon les publics, et surtout des différents modes de lecture et usages possibles induits par ces affichages (site de Mme Bovary). Pourtant, tant dans le langage proposé que les possibilités d’interrogation des manuscrits le public de chercheurs est clairement visé. Les spécialistes restent le cœur de cible, le public non expert n’y est souvent que simplement mentionné et rarement sur la page d’accueil (plus souvent dans les avant-propos). À titre d’exemple, sur le site des manuscrits de madame Bovary après avoir choisi le parcours présentation puis édition électronique, les concepteurs répondent à la question pour quel public ? On y trouve référencé dans l’ordre, les catégories suivantes : le public lycéen et universitaire, les spécialistes de Flaubert, les lecteurs du roman, les curieux du web. Cette hiérarchisation n’est pas anodine et révèle les priorités faites concernant les publics visés. Les non experts arrivent en fin de liste, ce parti pris se traduit dans les modalités d’interpellation des visiteurs. On s’adresse rarement de manière directe à l’internaute. Parmi les quelques cas relevés, l’internaute est sollicité pour améliorer les ressources du site, la possibilité lui est donnée de faire des suggestions concernant notamment les transcriptions, soit pour signaler des erreurs ou pour favoriser le déchiffrage d’un manuscrit à la lisibilité complexe. Globalement, la tonalité utilisée reste souvent conventionnelle et académique. Il en ressort une stratégie de communication dirigée envers d’autres chercheurs, spécialistes, proposant la mise à disposition d’un outil de travail commun avec une volonté de rendre visible les travaux de recherche. Nombreux sont les renvois sur les sites des laboratoires, leur revue le cas échéant, ce qui certes participe de la promotion du manuscrit littéraire en tant qu’objet scientifique mais éloigne un peu plus le public novice. Si l’on prend le cas du site ITEM, chaque équipe de recherche est mentionnée avec une présentation des membres de l’équipe.
Une segmentation des publics non assumée dans l’organisation des connaissances
En ce qui concerne les possibilités de recherches, les plus classiques sont la consultation (par parties, chapitres) ou le feuilletage. Les modalités de consultation proposées attestent d’une segmentation des publics, non affichée explicitement elle n’en reste pas moins perceptible. Sur le site de Mme Bovary, il est possible de consulter ou de feuilleter le corpus. Dans la section consultation, la première suggestion est celle d’une interrogation par tableaux génétiques, référence est ici faite aux spécialistes. Le deuxième choix suggéré est celui de la consultation par roman ou choix d’un passage s’adressant davantage à un public novice. Ici le manuscrit n’est pas donné directement à voir mais son contenu est intégralement retranscrit. Le texte est mis à l’honneur, la stratégie est de donner à lire au public le contenu de l’œuvre, ce qui convient plus manifestement au public non expert, car rappelons le, les manuscrits littéraires numérisés sont en l’état quasiment illisibles. La modalité de lecture proposée s’apparente ici au livre numérique et peut représenter une entrée intéressante dans l’œuvre de Flaubert pour les non-initiés. En effet, la connaissance de l’œuvre en elle-même peut susciter de la curiosité sur sa genèse et son élaboration.
Figure 4 : Aperçu de la modalité de consultation par « roman » sur le site Mme Bovary
Le site dispose également d’une consultation via la barre de recherche, équivalente à une recherche avancée elle comblera plus spécifiquement les spécialistes ou amateurs éclairés. Les modalités de recherche ainsi proposées permettent de couvrir l’ensemble des besoins potentiels des différentes catégories de public en leur proposant des recherches adaptées et distinctes bien que cela mériterait d’être clairement explicité, par exemple en ayant recours aux bulles lors du passage de la souris sur les catégories de consultation.
Pour réaliser sa recherche, l’internaute peut également avoir recours au feuilletage. Ici le site propose quatre possibilités : tout d’abord la visualisation du manuscrit seul, la visualisation de la transcription, où l’affichage en vis-à-vis des deux de façon horizontale ou verticale. La transcription seule intéresse majoritairement les chercheurs, on peut dire qu’elle est l’équivalent de la consultation par roman pour le public non expert. La stratégie est ici portée sur le faire voir, pour rendre compte des procédés d’écriture de l’auteur. La transcription, proposée par l’essentiel des sites de manuscrits numérisés, répond à une préoccupation majeure des concepteurs de rendre lisible le visible.
Figure 5 : Affichage en vis-à-vis d’un manuscrit et de sa transcription, site de Mme Bovary
Si l’on s’interroge maintenant sur les médiations directes proposées par ces sites elles restent faibles. Lorsqu’elles existent, elles sont faites envers les enseignants, peu en direction du public non expert. La médiation proposée s’oriente sur la mise en contexte des œuvres présentées, leur réception ancienne et plus contemporaine. Elle est davantage manifeste sur les sites prenant le parti de ne pas donner à voir le manuscrit numérisé et privilégiant sa mise en texte comme pour L’Edition critique de la Comédie Humaine. On y trouve un éclairage sur des thématiques transversales à l’œuvre comme (Balzac, la morale, le réalisme) mais aussi des portraits de l’auteur : « le collectionneur », « l’entrepreneur », « l’imprimeur »… La médiation y est ludique, axée sur l’auteur et son environnement elle participe à la fois d’une meilleure contextualisation de la genèse des manuscrits, d’un apport de connaissances sur les influences de l’auteur, rendant plus accessible le personnage et donc en filigrane son œuvre.
Les hésitations ici révélées, quant aux choix effectués par les concepteurs des sites de manuscrits numérisés, nous conduisent à ouvrir la discussion sur la nécessité de repenser une organisation des connaissances spécifiques pour le public non expert.
Repenser les savoirs et leur organisation pour le public non expert
Différents travaux menés autour des bibliothèques numériques ont recensé des pistes pour améliorer l’utilisation des ressources par le public non expert, elles peuvent être reprises et appliquer aux sites de manuscrits numérisés qui font face à des difficultés similaires. Nous pensons entre autres aux travaux de Westeel (2004) insistant sur la nécessité pour les concepteurs de projet de penser les publics et les usages dès le départ plutôt que de proposer des versions dites simplifiées pour le public novice alors que la version initiale n’a été pensée que pour des spécialistes, ou encore à ceux de Bouvier-Ajam (2007) pour qui il serait davantage pertinent d’offrir deux niveaux d’utilisation du site, à l’instar des moteurs de recherche : un niveau simple par défaut et un niveau avancé moins visible. Cela pourrait permettre de mettre fin à l’ambiguïté que nous avons relevée sur ces sites, à savoir cette volonté manifeste de prendre en considération le public non expert sans pour autant proposer des parcours dirigés et distincts des usages de spécialistes.
Parce que la consultation numérisée du patrimoine est complémentaire, non concurrentielle du patrimoine physique, la consultation en ligne est restée peu pensée par les concepteurs en direction du public non expert. Trop longtemps, ces dispositifs numériques n’ont été envisagés que comme simples outils de diffusion de leurs savoirs (Fèvres-de Bideran, 2014) ce qui en a complexifié leurs usages pour les non spécialistes. Par ailleurs, lorsque ceux-ci sont pris en considération dans les interfaces de recherche cela se traduit souvent par l’ajout de modules d’accompagnement au dispositif initial, dès lors l’appropriation ne peut être que limitée étant donné que la stratégie de médiation mobilisée reste ancrée sur une consultation initiale construite dans une logique de recherche experte (Casemajor Loustau, 2012).
Il est évident que la conciliation d’une approche spécialiste et « grand public » sur un même site est chose complexe. L’étude ici menée nous conduit à penser que l’optimisation de l’usage des sites de manuscrits par le public non expert peut se faire par un élargissement du traitement documentaire qui réduit l’approche linguistique au profit d’une mise en contexte plus développée des corpus. La mise en rapport de l’œuvre littéraire avec les autres secteurs (intellectuel, social, artistique…) permet de donner à voir une autre image, plus complète de l’auteur. Au niveau de la conception des interfaces, il apparaît indispensable de prendre en compte les divers niveaux du public dans les modalités de recherche proposées, et ce dès la page d’accueil avec des parcours ciblés (pour les chercheurs et pour le public non averti pouvant regrouper à la fois les enseignants et le public non expert). En effet, il n’apparaît pas nécessairement pertinent de prévoir deux parcours distincts pour ces deux catégories (Chevallier et al. 2011). N’oublions pas que ce public ne sait pas spontanément quoi chercher, il faut donc être dans la proposition, la suggestion de parcours pour éviter une errance navigationelle qui pourrait conduire à un désintérêt pour l’utilisation de ces sites. A titre d’exemple, l’usage des transcriptions pseudo-diplomatiques n’apparaît pertinent que pour les chercheurs, il conviendrait peut être de les proposer uniquement dans un accès « chercheurs ». Concernant les parcours thématiques, ils sont depuis longtemps exploités dans les structures culturelles et de plus en plus dans les projets patrimoniaux initialement conçus par et pour des spécialistes telles que les bases Mérimée ou Joconde, attestant d’une prise en compte grandissante du public non expert. Si l’on reprend l’exemple de notre étude autour des manuscrits de Stendhal, la bibliothèque d’étude de Grenoble propose des parcours autour de l’écrivain comme « Stendhal et les femmes », « Stendhal touriste »… il serait pertinent d’appliquer le même procédé pour la médiation numérique. Le public non expert plébiscite la découverte des corpus tels que l’on pourrait les découvrir au cours d’une promenade (Chevallier et al., 2011), l’optimisation du rapport à l’espace apparaît dès lors comme une nécessité pour les sites de manuscrits numérisés. A ce titre, les formats développés pour les collections muséales pourraient nourrir la réflexion tel le site de la base Joconde qui propose un onglet « visites guidées » comprenant parcours thématiques, zooms et expositions virtuelles dès la page d’accueil du site (www.culture.gouv.fr/documentation/joconde/fr/pres.htm). L’approche du centre Pompidou est sur ce point particulièrement innovante. Le site du musée revendique une approche documentaire favorisant le recours à des interfaces orientées par le web de données avec une indexation axée « grand public » propice à la sérendipité. Le visiteur participe alors de la co-construction de sens de sa visite (Bermès, 2013).
De même, les problèmes de lisibilité des manuscrits, fréquemment rencontrés, ont tendance à rebuter le public non expert. Ils pourraient être contournés par une mise à disposition complémentaire de l’édition numérique des œuvres, aux côtés de la numérisation des documents originaux déjà existante ainsi que de leurs diverses transcriptions le cas échéant. Dans cette dynamique, la tonalité employée par les concepteurs gagnerait à être moins académique pour capter l’attention du public novice intéressé. La non expertise qui le caractérise invite à développer les conseils aux lecteurs sur l’interprétation de leurs recherches, déjà présents sur certains sites (guide orthographique, couverture d’un thème…).
La clef d’une meilleure accessibilité des sites de manuscrits numérisés pour ce public semble bien résider dans les possibilités d’appropriation mises à disposition par les spécialistes car: « si ceux qui ont bien réalisé « l’ouvrage de médiation » ont bien fait leur la source, ils l’ont donné à boire avec leur goût. De chanteurs, il faut qu’ils deviennent maîtres de chant. Car la médiation est plus exigeante : elle propose aussi, en plus, comme voie réelle de la compréhension, l’appropriation » (Sybers, 2014).
Conclusion
La volonté marquée dans le discours de spécialistes de rendre le patrimoine littéraire accessible au « grand public » ne se traduit pas manifestement dans la conception des sites de manuscrits. Certes, des efforts ont été faits comme en témoigne la refonte du site Stendhalien, mais l’existence d’une difficulté de positionnement face au public caractérise encore l’essentiel de ces sites. Ainsi, en dépit de modalités d’interrogation qui tendent à se simplifier pour partie, le système de valeurs prédominant reste celui du savoir savant alors que « la médiation documentaire est une médiation qui n’implique cependant pas le rapport personnel direct, mais qui implique cependant le recours au langage et la prise en compte du niveau de connaissance de l’utilisateur et de ses capacités d’abstraction » (Béguin-Verbugge, 2002).
Le recours au numérique à lui seul ne suffit pas à combler la diversité d’attentes des usagers. Comme pour les dispositifs in situ, il convient de penser la médiation numérique au regard du public à qui elle se destine et non se réfugier derrière les possibilités techniques offertes par le dispositif. C’est pourquoi les spécialistes gagneraient à développer la réflexion en ce sens afin d’optimiser au mieux l’accès de ce patrimoine au plus grand nombre. Au regard des résultats évoqués dans cette recherche, ainsi que des pistes soumises à discussion, nous pouvons conclure que pour le public non expert, la numérisation des manuscrits, contenu majeur de ces sites, ne doit pas pour autant en être le point d’entrée.
Note
(1) Nous faisons le choix de cette catégorisation de public non expert et non de celle de « grand public » pour diverses raisons. Tout d’abord des travaux récents autour de la patrimonialisation numérique de biens culturels ont rendu compte de la quasi non inexistence de ce groupe (Chevallier et al., 2011 ; Sybers, 2014). La typologie classique comprend essentiellement les spécialistes, le grand public passionné et le grand public intéressé (Chevallier et al., 2011). Le grand public passionné se rapproche davantage des spécialistes et utilisateurs assidus des bibliothèques numériques, à savoir des personnes ayant une activité impliquant des recherches documentaires fréquentes (Bouvier-Ajam, 2009). Le grand public intéressé s’apparente à ce que nous qualifions ici de public non expert. Cette catégorie se distingue du traditionnel et trop communément admis « grand public » en recouvrant un ensemble de personnes visiteurs ponctuels ou plus réguliers d’expositions dans divers espaces culturels. Pour eux, la consultation de manuscrits ne constitue qu’un intérêt occasionnel souvent en lien avec d’autres évènements. L’attention de cette catégorie est plus difficile à saisir (Chevallier et al., 2011).
Références bibliographiques
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Mylène Costes
.: Mylène Costes est maître de conférences en Sciences de l’Information et de la Communication. Elle est chercheure au GRESEC (Groupe de Recherche sur les Enjeux de la Communication) et s’intéresse à la médiation culturelle, aux publics et dispositifs numériques dans les secteurs du patrimoine et de la santé. GRESEC, Université Grenoble Alpes, F-38000 Grenoble, France.