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L’offre de réseaux socio numériques pour les scientifiques : services et stratégies d’acteurs

26 Mai, 2014

Résumé

Aux côtés des services généralistes et professionnels de sites de réseaux socio numériques (e.g. Facebook, LinkedIn), se développe une offre pléthorique dédiée spécifiquement aux chercheurs (Academia.edu, ResearchGate, etc.). Nous nous interrogeons dans cet article sur la valeur ajoutée de ces services pour la communication scientifique. L’analyse fonctionnelle portée sur un échantillon de dix sites de réseaux socio numériques dédiés aux scientifiques permet dans un premier temps d’en distinguer les caractéristiques structurelles et les caractéristiques spécifiques. La discussion aborde dans un second temps la logique d’acteurs à l’œuvre dans l’économie numérique pour l’information scientifique, en distinguant les intérêts propres des porteurs des offres des enjeux auxquels la communauté scientifique s’affronte aujourd’hui, en regard notamment du mouvement pour le libre accès.

Mots clés

Réseaux socio numériques, communication scientifique, économie numérique, libre accès.

In English

Abstract

There are a lot of social networking sites addressed to researchers for scientific purposes (Academia.edu, ResearchGate, BiomedExperts, etc.). What is the added value by those services for scientific communication? In this article, we first study ten social networking sites for scientists with attention paid to their functionalities. Then we discuss the value from the point of view of companies which offer those sites and from the point of view of researchers and institutional officers. We conclude about tensions among stakeholders, especially regarding « open access » and « open scholarship » meanings.

Keywords

Social networking, social media, scientific communication, open access, open scholarship.

En Español

Resumen

Junto a los servicios generales y profesionales de sitios de redes sociodigitales (por ejemplo, Facebook, LinkedIn), se desarrolla una oferta pletórica especialmente dedicada a los investigadores (Academia.edu, ResearchGATE, etc.). En este artículo, nos planteamos el valor agregado de estos servicios para la comunicación científica. El análisis funcional se centra en una muestra de diez sitios de redes sociodigitales dedicadas a los científicos. En primer lugar, permite distinguir sus características estructurales y específicas. En segundo lugar, la discusión trata de la lógica de los actores en la economía digital para la información científica. Diferenciamos entre los intereses específicos de quienes proponen estas ofertas, y lo que está en juego hoy en día para la comunidad científica, en particular en lo que respecta al movimiento del acceso abierto. [crédit: Jean-Baptiste Bertrand]

Palabras clave

Redes sociodigitales, comunicación científica, economía digital, acceso abierto.

Pour citer cet article, utiliser la référence suivante :

Bester Emma, «L’offre de réseaux socio numériques pour les scientifiques : services et stratégies d’acteurs», Les Enjeux de l’Information et de la Communication, n°15/1, , p.17 à 33, consulté le , [en ligne] URL : https://lesenjeux.univ-grenoble-alpes.fr/2014/varia/02-loffre-de-reseaux-socio-numeriques-scientifiques-services-strategies-dacteurs

Introduction

Depuis le lancement de Facebook en 2004, les sites de réseaux socio numériques (RSN) connaissent un succès croissant dans les pratiques des internautes (Médiamétrie, 2013). Caractérisés comme « des services web permettant aux utilisateurs (1) de construire un profil public ou semi-public au sein d’un système, (2) de gérer une liste des utilisateurs avec lesquels ils partagent un lien, (3) de voir et naviguer sur leur liste de liens et sur ceux établis par les autres au sein du système » (Boyd et al., 2007), ils se distinguent au sein des médias sociaux par les fonctions centrales de publicisation d’un profil et de mise en relation de ces profils pour réseautage (Chantepie, 2009 ; Cavazza, 2013). En particulier, ils sont pressentis dans le champ scientifique pour améliorer la visibilité des chercheurs et aider au renouvellement des collaborations scientifiques (Eysenbach, 2008 ; Schleyer et al., 2008 ; Lackes, 2009).

Aux côtés des services généralistes (e.g. Facebook) et professionnels (e.g. LinkedIn, Viadeo), se développe une offre pléthorique de sites de réseaux socio numériques dédiés spécifiquement aux chercheurs (Wikipedia, 2013). Cependant, malgré le nombre d’utilisateurs annoncé sur les plateformes, les principales enquêtes quantitatives sur l’usage des médias sociaux par les scientifiques rapportent une utilisation relativement faible des sites de réseautage, sans préférence marquée pour l’offre dédiée par rapport aux services généralistes et professionnels (Procter et al., 2010 ; Gruzd et al., 2013). Et si de plus en plus d’études qualitatives s’intéressent à l’utilisation de ces sites pour la communication externe des institutions scientifiques (e.g. Netange, 2011 ; Jahnich, 2012) ou dans les pratiques pédagogiques des enseignants-chercheurs (e.g. Roblyer et al., 2010), très peu traitent de leur utilisation entre pairs (Velestianos et al., 2013), alors même que les études sur la pratique du blogging, du microblogging et du social bookmarking par les chercheurs se multiplient (e.g. Kirkup, 2010 ; Gallezot, 2013).

Problématique et hypothèses

Nous nous interrogeons ainsi dans cet article sur la valeur ajoutée de tels services dans la communication scientifique, en focalisant nos observations sur l’analyse de l’offre. Nous formulons l’hypothèse que cette profusion d’offres répond d’abord à une logique d’acteurs cherchant à se positionner dans la nouvelle économie numérique (Malin et al., 2006 ; Chartron et al., 2011). Plusieurs hypothèses secondaires procèdent de cette première hypothèse :

On assiste à une stratégie de captation de la valeur de la communication scientifique dans le contexte de pratiques croissantes des réseaux sociaux en général ;
Après une phase d’innovation de services par différents types d’acteurs, cette valeur est progressivement réintégrée par les acteurs historiques et centraux, à savoir les éditeurs scientifiques ;
Ces services procèdent d’une logique différente de celle des collaboratoires : les chercheurs les utilisent comme des outils de positionnement au sein de l’économie symbolique de la science, et non comme une participation à un collaboratoire(1).

Après avoir situé le contexte de l’essor des réseaux socio numériques dans l’économie numérique et dans l’économie de la communication scientifique, nous présentons dans une première partie une étude de l’offre d’un échantillon de sites de réseaux socio numériques dédiés aux scientifiques (2), qui permet d’en distinguer les caractéristiques structurelles et les caractéristiques spécifiques par rapport à des réseaux sociaux généralistes. Dans une seconde partie, nous mettons en évidence les principales stratégies des offreurs de tels  services, en regard des fonctionnalités mises en évidence précédemment dans notre étude de terrain, ainsi qu’en regard du relevé des premiers mouvements de rachats et de participations financières entre acteurs dans ce domaine.

Contexte de l’essor des RSN

Depuis les années 2000 et le succès des sites MySpace, Facebook ou Copains d’avant auprès des Internautes, les réseaux socio numériques sont désormais au cœur de la nouvelle économie numérique (Malin et al., 2006 ; Rebillard, 2010). Ils se caractérisent par la mise à disposition de plateformes riches en fonctionnalités, visant principalement la mise en relation et les échanges entre des membres autour d’un ou plusieurs intérêts communs (Pénard, 2000). Certains sites visent des transactions marchandes (comme Ebay par exemple), d’autres développent une économie du troc : « troquer » des objets d’occasion, partager des voitures, échanger un hébergement… Une majorité de réseaux socio numériques s’inscrit en effet dans une économie participative et collaborative selon une logique de partage et de dons.

L’accès à ces réseaux est gratuit pour les usagers. Les modèles économiques de ces plateformes reposent avant tout sur la vente d’encarts publicitaires à des annonceurs, attirés à la fois par une masse critique d’utilisateurs et le « profilage publicitaire » rendu possible par l’exploitation des activités et des données des profils. Certaines plateformes offrent également des services premium, que l’on peut acheter pour bénéficier d’un service complémentaire (plus grande capacité de stockage, suppression de la publicité par exemple).  Malgré des incertitudes sur ces modèles d’affaire, les récentes cotations en bourse des plateformes Twitter et Facebook renforcent l’analyse d’un déplacement de la valeur vers les réseaux socio numériques.

On observe aujourd’hui au niveau mondial une explosion des nouveaux acteurs agissant en tant qu’intermédiaires des entités, désireux d’échanges. La communication scientifique est confrontée à ce mouvement général.
Les pratiques informationnelles et de communication scientifique ont été fortement influencées  par les TIC et Internet (Schöpfel et al., 2010 ; Broudoux et al., 2012 ; Chartron et al., 2012). Outre la massification des documents scientifiques accessibles par les chercheurs à distance en ligne (permise par le développement des technologies de la numérisation et de l’édition électronique), deux phénomènes majeurs marquent la communication scientifique dans le contexte de l’Internet :

La première décennie de l’Internet est particulièrement marquée par les serveurs d’échange direct de preprints entre pairs (peer-to-peer), qui vont se multiplier et se diversifier sous formes d’archives ouvertes dans le cadre du mouvement pour le libre accès (Bester, 2010 ; OpenDoar, 2013). Le mouvement de l’« open access » (Suber, 2012), qui vise à garantir la libre diffusion et réutilisation des résultats de la recherche financée sur fonds publics, et leur non appropriation exclusive par des acteurs commerciaux, opère une remise en question des rôles et positionnements des acteurs de la communication scientifique.

Les années 2000 sont particulièrement marquées par les technologies du Web 2.0 (O’Reilly, 2005), qui permettent aux internautes d’être à la fois producteurs et utilisateurs des contenus en ligne, et qui offrent de nouvelles possibilités de construction et de circulation des savoirs scientifiques (wikis, blogs, foires aux questions, partage de références, sites de réseautage, etc.)(3). Gabriel Gallezot et Olivier Le Deuff (2009) parlent ainsi du « chercheur 2.0 », pour désigner ces nouvelles pratiques scientifiques en ligne et en réseau, offertes par les services du Web 2.0. D’autres chercheurs en sciences humaines et sociales, comme Martin Weller par exemple, utilisent le terme d’ « open scholarship », qui recouvre plus largement l’ouverture de l’ensemble des pratiques de travail et de production de recherche et d’enseignement supérieur en ligne (Weller, 2011).

On observe ici, avec les possibilités technologiques offertes au « digital scholarship », une convergence terminologique autour de la notion d’« openness », recouvrant tant les pratiques des enseignants-chercheurs que la circulation des productions scientifiques (Spiro, 2007, 2012).

Nous pouvons nous demander s’il y a, de la même manière, une convergence des dispositifs sociotechniques, alors que les acteurs impliqués dans cette économie de l’ « openness » sont multiples, et dépendent d’objectifs et de logiques socio-économiques distinctes. C’est pourquoi nous proposons ici une étude de cas sur l’offre de service des sites de réseautage qui, après avoir été plébiscités par le grand public, connaissent une offre pléthorique d’applications dédiées au champ scientifique. Quels sont, dans ce champ spécifique, les acteurs de ces offres de service ? Quelles stratégies peut-on identifier ? Dans quelle mesure s’accordent-elles ou achoppent-elles avec les enjeux actuels de la communication scientifique ?

Analyse de l’offre : étude empirique

Cette étude, réalisée en octobre et novembre 2011, porte sur une sélection de dix RSN dédiés aux scientifiques, présentés dans le tableau 1, répondant à des critères de fiabilité (longévité), de masse critique (nombre annoncé d’utilisateurs) et de représentativité de l’existant (porteurs de l’offre, couverture disciplinaire).

Méthodologie

La grille d’analyse que nous avons mobilisée distingue les fonctions communes aux plateformes de RSN de l’échantillon. Cette approche fonctionnelle permet de distinguer les caractéristiques structurelles propres à ces dispositifs des caractéristiques spécifiques pensées pour l’activité scientifique.

L’analyse fonctionnelle offre une vue détaillée en trois tableaux.
Le tableau 2 présente le service de profil au cœur de ces dispositifs, en détaillant les informations constitutives des profils pour chaque plateforme (informations personnelles et/ou professionnelles, documents, intérêts et réseaux associés).
Le tableau 3 présente d’une part les « services de plateforme » – que nous nommons ainsi car ils appellent une interaction des usagers propre aux médias sociaux (fonctionnalités de suivi, partage, diffusion et communication au sein de la plateforme), et participent ainsi d’une co-construction de la plateforme – qui sont communs à tous les utilisateurs, et, d’autre part, les services individuels associés à chaque compte et profil d’utilisateur.
Le tableau 4 présente les services de contenus, et distingue, là encore, les services de contenus internes à la plateforme de type Web 2.0 – qui sont alimentés (produits ou sélectionnés) par les usagers eux-mêmes (Forum, Q/R, blogs, fichiers textuels ou multimédia) – et des services de contenus provenant de réservoirs externes.

Résultats liés à la logique de l’offre de services

L’approche fonctionnelle présentée ci-après permet de discerner les tendances majeures du développement de l’offre des sites de réseaux socio numériques dédiés aux scientifiques. L’on distingue essentiellement une logique de services calquée sur les sites de réseaux socio numériques grands publics et professionnels : service de profils, services de suivi d’utilisateurs, services de contenu Web 2.0. A ces caractéristiques structurelles, s’ajoutent principalement deux caractéristiques spécifiques à l’offre dédiée aux scientifiques : fonctions servicielles pensées pour la valorisation de l’activité scientifique, articulation des plateformes à des contenus éditoriaux externes.

Concernant les services, l’analyse révèle tout d’abord la diversité des données visant à construire des profils d’utilisateurs riches, au cœur de la valeur recherchée. Une variété de fonctionnalités est ensuite mise en évidence (tableau 2) sans que l’étude puisse préciser les usages réels qui en sont faits (ce serait une autre investigation à mener par la suite). Le poids des services de contenu est ensuite mis en évidence ainsi que le lien tissé avec la production éditoriale des porteurs de l’offre (Social Science Space de Sage, Nature Network par NPG, AtmosPeer financé par l’AMS et l’ASLI, UniPhy en lien avec SPIN), et/ou le lien établi avec les archives ouvertes de publications scientifiques (ResearchGate).

Une pluralité de l’offre

Dans l’échantillon (tab.1), nous identifions des spécificités en terme de public cible et de couverture disciplinaire. L’offre est adressée globalement et logiquement aux chercheurs mais on distingue cependant des services exclusivement ouverts aux scientifiques, des services qui s’adressent plus largement aux entreprises de recherche (LabRoots), et des services qui, conçus à l’origine pour les chercheurs, sont désormais ouverts à tout type d’usagers (Sciencestage.com).

Les politiques de contenu sont également circonscrites au champ scientifique, avec des réseaux à vocation pluridisciplinaire (ResearchGate, Academia.edu, ScienceStage.com), des réseaux orientés sciences humaines et sociales (Social Science Space) ou sciences techniques et médicales (Nature Network, LabRoots) et ceux adressés à des communautés thématiques ou disciplinaires spécifiques (Biomed Experts pour les sciences biomédicales, UniPhy pour la physique, AtmosPeer pour la climatologie).

Enfin, relativement aux porteurs de l’offre, on distingue les sites mis en service par des compagnies commerciales, dont les publishers, de ceux portés par des institutions universitaires et de recherche, et par des chercheurs.

La production scientifique, au cœur du profil

La spécificité des services de profil sur les RSN tient à la nature des informations d’identité personnelle et professionnelle portées sur le profil, et à l’importance accordée à la production scientifique. Relativement aux mentions d’identité, on constate que les plateformes insistent différemment sur : la qualité de l’identification des noms et des affiliations institutionnelles (e.g. Social Science Space requiert uniquement un nom d’usage et des contacts web, a contrario Biomed Experts exige toutes les graphies possible du nom et l’adresse professionnelle), le parcours académique (valorisé sur Academia.edu et Epernicus), le champ d’expertise scientifique (valorisé sur Biomed Experts, AtmosPeer, Epernicus) ou l’expérience professionnelle (valorisée sur LabRoots, Nature Network et ScienceStage.com).

La production scientifique personnelle est au cœur du profil, mis à part sur Social Science Space et Sciencestage.com qui privilégient les documents de plateforme (blogs, groupes, bookmarks). Elle est entendue dans son acception large (articles, ouvrages, conférences, posters, littérature grise, etc.), sauf sur Biomed Experts et UniPhy qui valorisent essentiellement les publications de type article : nombre, liste et timeline des publications occupent la place centrale sur le profil.

Après inscription, les productions scientifiques sont notifiées par les usagers eux-mêmes, qui peuvent indiquer une référence bibliographique et adjoindre un fichier. Mais certaines plateformes proposent des services de repérage automatique puis d’authentification et de validation de la production par le chercheur : sur Biomed Experts et UniPhy, le listing des publications est constitué automatiquement à partir de réservoirs de contenus faisant autorité dans la discipline (Pubmed, SPIN), sur Academia.edu les références potentiellement attribuables sont repérées via Google, sur ResearchGate l’identification de références se fait via les publications des co-auteurs sur la plateforme.

Diversités des services : analyse de réseau et d’impact

Il existe des services personnalisés associés au profil et au compte utilisateur. D’une part, des services d’analyse du profil (tab. 2) : services d’identification et de visualisation du réseau scientifique du chercheur, et services d’analyse des consultations du profil. Et d’autre part, des services visant à accompagner le travail du chercheur (tab.3). Quatre plateformes proposent ainsi des services de visualisation en graph du profil : contacts (groupes, gens), co-auteurs et publications liées sur ResearchGate, « Genealogy » du chercheur (affiliations et co-auteurs) sur Epernicus, co-auteurs de premier et second niveau sur UniPhy et Biomed Experts. Des statistiques de consultation du profil et des documents sont proposées sur ResearchGate (cf. le « ResearchGate Score ») et Academia.edu. Ce dernier précise par ailleurs les vecteurs d’accès au profil (mots clés utilisés, lien entrant).

LabRoots et BiomedExperts proposent quant à eux un service de géolocalisation des IP entrants. Des espaces de travail personnels ou partagés peuvent également être proposés : messagerie, mailing list, reading list sur Biomed Experts par exemple, stockage et partage de fichiers et de calendrier sur ResearchGate (workgroups), agrégation de widgets relatifs à des sites scientifiques sur Nature Network. Enfin, cinq des dix sites à l’étude intègrent des offres d’emploi : sur Academia.edu, les offres procèdent de recommandations personnalisées via une analyse sémantique, sur ResearchGate ce sont 13.662 listes spécialisées dans l’offre scientifique qui sont centralisées.

Des dispositifs adossés à des réservoirs de contenu

La spécificité des RSN tient également dans les services de contenus provenant de sources externes (tab. 4). Nous identifions d’une part, une typologie de contenus externes propre à l’activité scientifique, en lien avec la production éditoriale ou les partenaires éditoriaux des porteurs de l’offre : publications scientifiques et comptes rendus de lecture, annonces de conférences, appels à communication et appels à projets, et fils d’actualité scientifique.

Certaines plateformes couvrent une large typologie de contenus comme Social Science Space, ScienceStage.com, LabRoots, et AtmosPeer qui donnent accès à des publications, des évènements et des fils d’actualité, au contraire d’autres qui se centrent uniquement sur des contenus web 2.0 (Nature Network, Epernicus). Certaines se spécialisent sur un type de contenu particulier : comptes rendus de lecture sur LabRoots ou conférences sur ResearchGate et Biomed Experts, qui propose en plus, un service de conférences virtuelles. On remarque, d’autre part, que les plateformes peuvent s’adosser à des réservoirs ou bibliothèques de contenus scientifiques externes, en sus des documents ou références chargés par les utilisateurs : production éditoriale de publishers spécialisés dans les cas de Social Science Space (Sage), AtmosPeer (AMS, ASLI) et UniPhy (SPIN), réservoirs faisant autorité comme PubMed pour Biomed Experts, ressources en libre accès pour ResearchGate qui s’appuie sur des archives ouvertes (archives ouvertes thématiques RePEc en économie, PubMedCentral et BioMedCentral pour les sciences biomédicales, ArXiv en physique, archive ouverte institutionnelle de l’Université de Cornell, ou archive ouverte de l’éditeur IEEE).

Tableau 1. Echantillon de dix réseaux socio numériques scientifiques (mars 2011)

Types de porteurs

Porteurs

Sites répertoriés (date de lancement)

Adresse électronique

Public cible (Nombre d’utilisateurs)

Couverture scientifique (Discipline)

Publishers

Sage

Social Science Space (2011)

http://www.socialsciencespace.com/

Chercheurs (2199)

SHS

Nature

Nature Network (2007)

http://network.nature.com/

Chercheurs (25000)

STM

Elsevier

BioMed Experts (2008)

http://www.biomed experts.com/Portal.aspx

Chercheurs   (386000)

Disciplinaire
(biomédicale)

American Institute of Physics (AIP) + Collexis

UniPhy (2009)

http://www.aipuniphy.org/Portal/Portal.aspx

Chercheurs  (300000)

Disciplinaire  (physique)

Compagnies privées / commerciales

ScienceStage.com

Sciencestage.com (2008)

http://sciencestage.com/

Chercheurs, institutions, compagnies commerciales

Pluri disciplinaire,
Divers : société, quotidien, commerciaux

LabRoots

LabRoots (2008)

http://www.labroots.com/

Scientifiques et autres professionnels

STM

Institutions universitaires et de recherche

AMS*, ASLI* & the Conference Exchange + Proquest

AtmosPeer (2010)

http://www.atmospeer.net/

Chercheurs     (20000)

Thématique
(climatologie)

Harvard, MIT

Epernicus (2008)

http://www.epernicus.com/network

Chercheurs    (20000)

Disciplinaire
(medical)

Chercheurs

I. Madisch (Harvard University), H. Fickenscher, S. Hofmayer (Medical School of Hannover)

ResearchGate (2008)

http://www.researchgate.net/

Chercheurs (1,2 millions)

Pluri disciplinaire

Richard Price (Oxford College)

Academia.edu (2007)

http://www.academia.edu/

Chercheurs (636226)

Pluri disciplinaire

* American Meteorological Society (AMS), the Atmospheric Science Librarians International (ASLI),

 

Tableau 2. Les services de profil sur les réseaux socio numériques scientifiques (mars 2011)

Fonctionnalité

Nom du site

Service associé d’authentifica-tion de la production auteur

Informations publicisables constitutives du profil

Formulaire d’identification : Identité personnelle / professionnelle

Documents

Intérêts

Réseau

Social Science Space (2011)

 

N-P, Surnom, mail, AIM, Yahou IM, Jabber/Google talk, A propos (info bio). (Formulaire de WordPress)

Blogs, posts

Groupes

Amis, Flux d’activité

Nature Network (2007)

 

N-P, mail, Localisation, Profession, Discipline, Spécialisation – A propos de moi – Formation – Publications – Affiliation(s) – Récompenses – Objectifs – Jobs – Recherche et projets – Compétences

Publications : tout type de doc, lien vers la ressource

Groupes et Forums – Blogs – Autres sites web – Autres site de RSN – Tags

Flux d’activité : activité externe, activité interne à la plateforme. Liste des contacts

BioMed Experts (2008) /
UniPhy (2009)

Publications Wizard : recherche des références dans PubMed / SPIN

Intérêts de recherche – Photo, Genre, Position, N-P (+middle name + suffixe), nom de naissance, date de naissance, famille/loisirs.. – coordonnées professionnelles (télé-phone, fax, mail, adresse complète) – coordonnées personnelles (id) – Travail – Formation – Langues – Collègues – Récompenses

Nb et Liste des publications, Timeline des publications

Thèmes et Mots clés des publications

Liste et rang des co-auteurs ; Network Graph des co-auteurs (1er et 2e niveau) ; GéoNetwork Graph

Sciencestage.com (2008)

 

Photo, N-P, Institution, Position, Localisation, Champ scientifique, website-blog – A propos de mon : travail, projets, récompenses, publications, institution, autre –

Vidéos, audio, fichiers textes, blogstream, groupes

Bookmarks (video, audio, textes)

Liste des contacts
Messages publics

LabRoots (2008)

 

Photo, N-P, Position, Company/Institution, Localité (Pays, ville), langue, discipline, Focus, A propos – Formation – Expériences professionnelles – Liens – Ma recherche : grants, récompenses, comités, publications.

Mes contribu-tions : articles, posters, livres, présentations, littérature grise, confé-rences, cours, autres

Mes recomman-dations : livres, outils.

Liste des groupes, des contacts

AtmosPeer (2010)

 

Photo, N-P (+ middle name + suffixe), mail, twitter, organisation, adresse, ville, état, pays, code postal, téléphone, fax –  Expertise (champ libre)

     

Epernicus (2008)

 

Photo, N-P, Position, Diplômes, Superviseurs/Labo, Recherche (résumé, description), récompenses –  Expertise : sujets, matériels, méthodes (champs libres)

CV, publica-tions, posters, présentations, figure, sites web

Communauté scientifique (SHS, STM)

« Genealogy » : affiliations, co-authoring ; Flux d’activité

ResearchGate (2008)

Identification à partir des co-auteurs

Photo, Nom-Prénom, Institution, Localité, E-mail

Mes publis

Mots-clés , Sujets suivis, Documents (publications), bookmarks

Followers, following ; visualisation (graph) ; Flux d’activité

Academia.edu (2008)

Requêtes Google

Photo, Nom-Prénom, Affiliation(s) (Université, département) Thèse, Directeur de thèse, A propos (libre), Site web, Adresse, Téléphone, IM/Skype/mail –

Ouvrages, arti-cles, Audio (talks), doc pédago, billets de blogs, CV, sites web

Mots clés, Thèmes, Col-lègues par dé-part., Gens suivis, Offres d’emploi

Flux d’activité

 

Tableau 3. Les services de plateforme et les services personnalisés associés au profil
sur les réseaux socio numériques dédiés aux scientifiques (mars 2011)

Fonctionnalités

Nom des sites

Services de plateforme

Services personnalisés associés au profil/compte utilisat.

Trouver des contacts, thèmes, documents : rechercher, parcourir, valider des recom-mandations

Collecter/ Suivre : bookmarks, flux d’activité, notifications

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Publiciser

Analyser les consultations du profil

Outils de travail personnels / collaboratifs

Social Science Space

X

X

x Commentaires
x Votes

X

   

Nature Networks

X

X

 

X

 

x WorkBench : agréger des widgets (MyExperiments, etc.)

Biomed Experts, UniPhy

X
X Cartographie : géolocalisation (GeoNetworkGraph)
X Contacts classés par niv. (1 : co-auteurs et contacts ajoutés manuellement, 2 : co-auteurs de nos co-auteurs et de nos contacts perso)

X

X Messagerie
X Fb, Twitter, Digg, Stumbleton

   

x Mailing list
x Reading List

ScienceStage
.com

X

X

X Messagerie interne

X Permalink (code)

   

LabRoots

X

 

X Messagerie interne

X Permalink (url)

Géolocalisation des liens entrant sur le profil, et identification quand il s’agit d’entreprises

X Bureau personnalisable avec widgets wikipedia, météo, rss, calculatrice ..

AtmosPeer

X

X

X Commentaires
X Votes
X  Share conference, documents

   

X Stocker des documents en ligne (production scientifique, un formulaire par type de doc)

Epernicus

X

X Mur

X Messagerie interne

X Share on Fb

   

ResearchGate

X

X Mur

X Messagerie interne
X Share ideas

X Permalink (url), Envoyer vers RSN : Fb, Twitter, LinkedIn, widget RG

ResearchGate Score : taux de consultation sur la plateforme

X Workgroup (partage de fichiers)

Academia.edu

X

X Mur

 

X Permalink (url) (possibilité de personnaliser l’url)

Statistiques de consultation du profil et des documents.
Analyse des liens entrant : localisation et mots clés utilisés

 

 

Tableau 4. Services de contenu identifiés sur les réseaux socio numériques dédiés aux scientifiques (mars 2011)

Fonctionnalités

Nom des sites

Services de contenus web 2.0

Services de contenus externes

Forum / Q&A

Blogs

Multimedia (photos, audio, video, podcasts)

News (fils d’actualités)

Publications scientifiques / Reviews

Evènements (Conférences, CFP, Appels à projets)

Bibliothèque / Réservoir de contenus externes

Jobs

Social Science Space (2011)

X

X

X

X

X

X

 

X

Nature Network (2007)

X

X

X

         

BioMed Experts (2008)

       

X

X Conférences

X PubMed

 

UniPhy (2009)

       

X

 

X Searchable Physics Information : Notices et bouquet de revues

 

Sciencestage.com (2008)

X

 

X

X

X

 

X Requêtes adressées à Wikipedia, Yahoo search, etc.
X Opérateurs commerciaux (Vente en ligne)

X

LabRoots (2008)

X

X

X

X (Sources sélectionnées par LabRoots)

X

X

X Opérateurs commerciaux (vente en ligne)

X

AtmosPeer (2010)

     

X RefAware, AMS, RMets, Eureka, UCAR

X

X

X Catalogues scientifiques  des porteurs (AMS, ASLI, ConfEx, Eureka)

 

Epernicus (2008)

X BenchQ

 

X Figure Gallery

         

ResearchGate (2008)

X

X

   

X

X

X Archives Ouvertes (ArXiv, PMC, RePec, DOAJ, IEEE, Cornell Univ., Oaister, BioMedCentral..)

X

Academia.edu (2007)

X

X

         

X

 

Outre la couverture fonctionnelle portée par ces services, dont il faudrait dans un second temps vérifier la valeur d’usage auprès des chercheurs, cette étude permet déjà de déterminer trois types d’acteurs principaux. Nous portons la discussion sur les stratégies de ces acteurs.

Discussion : stratégie des acteurs, tensions

Les nouveaux entrants

Les sociétés commerciales LabRoots et ScienceStage sont de nouveaux entrants sur le marché de la communication scientifique. Ils proposent des plateformes multifaces d’échanges (interactions usagers ; données clients), d’exploitation (vente directe de contenus et de services premium) et d’audience (vente d’espaces publicitaires). Il est à douter que ce modèle économique puisse s’affirmer dans le contexte de la recherche scientifique pour des questions de confiance face à des acteurs avec lesquels aucune relation de travail n’a préexisté.

Les services initiés par des chercheurs

Les plateformes ResearchGate et Academia.edu doivent très certainement leur succès dominant à leur ancrage pluridisciplinaire, ainsi qu’à leur inscription initiale dans la sphère non marchande, et donc une confiance plus grande dans l’intention poursuivie. Mais la réalité économique a manifestement rattrapé ces initiatives pionnières qui, pour continuer à se développer, se sont ouvertes à des financements privés dont on peut se demander quelle en sera l’influence à venir (Shankland, 2013; ResearchGate, 2013). Le tableau 5 ci-dessous fait ainsi valoir, à titre indicatif, les participations financières en capital risque par des fonds d’investissements spécialisés en start-up et nouvelles technologies.

Tableau 5. Chronologie des rachats de services et des participations
financières de ResearchGate et Academia.edu

ResearchGate 2008 : Lancement par trois chercheurs en sciences informatique et biomédicales. Madisch (Harvard University), H. Fickenscher, S. Hofmayer (Medical School of Hannover)
2010: Entrée en participations financières de fonds de financements orientés start-up et nouvelles technologies : Benchmark Capital (E-Bay, Instagram, Twitter),  Accel Partners (Facebook), autres (« angel investor » e.g. Michael Birch, fondateur du réseau social Bebo)
2012 : Nouvelles participations financières : Funders Fund (Paypal), autres ; Rachat du service de réseau social ScholarzNet
2013 : Nouvelles entrées en participations financières : Tenaya Capital, Bill Gates (35 millions de dollards)
Academia.edu 2008 : lancement par le chercheur Richard Price de l’Oxford College
2010 : Première levée de fonds par Spark Venture
2011 : Seconde levée de fonds par Spark Capital
2013 : Troisième levée de fonds, entrée en participations financières : Kosha Venture, Spark Capital, True Venture

Les éditeurs-publishers

Du point de vue des publishers, il s’agit d’atteindre une couverture segmentaire de l’offre de services numériques pour la communication scientifique, tout en valorisant leur image de marque (ou branding) et leur propre offre documentaire. La récente étude qualitative de James Stewart et al. (2013, p. 422-423) sur le groupe Nature Publishing confirme explicitement cet objectif : « NPG developed a social network for scholars, as part of a strategy to provide the Nature readership with a common identity across its services… Nature Network is a core part of the development of NPG’s scholarly communication strategy; they are keen to recruit more users and to find ways to link it not only to internal services, but also to add value to external services. »

Le projet peut également avoir une dimension d’innovation prospective, comme dans le cas d’Elsevier qui s’est appuyé sur le succès de BioMed Experts pour développer une offre commerciale d’identification de l’expertise scientifique (le logiciel ScivalExperts commercialisé auprès des universités et centres de recherche), et pour s’inscrire comme partenaire du projet national et public américain Science2Direct, visant également l’identification de l’expertise scientifique.

Ces différents acteurs tendent ainsi, suivant l’analyse de Pierre-Jean Benghozi sur l’économie des réseaux sociaux, à « structurer, progressivement, les relations et échanges d’informations autour de communautés de pratiques ou de transactions, en instrumentant et consolidant des réseaux d’échanges et de communication préexistants – informels ou déjà structurés – en générant ou stimulant de nouveaux réseaux de consommateurs autour d’activités d’intermédiation économique, de commerce ou de distribution. » (Benghozi, 2011, p. 32). Ces objectifs n’échappent ni aux analystes (e.g. Stigter, 2010) ni aux acteurs institutionnels (e.g. Sabuncu et al., 2012), qui alertent sur les enjeux en tension.

Les tensions : concurrence des services, brouillage des enjeux

Le compte rendu de l’atelier collectif de chercheurs sur « les réseaux socio numériques de chercheurs en SHS », qui s’est déroulé à l’occasion du ThatCamp de Paris en 2012 (Sabuncu et al., 2012), souligne par exemple la crainte vis-à-vis « des entreprises privées ou des start-up, qui ont levé des fonds et dont l’objectif n’est donc pas philanthropique (…) Comment vont-ils monétiser les données et les interactions ? (…) Entreposer (les données) au sein de sociétés privées pose un problème dans le cadre de la recherche publique, en termes de sécurité des données, d’accès et d’usage, de pérennité.»

Les échanges entre chercheurs et professionnels de l’information scientifique sur la liste de discussion « accès ouvert » (4) soulèvent les mêmes craintes, en regard plus particulièrement des services de dépôts pour le libre accès, ou archives ouvertes. La discussion porte particulièrement sur ResearchGate(5), qui tout à la fois s’adosse à des réservoirs d’archives ouvertes (tab. 4) et se présente comme tel auprès des chercheurs : « ResearchGate has adopted a strategy of asking authors to ‘self-archive’ their copyrighted works on the RG site as a way of facilitating greater access to scientific information to the world at large. ». Soumis à confusion, les chercheurs déposent ainsi parfois leurs productions scientifiques sur des sites de réseaux socio numériques, en pensant répondre aux principes de l’auto archivage. De la même manière, Academia.edu propose depuis peu aux chercheurs d’entreposer les données primaires liées aux publications sur la plateforme(6).

Qu’il s’agisse d’accompagner au plus près les évolutions actuelles de la communication scientifique ou d’exploiter des thématiques fortes pour gagner l’audience des chercheurs, ces offres participent à la fois d’une dissémination et d’un brouillage des enjeux actuels pour la communication scientifique, et s’inscrivent en concurrence avec les initiatives institutionnelles (e.g. OpenDOAR).

Il convient donc, ainsi que le propose Georges Velstianos et Royce Kimmons, de bien distinguer les enjeux de l’ « open access » de ceux de l’ « open scholarship » (Veletsianos et al., 2012). Melissa Terras, directrice du Centre for Digital Humanities de l’UCL, appelle à utiliser les deux types de dispositifs en complémentarité afin de s’inscrire dans l’écosystème de l’open access tout en bénéficiant des atouts ergonomiques et de dissémination virale propres aux médias sociaux (Terras, 2012). Plus largement, il est nécessaire d’exploiter ces dispositifs en pleine conscience de leurs limites : manque de transparence sur la gouvernance et les modèles économiques, incertitude sur leur fiabilité en termes de gratuité et de pérennité, incertitude quant à la protection et au contrôle des données et des fichiers qui y sont entreposés, incertitude quant à la qualité des informations disséminées.

Conclusion

Cette étude met en lumière l’offre des réseaux socio numériques dédiés aux scientifiques, notamment les principales fonctionnalités servicielles qui y sont proposées. Elle a interrogé également la logique d’acteurs à l’œuvre dans l’économie numérique pour capter la valeur de l’information scientifique et l’attention des chercheurs. Cette logique se trouve alors en tension avec le mouvement de l’open access qui s’attache, pour les chercheurs les plus militants, à une réappropriation du processus de communication par les communautés scientifiques.
Il conviendrait désormais d’apprécier d’une part, l’usage réel de ces services par les chercheurs, d’autre part, les réels apports en termes de mise en visibilité et d’appui au renouvellement des collaborations scientifiques, bénéfices premiers annoncés par ces services, au regard notamment de la complexité des processus de collaboration scientifique (Bukvova, 2010) et de la pluralité des offres des services pensés pour la valorisation et l’identification des scientifiques dans leurs domaines d’expertise (Bester, 2012).

Notes

(1) Collaboratoire : « Laboratoire scientifique virtuel permettant aux chercheurs, grâce à l’utilisation des nouvelles technologies, telles que la réalité virtuelle et Internet, d’effectuer leurs travaux de recherche en collaboration, à distance et en temps réel, sans être soumis à des contraintes d’ordre géographique. Le terme collaboratory, issu de la contraction des mots collaboration et laboratory, a été utilisé po(4)ur la première fois en 1989 par l’informaticien William Wulf. L’expression collège invisible est parfois associée au terme collaboratoire. »” Section “Terminologie” du site de l’Office québécois de la langue française,
https://www.oqlf.gouv.qc.ca/ressources/bibliotheque/dictionnaires/Internet/fiches/8388786.html

(2) Cette étude a fait l’objet d’une première communication : Bester, Emma (2011), « Les réseaux sociaux dédiés aux scientifiques : état des lieux et analyse », communication présentée au colloque Médias011. Y a-t-il une richesse des réseaux sociaux ?, Aix-en-Provence, 8-9 décembre 2011.

(3) Pour une typologie détaillée des médias sociaux dédiés aux scientifiques, voir par exemple (Bester, 2012b). Et pour un répertoire actualisé de ces services, voir par exemple: Andy Miah. The A to Z of Social Media for Academia.”, 2013, [en ligne]: http://www.andymiah.net/2012/12/30/the-a-to-z-of-social-media-for-academics/.

(4) La liste de discussion « acces ouvert » et les archives de la listes sont publiques et ouvertes à tous sur inscription : https://groupes.renater.fr/sympa/arc/accesouvert. Créée en janvier 2013 pour permettre à la communauté francophone d’échanger sur le libre accès, elle compte 656 abonnés au 29 septembre 2013. La discussion sur la concurrence des services d’archive ouverte et de réseaux socionumériques, qui compte 23 messages de 18 interlocuteurs (15 professionnels de l’IST et 3 chercheurs), se déroule du 14 au 21 juin 2013 puis les 27 et 28 septembre 2013.

(5) https://www.researchgate.net/post/Does_ResearchGates_promotion_of_ user_author_self-archiving_help_or_harm_the_cause_of_open_access_publishing

(6) http://blogs.lse.ac.uk/impactofsocialsciences/2013/05/17/academia-edu-releases-embedded-data-sets-and-code

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Auteur

Emma Bester

.: Doctorante en sciences de l’information et de la communication sous la direction de Ghislaine Chartron, au sein de l’équipe CNAM-Dicen (Dispositifs d’information et de communication à l’ère numérique, EA 4220, http://dicen.cnam.fr), Emma Bester s’intéresse particulièrement aux nouveaux services numériques pour la communication scientifique et aux enjeux des archives ouvertes et du libre accès pour l’information scientifique.