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Politiques publiques nationales de la communication, appropriation des TIC et changements sociaux en Afrique francophone à l’ère de la mondialisation

15 Jan, 2011

Résumé

Avec la mondialisation et le développement des Tic, on est passé du « tout petit monde …» de Milgram au « village global » de Castells, faisant de la communication tant « un enjeu politique de la mondialisation » que l’objet de profonds changements sociaux. En Afrique francophone, les politiques publiques nationales de la communication, en charge de l’appropriation des Tic et de la conduite des changements sociaux, font face à ces bouleversements et se préparent à répondre aux défis de la mondialisation. Il s’agit dans cette communication d’examiner l’action de ces politiques sur le terrain. Selon nous, ces politiques seraient à même d’affronter les changements sociaux qu’entraîne la mondialisation si elles réussissent d’abord à s’approprier les Tic, qui constituent les réseaux de communication à travers lesquels se développe la mondialisation.

In English

Abstract

With the globalisation and the development of ICT, we have moved from the « very small world » of Milgram to the « Global village » of Castells, making communication both « a political stake of globalization » and the object of deep social changes. In French-speaking Africa, the national public policies of communication, in load of the taking over of ICTs and that of the behaviour of social changes, face up this confusion and get ready to answer the challenges of globalisation. It is question for us in this communication to examine the action of those policies on the African area. According to us, that policies would be in even to confront the social changes which draws away globalization, if they succeed first in appropriating the ICT, which constitute communications networks across which the globalisation is developped.

Pour citer cet article, utiliser la référence suivante :

Lodombé Olga, « Politiques publiques nationales de la communication, appropriation des TIC et changements sociaux en Afrique francophone à l’ère de la mondialisation« , Les Enjeux de l’Information et de la Communication, n°11/3A, , p. à , consulté le , [en ligne] URL : https://lesenjeux.univ-grenoble-alpes.fr/2010/supplement-a/09-politiques-publiques-nationales-de-la-communication-appropriation-des-tic-et-changements-sociaux-en-afrique-francophone-a-lere-de-la-mondialisation

Introduction

Avec la mondialisation et le développement des Tic, on est passé du « tout petit monde… » de Milgram (Mercklé, 2004) au « village global » de Castells (2002), faisant de la communication tant « un enjeu politique de la mondialisation » (Wolton, 2009)  que l’objet de profonds changements sociaux. En Afrique francophone, notamment au Cameroun, au Gabon et au Sénégal, les politiques publiques nationales de la communication, en charge de l’appropriation des Tic et de la conduite des changements sociaux, font face à ces bouleversements et se préparent à répondre aux défis de la mondialisation. D’où notre question : comment se positionnent les politiques publique nationales africaines face aux défis de la mondialisation ? Autrement dit, comment se traduit l’action des politiques publiques nationales d’appropriation des usages des Tic en Afrique francophone, à l’heure de la mondialisation ? Partant du texte de Mac Bride (1980), notre hypothèse est que « les politiques publiques nationales d’Afrique francophone seraient à même d’affronter les changements sociaux qu’entraîne la mondialisation, si elles réussissent d’abord à s’approprier les Tic, qui constituent les réseaux de communication à travers lesquels transitent les informations et se font une grande partie des échanges mondiaux ». Pour vérifier cette hypothèse, nous partirons de l’affirmation de MacBride (1980) selon laquelle « le problème fondamental est donc la relation à établir entre la communication – infrastructures et activités – d’une part, et d’autre part, les autres objectifs nationaux, ou, en d’autres termes, l’intégration du développement de la communication dans les plans de développement général ». Notre contribution comporte deux parties : la première situe le cadre théorique dans lequel s’opère le phénomène de mondialisation (en rapport avec la communication) et s’inscrit l’appropriation des Tic par les politiques publiques nationales de la communication ; et la seconde constitue notre examen de l’existant à travers les cas du Cameroun, du Gabon et du Sénégal. Il s’agit précisément d’examiner d’une part l’état des infrastructures et activités dans ces pays et, d’autre part les objectifs tracés par ces derniers. Cette étude de cas nous permettra également de vérifier notre hypothèse.

La mondialisation de la communication : de nouveaux enjeux

Processus de mondialisation  et communication

La mondialisation est un terme couramment utilisé de nos jours et derrière lequel se regroupent des connotations aussi différentes les unes des autres. Si nous partons de la définition qu’en donne Giddens (1990 : 64), elle est « l’intensification des relations mondiales qui relient des lieux éloignés les uns des autres de telle manière que les évènements locaux sont façonnés par des évènements survenant à des milliers de kilomètres et vice-versa ». La mondialisation apparaît ainsi comme le moyen d’influencer et de modifier les pratiques mondiales. Elle est synonyme d’une culture unique, devenue hybride et caractérisée par ce que Robertson appelle « l’interpénétration » du « particulier » et de l’ « universel » (Robertson, 1995 : 30). Cette définition rejoint l’affirmation quelque peu nuancée d’Affaya, selon laquelle : « la mondialisation peut signifier le mouvement d’une interculturalité, d’un échange sans entraves de connaissances, d’emprunts et de symboles, d’expériences humaines et culturelles. Elle sert à promouvoir et faire circuler des imaginaires qui, par principe, possèdent des capacités à transcender les frontières et à traverser les cultures » (Affaya, 2001). Cette approche idéologique de la mondialisation traduit l’ouverture à un monde multiculturel et multipolaire, dans lequel les valeurs de l’humanité sont posées de façon normative, à travers le fait que les individus sont proches les uns des autres.

Dans la même optique, Mattelart (2005) pense que le mode d’organisation de la planète est façonné par les réseaux de communication en temps réel dont de multiples acteurs ont contribué à dessiner la topographie. Ainsi, l’interconnexion généralisée des économies actuelles et des sociétés serait, en effet, le point d’aboutissement du mouvement vers l’intégration mondiale, qui a débuté au tournant du XXe siècle. Aussi, la communication, qui signifie « relation » pour Wolton (2003), devient le synonyme de la mondialisation, qui à son tour, signifie « fluidité des échanges et flux immatériels transfrontières » (Mattelart, 2005 : 3). Apparaît de ce fait un lien étroit entre la mondialisation et le développement de la communication dont le passage en réseaux symbolise la figure d’un monde meilleur, parce que solidaire. De même, lorsque Al Gore propose son projet de « réseau des réseaux », la Global Information Infrastructure (GII), comme l’affirme Mattelart (2005) : « l’objectif est d’assurer un service universel qui soit accessible à tous les membres de nos sociétés et ainsi permettre une espèce de conversation globale dans laquelle chaque personne qui le veut peut dire son mot.» (Mattelart : 98). Cet objectif traduit également l’idée de Castells (1998) lorsqu’il évoque la « société en réseaux » et la présente comme le signe d’un capitalisme triomphant, une chance pour le progrès de l’humanité, une opportunité à saisir. L’avènement de la société de l’information et son développement à travers le monde s’inscrit dans cette dynamique dont le processus est annonciateur de changements sociaux : diffusion des connaissances, modes de comportement en société, pratiques économiques et commerciales, engagement politique, médias, éducation, santé publique, loisirs et distractions. Nous sommes donc au cœur d’une véritable révolution et pour que cette nouvelle dynamique continue sur sa lancée et bénéficie davantage au développement des relations Nord/Sud, il apparaît nécessaire d’élaborer des stratégies de développement des Tic dans tous les pays, notamment en Afrique francophone. Ce qui remet au goût du jour le rôle des politiques publiques nationales de la communication face aux différents enjeux du développement des réseaux de communication, dans la mesure où elles ont en charge le développement d’une politique efficace d’appropriation des Tic.

De l’appropriation des Tic aux changements sociaux

Les Tic étant considérées comme une innovation, la nécessité de leur appropriation par les politiques publiques nationales de communication des différents pays, dans une optique de développement, reste d’actualité. Pour le Cameroun, le Gabon et le Sénégal, cela revient à entrer dans un processus de transformation de ces sociétés dont les responsables possèdent une vision plus ou moins claire de l’avenir, ce d’autant plus que la nouveauté apporte une part importante d’incertitude. Dans ce contexte social nouveau, l’appropriation en tant qu’ « adhésion à un projet commun » et surtout « la volonté de le reprendre à son compte » (Dictionnaire Petit Robert, 1972 : 79) devient une nécessité. Par conséquent, le fait que les pays d’Afrique francophone veuillent adhérer à une mondialisation de la communication ne devrait pas être perçu par les politiques publiques simplement comme un effet de mode, mais plutôt comme l’opportunité de s’attribuer de nouveaux moyens et de nouvelles méthodes pour réaliser leur objectif : le développement durable. De ce fait, le besoin de développer d’une part, des connaissances en rapport avec les Tic et, d’autre part, des compétences parmi ses utilisateurs afin de permettre une exploitation massive des réseaux de communication, devient une condition majeure pour l’intégration de ces derniers dans les pays d’Afrique francophone, ce d’autant plus que l’effectuation de cette innovation s’accompagne d’un bouleversement de nombreuses habitudes et entraîne la remise en cause des visions traditionnelles, voire des situations acquises. Ces bouleversements, déjà évoqués par MacBride (1980) sont également soulignés par Flichy (1995), Wolton (2003) et Mattelart (2005). En effet, les politiques de la communication sont en rapport avec les stratégies de développement et nécessitent un cadrage à la fois institutionnel et structurel. Selon Flichy (1995), le processus d’innovation est un artefact socialement construit qui implique un processus de décisions qui, à leur tour, déterminent les choix technologiques, impliquent des acteurs, se fondent sur une rhétorique et font référence à un contexte. Ce contexte est celui de la naissance de l’innovation (technique), définie par Flichy comme un processus complexe de confrontation, de négociation qui associe de nombreux acteurs techniques, mais aussi des usagers. Il y a pour ainsi dire un constructivisme et une coévolution qui sont à l’œuvre dans le processus d’innovation. Dans le cadre de la mondialisation de la communication, cette conception du processus d’innovation, en ce qui concerne les Tic, a souvent été reléguée au second plan, dans la mesure où « le modèle, qui a amené les pays développés à leur situation actuelle, a non seulement prévalu dans le monde pendant des décennies, mais a été suivi par un grand nombre de pays en développement. » MacBride (1980).

Dans le même ordre d’idées, critiquant la globalisation des échanges et le mythe du village global dont la mondialisation se réclame, Mattelart (2005) dénonce les problèmes de la communication universelle, en rapport avec le tiers monde. Pour lui, croire en l’association universelle riche-pauvre, sous une impulsion commune et accomplissant un but commun, penser que les réseaux ont une fonction de cohésion de l’organisme social et croire à leur internationalité, constituent un leurre, dans la mesure où, à la base : « la question du développement est définie comme un processus de diffusion de l’ « innovation » (Mattelart : 62). Le but des stratégies de persuasion est de « faire évoluer » les attitudes des populations en état de « sous-développement », c’est-à-dire de les faire passer d’une culture et d’une société dites traditionnelles à une culture et une société dites modernes. Le stéréotype de l’ « occidentalisation » (westernization) résume toutes les qualités propres à l’« attitude moderne » et aux « goûts cosmopolites » (Mattelart : 62). Aussi, dans cette conception ethnocentriste : « le « primitif » est devenu le « sous-développé » et il n’a comme option que d’imiter les modèles de ses aînés » (Mattelart : 63). C’est donc sous ce rapport d’inégalité que vont se constituer les politiques de la communication et partant, le processus d’innovation, en rapport avec de nombreux pays dont les pays africains. Or, comme le soulignait déjà MacBride (1980) : « l’expérience générale, tant dans les pays développés que dans les pays en développement, a montré que les modèles qui pouvaient apparemment répondre aux besoins de certains, et qui étaient ensuite imités par d’autres, n’ont généralement pas donné les résultats escomptés ». D’où le besoin urgent de repenser les politiques mondiales de la communication, d’autant plus que la question des technologies dites « appropriées et à fort coefficient de main-d’œuvre » demeure, laissant encore sous-entendre des Tic pensées et conçues par les « pays développés », puis importées dans les « pays en développement ». Rappelons que ceci ne résout pas le problème de l’appropriation des infrastructures et réseaux de la communication dans les « pays en développement » car, comme l’affirmait encore MacBride (1980) : « le problème fondamental est (donc) la relation à établir entre la communication – infrastructures et activités – d’une part, et d’autre part, les autres objectifs nationaux, ou, en d’autres termes, l’intégration du développement de la communication dans les plans de développement général », d’où notre question : les politiques publiques nationales de la communication en Afrique francophone sont-elles à même de répondre aux défis de la mondialisation ? Quel est leur degré de préparation ?

Le contexte de l’Afrique francophone : les cas du Cameroun, du Gabon, et du Sénégal

Méthodologie

Notre corpus est constitué d’un ensemble de textes sous forme de rapports d’études et d’activités provenant du Cameroun, du Gabon et du Sénégal, ainsi que des études et statistiques publiées par les organismes de ces mêmes pays, des productions des scientifiques  de chercheurs nationaux et internationaux, d’une série d’entretiens et de la consultation de leurs sites internet. Les documents qui composent ce corpus sont les plus récents à l’heure de la rédaction de cette communication. Nous avons privilégié l’analyse du contenu de ces différents documents.

Observations et résultats

En matière d’intégration de la communication dans les plans de développement général

Depuis la mise en place des plans nationaux des infrastructures de la communication et de l’information (NICI) dans les années 2000, les trois pays ont élaborés entre 2005 et 2006 une politique nationale de développement des Tic sur leurs territoires respectifs. Ils ont publié des documents de stratégie de réduction de la pauvreté (DSRP) et formulé des stratégies (ou lettres de politique) sectorielles du domaine des télécommunications et Tic. Ces dernières ont inscrit dans leurs axes stratégiques des activités prioritaires. Pour le Cameroun, le Gabon et le Sénégal, il s’agit d’accroître l’accessibilité de l’offre large bande pour les entreprises, de mettre en ligne tous les services dans les administrations publiques et d’améliorer la gamme de services offerts, de favoriser l’innovation dans les services, de réduire la fracture numérique dans les zones rurales et périurbaines en consolidant l’infrastructure nationale des télécommunications et Tic et en promouvant un développement harmonieux des réseaux et services ; on entend également favoriser la participation du secteur privé au développement des télécommunications et Tic dans un environnement concurrentiel et d’en améliorer la régulation, et de répondre au souci d’intégration sous régionale des réseaux de Télécommunications/Tic.

En matière d’infrastructures et services

Ils sont variés d’un pays à un autre comme le montre le tableau ci-dessous:

Types d’infrastructures

Effectivité/Mesure et qualité

Cameroun

Gabon

Sénégal

Bande passante internationale 120 Gbits/sec 120 Gbits/sec 120 Gbits/sec
Fibre optique 1068 km (entre Doba et Kribi) Libreville, Franceville, Port-Gentil Relie artères PANAFTEL et INTELCOM
Connexion au câble sous-marin SAT3 Douala (310 Mbps) et Yaoundé (155 Mbps) Libreville SAT 3 + autres câbles tels ANTINEA, FRATERNITE, ATLANTIS 1et 2
Centres de télécommunications par satellite Douala, Yaoundé et Garoua (INTELSAT, INMARSAT et RASCOM- QAF1) Libreville (INTELSAT, INMARSAT et RASCOM- QAF1) Gandoul (INTELSAT) et Dakar Gandoul (INMARSAT, THURAYA, IRIDIUM et RASCOM- QAF1)
Liaisons Spécialisées Satellites X 25 CAMPAC X 25 GABONPAC X25 SENPAC (+374 Liaisons louées)
Types de connexions ADSL / DIAL-UP-RTC/RNIS/CTPhone/Liaison Filaire Spécialisée/Câble SAT3 (322 Mb/s pour chaque ville) Yaoundé-Douala ADSL / DIAL-UP-RTC/RNIS/CTPhone/Liaison Filaire Spécialisée Câble SAT3 ADSL (55 745 abonnés) / DIAP-UP-RTC (1 378 abonnés) /RNIS-Câbles SAT3, ATLANTIS, FRATERNITE
Centraux téléphoniques numériques 47 (80% des centraux et artères de transmission)

3 centraux numériques

 (Tous numérisés)

Tableau 1 : Types et nombre d’infrastructures de télécommunications et TIC par pays.

Les performances de ces infrastructures sont en constante amélioration et les trois pays ne rénovent pas les mêmes types d’infrastructures au même moment. Le nombre et le type des infrastructures sont inégaux entre le Sénégal et les deux autres pays. En plus du câble de connexion SAT-3, le Sénégal possède d’anciens câbles tels que ANTINEA, FRATERNITE, ATLANTIS 1 et 2 qui fonctionnent toujours. Par ailleurs tous ses centraux téléphoniques sont numérisés alors qu’ils ne le sont qu’à 80% au Cameroun. Dans les trois pays, il existe des technologies aux normes standards qui offrent une large gamme de services comme le montre le tableau 2 ci-dessus :

Segments de marché

Services offerts dans les trois pays

Téléphonie Fixe Phonie, télex, fax, transmission des données, accès Internet via le CTPhone, etc.
Mobile Téléphonie, sms, transmission des données en parquet ( GPRS ), roaming, datafax, etc.
Internet Web, hébergement des sites, messagerie, forum, téléphonie IP, Noms de domaine, etc.
Services à valeur ajoutée Fixe Revente du trafic IP, télésurveillance.
Mobile Audiotex, kiosque, MMS, messagerie, sms interworking, centre d’appel, télématique.

Tableau 2 : Types de services offerts dans les trois pays.

L’accès à ces différents services se fait soit à travers un abonnement pour les professionnels, soit à travers l’utilisation de cartes prépayées pour les particuliers. Les services offerts sont nombreux et la variété de choix de connexion offerte aux usagers, quel que soit le segment de marché concerné, nous permet de constater une augmentation croissante des nombres d’abonnés et d’utilisateurs.

Type de TIC

Nombres d’abonnés et d’utilisateurs par pays

Cameroun

Gabon

Sénégal

Internet

25 000 abonnés
725 000 utilisateurs

10 800 abonnés
90 000 utilisateurs

58 708 abonnés (OSIRIS)
1 020 000 utilisateurs (IUT, 2008 et OSIRIS)

Téléphone mobile

6 160 900 abonnés

1 300 000 abonnés

6 901 492 abonnés

Téléphone fixe

198 300 abonnés
1 307 000 utilisateurs (IUT, 2007)

26 500 abonnés
365 000 utilisateurs  (IUT, 2007)
278 788 abonnés
2 691 000 utilisateurs (OSIRIS)

Tableau 3 : Nombre d’abonnés et d’utilisateurs par type de TIC dans les trois pays. (Sources : IUT, 2007/2008 et OSIRIS 2009)

Bien qu’il y ait une évolution nette des nombres d’abonnés et d’utilisateurs par type de Tic, certaines technologies sont plus utilisées que d’autres. Tel est le cas de la téléphonie mobile qui connaît une véritable explosion du nombre d’abonnés, suivie du téléphone fixe et de l’Internet. Par ailleurs, d’autres types de technologies sont présents dans ces pays et leur fonctionnement est lié au développement du réseau national des infrastructures des télécommunications et Tic. C’est le cas des « points d’appel » qui se situent entre les publiphones et les téléboutiques, et qui sont une des spécificités locales communes à ces trois pays.

En matière d’activités

L’administration électronique : la quasi-totalité des contenus Internet se rapportant aux administrations est développée par des structures publiques dans les trois pays. L’administration électronique se résume en général en la présentation d’un ensemble de documents à titre informatif sur les sites gouvernementaux en ligne, sans pour autant permettre une réelle interaction entre les usagers et les services de l’Etat. Le Cameroun marque cependant sa différence d’avec le Gabon et le Sénégal en présentant des imprimés fiscaux directement téléchargeables sur son site de la Direction Générale des Impôts du Ministère de l’Economie et des Finances. Cette spécificité du Cameroun trouve vite ses limites avec le retour des fiches qui ne peuvent être remplies ou retournées en ligne. Il existe également des structures privées qui mettent en ligne des contenus traitant des informations générales en rapport avec les sujets d’actualités nationales et internationales.

L’e-gouvernance : depuis 2006, le Cameroun a mis en place un programme d’informatisation des opérations électorales, à travers le projet d’appui à l’informatisation des données électorales formulé dans le PNG, ainsi qu’une unité de développement des contenus Internet. Le Gabon en a fait de même à travers son Ministère des Finances en charge de l’informatisation de l’administration. Quant au Sénégal, en plus d’accélérer la modernisation des administrations locales par l’utilisation accrue des TIC et de mettre en place des sites web fonctionnels dans les régions de Thiés, Diourbel, Fatick et Kaolack, il assure la formation des agents administratifs des conseils locaux et des élus locaux. De nombreux sites Internet sont mis en place par la société civile et ces sites sont de plus en plus interactifs et participatifs. On note la présence des forums de discussions qui sont de nouveaux lieux d’expression des citoyens.

Le commerce électronique : il est marqué par le développement des systèmes de monétiques dans les trois pays, l’utilisation des cartes de crédit et la mise en place des guichets automatiques ou encore des terminaux et points de vente. Ce commerce est soutenu par les transactions financières via Internet. Certaines banques offrent déjà à leur clientèle une gestion sécurisée des comptes en ligne, comme le font les banques internationales implantées dans ces trois pays. Les services proposés dans ces banques locales vont de la consultation aux services d’alerte et de messagerie en passant par les transactions. Tels sont les cas de la Banque Internationale du Cameroun pour l’Epargne et le Crédit (BICEC), de la Commercial Bank of Cameroon (CBC), de la Banque Internationale pour le Commerce et l’Industrie du Gabon (BICIG), de la Banque Internationale pour le Commerce et l’Industrie du Sénégal, et de la Caisse Nationale de Crédit Agricole du Sénégal (CNCAS). De même, ces services bancaires et financiers étant entre autres, caractérisés par le développement les établissements de micro finance dans les trois pays, utilisent des logiciels de micro finance, les technologies monétiques et les solutions de communication (comme les téléphones portables et les assistants de poches) étant adaptées à leurs activités. Par ailleurs, ces technologies sont complétées par l’utilisation des formats de documents numériques à travers la mise en ligne des informations sur les sites Internet et la possibilité de téléchargement, ainsi que des transactions en ligne via les réseaux internet et intranet, en dehors de la messagerie électronique.

La régulation : en plus des premières structures mises en place pour réguler le secteur des télécommunications, l’ART pour le Cameroun et le Sénégal et de l’ARTEL pour le Gabon,  deux des trois pays se sont dotés d’ organes de promotion des Tic sur leurs territoires : l’Agence Nationale des TIC (2002), l’Observatoire des Nouvelles technologies dont le but est de développer les activités de recherche et d’évaluation des Tic au Cameroun, la création d’un Ministère chargé de la promotion des Tic au Sénégal.
En ce qui concerne l’harmonisation des réglementations en matière de télécommunications,  les trois pays participent au projet de charte de l’Association des régulateurs des télécommunications de l’Afrique centrale (ARTAC) pour le Cameroun et le Gabon et de l’Afrique de l’ouest (ARTAO) pour le Sénégal. Ce sont des organes de consultation et de collaboration de tous les régulateurs des pays des Afriques centrale et de l’ouest, en vue de l’harmonisation des principes, politiques et structures concernant la réglementation de la fourniture des services de télécommunications.

En ce qui concerne la formation aux Tic : on note une quasi inexistence de politiques et de plans pour les Tic, dans les éducations primaire et secondaire de ces pays. En revanche,  des organismes de formation aux Tic sont présents dans l’enseignement supérieur. Ces derniers se trouvent dans les trois pays et forment les ingénieurs locaux. Ce sont par exemple: l’Institut Africain d’Informatique (IAI), l’Institut Supérieur de Technologies (IST) et l’École Nationale Supérieure Polytechnique de Yaoundé (ENSPY). Ces établissements proposent non seulement des formations en génie informatique, mais enseignent et diffusent également des connaissances informatiques dans onze états.

Analyse et interprétation des résultats

Par rapport à ces constats, nous nous rendons compte que face aux enjeux du développement, le discours sur la technologie est encore omniprésent dans l’ensemble des documents. Il s’agit au départ d’un discours déterministe, qui présente les vertus des Tic et voudrait qu’à travers elles les trois pays puissent accéder à un niveau de développement supérieur. C’est dans ce sens que l’affirmation de Mattelart se vérifie : « la question du développement est définie comme un processus de diffusion de « l’innovation » » (Mattelart : 62). Ainsi, les initiatives des politiques publiques nationales de la communication sont entreprises au départ dans le but d’arrimer les trois pays à une société ouverte et de pouvoir participer davantage à la mondialisation des échanges. D’où la mise en place dans ces pays (du moins au Cameroun et au Sénégal), au début, d’une politique affirmée à la fois par des décisions politiques et la mise en place des moyens à la fois matériels, d’évaluation et conceptuels. Cette diffusion de l’« innovation » est allée de pair avec la diffusion de l’information.

Cependant, le discours déterministe s’essouffle face aux changements sociaux qu’entraîne la mondialisation en Afrique francophone, en termes de prise de conscience et de participation des citoyens aux affaires nationales. Il y a maintenant une prise en compte de plus en plus effective des besoins des populations à travers l’extension de l’infrastructure nationale des télécommunications et Tic dans les zones rurales et périurbaines, l’objectif étant de réduire la fracture numérique ; à travers l’amélioration de la participation du secteur privé au développement des télécommunications et Tic, l’instauration d’un environnement concurrentiel par l’attribution de nouvelles licences et les efforts d’amélioration de la régulation ; à travers également la mise en ligne des services dans les administrations publiques et l’amélioration de la gamme de services offerts. Ces éléments constituent un environnement favorable à la participation des populations de différentes couches sociales aux affaires de la nation et partant, à un véritable développement de l’e-gouvernance.

En matière de développement des infrastructures et services : l’action des politiques publiques nationales de la communication est confirmée par une couverture quasi-totale du territoire par les infrastructures de téléphonie mobile. Cette action est suivie par la réduction des tarifs d’utilisation des services ainsi que des coûts d’abonnement à l’Internet et au téléphone mobile. D’où le formidable développement de la téléphonie mobile sur leurs territoires ainsi que l’explosion du nombre d’abonnés au fil des ans. L’Internet gagne du terrain et est de plus en plus utilisé par les populations, ce qui est susceptible d’offrir de nouveaux lieux pour la communication et la participation des populations aux affaires nationales. De ce fait, les liens établis entre l’intégration de la communication dans les plans de développement, les infrastructures et les activités qui en découlent montrent que les politiques publiques nationales camerounaises, gabonaises et sénégalaises finissent par évoluer dans leur conception du développement. Il ne s’agit plus d’une conception dominée par des liens hiérarchiques absolus, dans laquelle l’information n’est que descendante (tout comme les prises de décisions), mais plutôt d’une conception relative où les liens sont à la fois hiérarchiques et réticulaires, impliquant la population dans la production d’une intelligence collective susceptible d’influer sur les prises de décisions. C’est dans ce sens que notre analyse rejoint l’affirmation de MacBride (1980) : « le problème fondamental est donc la relation à établir entre la communication – infrastructures et activités – d’une part, et d’autre part, les autres objectifs nationaux, ou, en d’autres termes, l’intégration du développement de la communication dans les plans de développement général ». Les constats évoqués plus haut, nous permettent d’affirmer que le Cameroun, le Gabon et le Sénégal ont bel et bien intégré ce développement de la communication dans leurs plans de développement général, que ce soit dans la formulation  des documents de stratégie de réduction de la pauvreté (DSRP) ou dans celle des stratégies (ou lettres de politique) sectorielles du domaine des télécommunications et Tic. Une démarche d’appropriation des Tic par le moyen des politiques publiques est à l’œuvre dans ces pays et elle se traduit non seulement par la rénovation des infrastructures et le développement des contenus et services numériques dans les administrations, mais également par la mise en place des télécentres communautaires, des points d’appels et CTPhones. Cette démarche d’appropriation des Tic obtient un écho du côté des populations qui à leur tour s’approprient de plus en plus les infrastructures, services et outils mis à leur disposition. C’est ce que traduit l’augmentation constante du nombre d’abonnés aux Tic, représentées ici par l’Internet et les téléphonies fixes et mobiles.

Toutefois, il est important de signaler qu’en matière d’activités, notamment en ce qui concerne l’administration électronique et l’e- gouvernance, les sites Internet des administrations Camerounaise et Gabonaise (hormis le Sénégal), n’offrent presque pas d’interactivité entre les citoyens et l’administration. Les documents numériques ne sont déposés qu’en consultation et à titre d’information pour les citoyens. Ceci montre qu’il y a une nécessité d’améliorer les fonctionnalités de ces sites et même d’avoir du personnel adéquat et qualifié pour réaliser ce travail. En revanche, c’est au niveau de la société civile que l’on retrouve des sites de plus en plus interactifs et même participatifs, qui constituent les nouveaux lieux d’expression des citoyens (exemples: Camfoot, Camnews, Seneweb, Mbolo, etc.). Ce qui nous amène à penser que l’e-gouvernance est de plus en plus à l’initiative de la société civile et qu’il y a bel et bien cette démarche d’appropriation des Tic qui consiste en « la volonté de le(s) reprendre à son compte » (Dictionnaire Petit Robert, 1972 : 79) pour participer à la mondialisation des échanges et de ce fait, contribuer à l’objectif final qu’est le développement.

En ce qui concerne le commerce électronique: la quasi-totalité des banques de ces pays disposent des outils des plus performants. La gamme des services offerts aux clients traduit une fois de plus l’établissement du lien entre la communication, les infrastructures et les activités, souligné par MacBride (1980).

En matière de régulation, des structures ont été mises en place par ces pays dans le but d’harmoniser les pratiques sur leurs territoires respectifs. Cependant, ces efforts sont affaiblis par le statut même des ART, qui perdure au sein des différentes lois régissant le secteur des télécommunications. Dans les trois pays, ces agences demeurent encore sous la tutelle des Ministères et donc sous l’emprise de l’Etat, ce qui ne favorise pas le développement d’une libre concurrence entre les acteurs et exploitants des réseaux de communication. Par ailleurs, les trois pays accusent un grand retard en matière d’élaboration des politiques et plans pour les Tic dans le domaine de l’éducation (primaire et secondaire), ce qui pourrait constituer une nouvelle fracture « digitale » dans l’appropriation des TIC par une catégorie de citoyens.

Par conséquent, nous pouvons dire que les bouleversements évoqués par MacBride (en termes de remise en cause des visions traditionnelles voire de situations acquises), soulignés par Flichy (1995), Wolton (2003) et Mattelart (2005) sont observables dans notre constat et leur analyse nous permet de relever que les politiques publiques nationales de la communication en Afrique francophone sont en rapport avec les stratégies de développement. Cependant, ces dernières nécessitent encore une amélioration de leur cadrage à la fois institutionnel et fonctionnel, dans la mesure où « l’intégration du développement de la communication dans les plans de développement général de ces pays », soulignée par MacBride, bien qu’effective, n’apparaît cependant pas suffisante.

Conclusion

Pour conclure, nous rappellerons que le fil conducteur de ce travail est l’examen de l’action des politiques publiques nationales d’appropriation des usages des TIC en Afrique francophone, à l’heure de la mondialisation. Notre hypothèse de départ était que « les politiques publiques nationales d’Afrique francophone seraient à même d’affronter les changements sociaux qu’entraîne la mondialisation si elles réussissent d’abord à s’approprier les Tic, qui constituent les réseaux de communication à travers lesquels transitent les informations et se font une grande partie des échanges mondiaux ». Dans la première partie de cette communication, nous avons analysé le cadre théorique, dans lequel s’inscrit le phénomène de mondialisation en rapport avec la communication. Ce cadre nous a permis de comprendre que le processus de la mondialisation, qui s’inscrit dans une approche déterministe, peut également être pensé selon une approche à la fois constructiviste et  communicationnelle. La mise en contexte de ce phénomène à travers les discours de MacBride, Giddens, Robertson, Affaya, Wolton et Mattelart, nous a permis de constater que derrière ce terme se cachent des enjeux à la fois idéologiques, économiques, politiques et culturels, susceptibles de produire de profonds changements sociaux, si le processus d’appropriation des Tic n’est pas maîtrisé par les politiques publiques nationales de la communication.

L’une des manières de vérifier notre hypothèse était de partir de l’affirmation de MacBride (1980) selon laquelle : « le problème fondamental est donc la relation à établir entre la communication – infrastructures et activités – d’une part, et d’autre part, les autres objectifs nationaux, ou, en d’autres termes, l’intégration du développement de la communication dans les plans de développement général ». Aussi, dans la seconde partie de cette communication, qui constitue un examen de l’existant, nous avons mené une étude de cas qui nous a permis de constater que les politiques publiques nationales des Tic, camerounaises, gabonaises et sénégalaises, au-delà des discours déterministes du début sur les Tic, ont réussi d’une part à établir un lien entre la communication – infrastructures et activités, évoqué par MacBride. Ces politiques ont cependant évolué dans leur conception du développement : il ne s’agit plus d’une conception déterministe mais plutôt constructiviste, de co-évolution, qui montre que le processus d’innovation est un artefact socialement construit, impliquant différents acteurs qui à leur tour inscrivent leurs actions dans une perspective communicationnelle. Dans cette perspective, les liens établis entre communication-infrastructures et activités sont à la fois hiérarchiques et réticulaires, impliquant la population dans la production d’une intelligence collective susceptible d’influer sur les prises de décisions.

D’autre part, en ce qui concerne l’intégration du développement de la communication dans les plans de développement général, nous concluerons que ces politiques publiques, d’après notre constat, ne paraissent pas suffisamment préparées pour affronter les changements sociaux qu’implique la mondialisation. De nombreux efforts sont fournis en matière d’appropriation des Tic, mais de nombreuses disparités et inégalités se révèlent au fur et à mesure du développement de ces politiques, d’où le besoin de recadrage évoqué par Fichy. Le processus d’appropriation, bien qu’il soit à l’œuvre dans ces politiques, ne paraît pas suffisamment maîtrisé et mis à l’œuvre par elles. D’où la confirmation de notre hypothèse : « les politiques publiques nationales d’Afrique francophone seraient à même d’affronter les changements sociaux qu’entraîne la mondialisation si elles réussissent d’abord à s’approprier les Tic, qui constituent les réseaux de communication à travers lesquels transitent les informations et se font une grande partie des échanges mondiaux », ce qui n’est pas tout à fait le cas à l’heure actuelle. Le suivi des actions futures de ces politiques nous permettra peut-être de revenir sur cette caractérisation.

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Auteur

Olga Lodombé

.: Olga LODOMBE est chercheur au MICA-GRESIC (Université de Bordeaux3) et ATER à l’ICOMTEC (Institut de la Communication et des Technologies Numériques), Université de Poitiers.