Médiation dans une perspective triadique
Résumé
Cet article se propose de mettre en relief l’analyse des processus de médiatisation à partir du concept de dispositif, élaboré dans une perspective triadique. Cette perspective veut réunir la fécondité de la méthode logico-formelle à la méthode historico-sociale, comme fondement de la recherche expérimentale. Dans l’article nous résumons, d’abord le trajet de notre option pour la méthode triadique. Ensuite, nous exposons comment celle-ci s’articule avec notre concept de dispositif. Finalement, nous développons quelques axes de réflexion sur la médiatisation à partir des perspectives précédentes.
Mots clés
dispositifs; champs sociaux ; médiatisation
Pour citer cet article, utiliser la référence suivante :
Ferreira Jairo, «Médiation dans une perspective triadique», Les Enjeux de l’Information et de la Communication, n°07/1, 2006, p. à , consulté le , [en ligne] URL : https://lesenjeux.univ-grenoble-alpes.fr/2006/varia/03-mediation-perspective-triadique
Introduction
Notre formulation triadique vise, avant tout, à la recherche de définition d’un régulateur logico-dialectique dans la construction des catégories d’analyse. Ces constructions répondent à ce que l’on a observé chez plusieurs auteurs (la triade lacanienne : réel, symbolique et imaginaire ; rythmes, régulations et coopération chez Piaget ; théorie de la valeur chez Marx, etc.). Dans le champ académique de la communication, les triades apparaissent chez Peirce (signe, objet et interprétant) et Frege (signe, objet et sens).
Cette formulation s’est montrée féconde. Récemment, en travaillant déjà sur la formulation de l’investigation sur la circulation, Veron a fait une critique de notre construction catégorielle triadique, sur ce que nous appelions les « dispositions discursives » : elles étaient, selon lui, casuistiques. Sa critique était exacte. En général, les triades qui n’étaient pas construites théoriquement à partir d’une réflexion logico-formelle ont fini par perdre, au long de la recherche, leur valeur explicative de fond.
Toutefois, la conscience « qu’il y avait un problème dans nos triades » par rapport aux dispositions discursives – comme l’a souligné Veron -, n’a pas apporté de solution immédiate. En effet, la seule solution immédiate était celle émanant directement du terrain de recherche, où les analyses confirment la thèse que seul des triades relatives à des « dispositions discursives » consistantes théoriquement étaient fécondes en profondeur. Les autres, quand elles étaient bien construites, permettaient des planifications et groupements, comme le proposent, d’ailleurs, différents courants d’analyse descriptive (comme l’analyse thématique). Comme nous l’avons affirmé, ces classifications et taxinomies permettent des descriptions importantes, mais ne constituent pas des instruments d’analyse qui touchent le coeur, épuisant les questions théoriques et épistémologiques du domaine académique de la communication. Ainsi, pour dépasser les taxinomies erratiques des dispositifs et dispositions, nous avons fait appel à l’étude des triades chez Peirce (2003). Il observe son propre parcours autour de ce noyau réflexif :
« Kant […] qui a d’abord observé l’existence, dans la logique analytique, des distinctions tripartites. Et cela est ainsi : pendant beaucoup de temps j’ai essayé avec effort de me convaincre que cela appartenait plutôt au domaine de l’imagination, cependant les faits ne permettent vraiment pas cette approche du phenomène » (Peirce, 2003, p.9).
L’auteur développe ensuite l’idée que des énoncés simples atteignent le niveau de proposition logique quand ils se produisent en propositions triadiques (du type : énoncé sur la classe, l’individu, et la relation entre classe et individu) ; puis il traite les triades en psychologie, en métaphysique, etc. Dans le premier sens, les triades sont ontologiques, dans la mesure où la construction d’énoncés propositionnels est de l’ordre de l’action sociale en général, et non pas seulement des épistémologies scientifiques, comme le suggère, finalement, la théorie piagetienne quand elle établit des homologies entre la science et la construction de la connaissance chez l’enfant. Dans ce sens, la vie sociale en général est traversée par les processus épistémologiques.
Ce chemin qui lie les triades à la philosophie ainsi qu’à l’épistémologie en général, doit être parcouru, particulièrement dans ses héritages dialectiques hégéliens et marxistes, où les triades de méthode logico-propositionnelle, sont incorporées à la méthode historico-sociale. Ce lien entre les triades et la dialectique n’est pas pleinement développé dans notre formulation. Jusqu’à maintenant, notre formulation est plutôt liée à la proposition peircienne présentée dans l’oeuvre The Collected Papers of Charles Sander Peirce (publié au Brésil selon la référence de Peirce, 2003). Dans cet ouvrage, il affirme que la triade est un moyen d’inférence valable pour n’importe quel ensemble de parties en rapport dans des propositions logiques (par exemple : la déduction, l’induction, les hypothèses ; des noms, des propositions, des inférences ; des faits sur un objet, sur deux objets – relations, et fait sur plusieurs objets – fait synthétique, etc.). Il s’agit ainsi de définir les parties d’une triade constitutive du médiatique.
Méthodologiquement, la principale référence opérationnelle vient de Walther-Bense (2000) qui présente, de manière pédagogique, la pensée de Peirce. La matrice relationnelle primaire que nous développons ci-dessous est une application des formalisations autour des triades peirciennes à l’analyse de ce que nous considérons comme l’objet d’une théorie des médias.
Dispositifs
Ce qui domine dans l’emploi académique du terme, dans le domaine de la communication, c’est l’assimilation du concept de dispositif à celui de technologie, celle-ci étant, tout au plus, élevée à un ordre de complexité (articulations entre plusieurs techniques et technologies). Cet emploi contraste avec le lieu épistémologique que le concept tient dans la théorie sociale critique (Foucault, Deleuze, Guattari, entre autres). Elle cohabite avec d’autres où le dispositif est pensé de manière unidimensionnelle : le dispositif en tant que relations récursives (les dispositifs circonscrits à la perspective socio-anthropologique, l’inconscient comme dispositif, par exemple, ou la perspective semio-linguistique). Ces trois dimensions – socio-anthropologique, techno-technologique et semio-linguistique – apparaissent, donc, « liées » à l’opérateur sémantique « dispositifs » selon les tendances théoriques et épistémologiques des auteurs qui l’utilisent. Ces perspectives unidimensionnelles doivent être intégrées à celle que nous proposons, à savoir la perspective triadique et relationnelle.
La proposition selon laquelle le dispositif est triadique – société, technologie et langage – a été faite par Peraya (1999). Il affirmait alors que le dispositif est un lieu d’interactions entre trois univers : celui de la technologie, celui des relations sociales et celui des représentations. Toutefois, la formalisation qu’il fait du concept (que nous avons utilisé pendant quelques années pour le penser en des termes opérationnels d’investigations) transite entre ces trois objets et processus de communication (production, consommation et circulation), sans résoudre la proposition logique énoncée.
La construction que nous proposons part de la conclusion que les différentiations épistémologiques dans le domaine de la communication se sont développées et se développent autour de trois grandes axes : a) la plus classique des relations, celle où les grands marchés conditionnent les processus semio-linguistiques et discursifs et les appropriations techniques et technologiques des moyens ; b) la deuxième, ouverte par l’analyse semio-discursive, où le sens naît dans ces sphères dont les sens sociaux sont des déploiements ; c) troisièmement, les approches sur les conditionnements imposés par les techniques et technologies. Ces trois dimensions correspondent au concept de dispositif de Peraya (1999).
Notre approche pose que ces trois sphères de contingentements opèrent simultanément sur les autres dimensions, depuis les moments où chacune des dimensions se configure comme système (donc, des opérations propres d’autonomisation face aux autres sphères de l’expérience communicationnelle). Le dispositif doit donc être compris comme un ensemble de relations entre les dimensions qui le constituent, ce qui implique de plusieurs façons que chaque dimension influence et conditionne l’autre. D’un autre côté, le dispositif interagit, en s’adaptant, aux processus de communication dans lesquels il est inscrit, en configurant de nouveaux processus sociaux de production de sens.
Afin de schématiser, nous appellerons la perspective socio-anthropologique « sa » ; la perspective semio-linguistique-discursive « sl » ; et la perspective technique et technologique « tt ». Étant triadiques, les dispositifs considèrentdes possibilités relationnelles primaires. On les appelle primaires parce qu’elles se constituent en un point de départ pour une étude relationnelle des processus médiatiques. Ces relations sont ouvertes à de multiples possibilités d’associations entre elles. En outre, l’investigation sur les processus médiatiques requiert d’autres catégories de sorte que les trois dimensions primaires constitutives des médias puissent être heuristiquement opérationnalisées. Un exemple : la dimension sémio-linguistique pourra exiger le recours à la différentiation du type Frege ou Peirce. Dans la dimension socio-anthropologique, l’investigateur peut recourir aux triades de Lacan (réel, symbolique et imaginaire) ou Piaget (rythmes, régulations et coopération). Ces différentiations de chaque dimension dépendent de l’angle d’investigation.
Les possibilités primaires définissent la matrice que nous avons développée pour l’analyse des processus médiatiques. Voici les illustrations des différentiations des matrices :
Socio-anthropologique |
Semio-linguistique |
Technico- |
|
Socio-anthropologique |
sa/sa |
sa/sl |
sa/tt |
Sémio-linguistique |
sl/sa |
sl/sl |
sl/tt |
Technico-technologique |
tt/sa |
tt/sl |
tt/tt |
Dans notre réflexion sur la matrice, nous développerons la perspective d’analyse des pôles dominants, ce qui permet de faire la différence entre la perspective socio-anthropologique du langage et l’analyse discursive de la société, quand il s’agit d’analyser les moyens. Le mouvement de dominance a déjà été traité dans la dialectique comme elliptique, où les termes dyadiques (x et y, par exemple) s’alternent entre les plus grandes et les plus petites limites diagonales des ellipses. Dans la direction des flèches, il y a des forces qui actionnent l’ellipse et qui cohabitent seulement si chacune, isolément, ne rompt pas le mouvement dialectique. Les flèches correspondent à ce que l’on appelle les systèmes auto-référentiels dans des mouvements adaptatifs (c’est -à-dire des processus d’assimilation et d’accommodation) en interaction avec l’environnement communicationnel où s’inscrit le dispositif configuré dans les interactions sociales.
Note : Chaque flèche montre que les dimensions auto-référentielles (sa, sl, tt) s’inscrivent dans des mouvements de force et de centrifugation, qui les transforment en des ellipses.
Dans ces relations triadiques, nous pouvons observer plusieurs dyades possibles dans les analyses des processus communicationnels, construits autour de la question médiatique. Plusieurs de ces dyades sont caractéristiques d’investigations propres à d’autres domaines académiques (les sciences sociales classiques, les sciences du langage ou les sciences technologiques), qui ont aussi les moyens comme objets. Celles-ci sont aussi développées dans les études des moyens du domaine académique de la communication. Le cas des dyades de la diagonale descendante dans le schéma ci-dessus (as/as, sl/sl, tt/tt), où les études sont récursives, épistémologiquement auto -référentielles, dans le domaine des théories sociales et des théories du langage est un cas particulier. Dans une portée pragmatique de la formation des communicateurs, ce sont des études d’opérations techniques en interaction avec certaines technologies de communication. Autrement dit, dans la diagonale descendante nous aurions ce que Luhmann appelle « système », dans sa spécificité auto-référentielle. D’un autre côté les relations entre de différentes dimensions (par exemple, sa/sl, sl/tt ou tt/sa) impliquent des associations structurelles, qui permettent la réalisation hétéro- référentielle du médiatique.
L’importance historique des études auto -référentielles sur les moyens repose sur le fait que ces dernières produisent des médiations théoriques et méthodologiques qui rapprochent les sciences classiques de la société et du langage à ce que nous cherchons à situer comme objet « processus médiatiques » (compris comme production, consommation et circulation de médias) du domaine académique de la communication. En d’autres termes, les réflexions sur les moyens partent de l’une ou l’autre perspective prédominante (socio-anthropologique, semio-linguistique-discursif ou technico-technologique) et gagnent en complexité avec les approches dyadiques autour des associations structurelles, du type sl/sa, sa/sl, où les membres de la dyade sont différents.
C’est dans cette perspective que nous situons, par exemple, les relations entre langage et société. Dans la première ligne, où domine la perspective socio-anthoropologique, le langage est subordonné à d’autres systèmes sociaux. Cette perspective intègre le langage aux sens produits en d’autres instances de production sociale de sens. Le langage apparaît alors comme pôle dominé, également en termes épistémologiques, dans la mesure où il est expliqué par d’autres systèmes de production que lui-même (l’économie, la politique et la culture, dans le cas de la sociologie).
Le langage est un pôle dominant dans la lignée définie par la deuxième ligne. Ces relations peuvent être développées à partir d’un regard auto-référentiel offert par la linguistique, la sémiotique et l’analyse du discours, dans leurs différents courants. Dans cette perspective, la production sociale de sens est constituée, dans la sphère du langage, de signes, de discours et d’images. On explique le social à partir du langage. Outre sa propre place, le langage occupe dans la matrice la place moyenne. Ce lieu-moyen crée une ambiguïté. Si le dispositif est le moyen, le langage est le moyen du moyen. Mais pourquoi ? Dans un premier moment, cette localisation est intuitive. Néanmoins, plus tard, nous avons réfléchi sur le fait que la relation de la technologie avec la société commence à appartenir au communicationnel dans la mesure où l’on produit des associations entre technologie, technique et langage (depuis les associations que nous puissions identifier dans les dispositifs préhistoriques jusqu’aux contemporains). La force du terme du moyen doit être pensée.
Les rapports entre technique et technologie avec les deux dimensions antérieures qui constituent le concept de dispositifs sont historiques et sociaux. Cette fois-ci, les rapports transforment seulement quand il s’installe, en se différenciant de la société constituée, un système spécialisé autour d’opérations techniques en tant que celles-ci sont régulatrices de certaines technologies de l’information et de la communication. Ce système spécialisé n’existe pas depuis l’origine quoique l’on puisse dire qu’il existe toujours une question technique et technologique dans la communication. La technique comme système spécialisé se structure historiquement à partir d’autres systèmes spécialisés (le rôle de l´information étant, justement, envisagé comme processus de transport entre les systèmes). C’est la formation de ce système spécialisé qui nous pousse à examiner la technique comme lieu de production épistémologique, en nous rapprochant ici de la thèse des auteurs qui suggèrent que les médias sont les formes ou les domaines du savoir. Dans notre formulation, cette thèse, valable, doit être intégrée à la matrice médiatique, où elle est relativisée et n’est donc plus un absolu qui oriente la réflexion sur les médias.
Associations
Dans une perspective épistémologique, il est important de vérifier comment le domaine académique pense les associations entre les divers systèmes, et là notre formulation, qui part des objets, se déplace vers « quelque chose » qui est produit dans le processus historique et social de la médiatisation. La lecture des auteurs que nous réalisons ensuite envisage de déchiffrer ces articulations. Autrement dit, il ne s’agit pas de discuter les auteurs. Pour discuter les auteurs, dans la perspective triadique que je propose, il est nécessaire de les examiner à partir d’une confrontation de leurs textes. Voilà un travail épistémologique intéressant qui permet d’apercevoir des chemins dans la construction d’une théorie sur les moyens, d´identifier des parcours, en dessinant, enfin, le domaine épistémologique de la communication. Ici l’analyse des textes est plus « opportuniste ». Elle envisage simplement de rechercher ce qui nous permettra de valider notre proposition, en même temps qu’elle est relativisée par les nuances théoriques des auteurs choisis.
Association du type sa/sl et sl/sa (semio-linguisticques et socio-antropológiques)
La réflexion que nous avons développée autour de ces associations part des approches que nous avons considérées comme classiques en ce qui concerne la médiatisation : c’est le déplacement conceptuel dans le concept de champ entre Bourdieu (1997) et Rodrigues (1999, 2000). Nous envisagerons cette question, en avançant que ce déplacement n’intègre pas la troisième dimension – la technique et le technologique, ce qui fait que le concept de champ, tout comme celui de médias, reste ancré dans une problématique de société et de langage.
Le concept de champ chez Bourdieu passe par des positions (les capitaux économique, culturel et politique) et des dispositions (habitus, interprétants partagés – codes – et différentiels – donc, une insociabilité récurrente comme base de la sociabilité elle-même, qui produit la lutte pour la codification du monde – lutte et pouvoir symbolique). Chez Rodrigues, le champ est avant tout une configuration des marchés discursifs (opérations de langage – sl/sl – articulées avec des implications de ces opérations sur la société différenciée – sl/sa – , qui définissent les rapports entre les diverses sociétés – sa/sa – , c’est-à-dire, entre le champ des médias et les autres champs sociaux). Cette perspective est différente chez Bourdieu, pour qui le marché, comme le sens, est réglé par les habitus – un interprétant en jeu, où les dispositions sont ancrées dans des positions, et donc, le langage a une autonomie conditionnée par les autres systèmes sociaux (l’économie, la politique, la culture).
Qu’est-ce qui limiterait alors la différentiation entre langage et société en tant que systèmes différenciés ? Il n’y pas de réponse unique à cette question. Cela dépend des perspectives théoriques. Chez Rodrigues, par exemple, le langage concerne des matériaux signifiants. Cela est clair quand il parle de symbolique constituée d’uniformes, d’armoiries, d’insignes, etc. (Rodrigues, 1999, 2000). Dans cette perspective, il s’agit d’objets dont le sens existe seulement pour l’individu en relation avec un autre (codes sociaux). Dans cette deuxième perspective, le langage inclut les matériels signifiants comme partie d’une sémiologie sociale qui est en relation (distinction) avec les capitaux sociaux.
Le problème central est le lieu régulateur des pratiques sociales. Cela n’est pas une question spécifique du domaine académique de la communication. On peut l’observer dans le débat entre vigotskiens et piagétiens en ce qui concerne le langage. Piaget se situerait dans la lignée où la dimension socio-anthropologique domine les sens déclenchés par le langage. Vigotsky se situerait dans la deuxième ligne. En sociologie on a la lignée qui place le sens dans l’action sociale (Marx, Weber, Bourdieu), mais on a aussi les déplacements vers le discours (Foucault).
Rodrigues se situerait, donc, parmi ceux qui pensent le langage comme régulateur des relations entre les champs sociaux, y compris dans le lieu occupé par le champ des médias dans ces relations. Autrement dit, la médiatisation serait produite, en tant que système, par les opérations de langage (du type appropriations de contenus – objets sociaux d’autres champs – pour une nouvelle forme – énonciation, ou transformation des objets sociaux (l’éducation, la santé, le savoir, etc.) en objets de médias ; transformation de l’ésotérique (codes internes, fermés à la compréhension dans l’espace public) – un langage compris seulement par le champ d’usage – en éxotérique (codes externes, ouverts à la compréhension dans l’espace public) – un langage pour tous les usages sociaux produits par les médias, etc.), qui « accélèrent » les relations internes d’autres champs, et entre eux.
Dans la perspective d’une sémiologie sociale, la différence entre les deux approches est que : a) l’habitus considère un inconscient qui produit, dans les relations avec les objets – les capitaux et matériaux signifiants – des interprétants aussi inconscients ; b) le langage permet de penser l’inconscient comme source du concept d’impulsions et de sensations lui-même. Ainsi, le lieu des opérations sociales – l’habitus – conflue vers un lieu d’opérations de langage. Cela nous paraît visible dans la médiatisation – l’habitus qui règle les routines de production et consommation des médias, matérialisées en interactions avec des langages, altérant en particulier un ensemble de pratiques sociales communicationnelles. Ainsi, les « effets de reconnaissance » seraient inimaginables sans la formation de collectifs interprétants qui aient incorporé des codes sociaux partagés, des sensibilités, des perceptions et des économies développées spécifiquement dans les interactions avec les langages des médias. Un habitus, donc, médiatique.
Association du type tt/sl et sl/tt (semio-linguistique et technico-technologique)
Nous illustrons, d’abord, cette association à partir de Rodrigues (1999, 2000) et Gomes (2006) – dans la perspective de savoir comment un langage est conditionné par les opérations techniques. Nous identifions ce type de relation chez Rodrigues (1) quand il parle de polyphonie (au sens de Baktine):
« Dans les cas les plus difficiles, où des processus rhétoriques de comptabilisation entre des prétentions légitimes concurrentes ne sont pas disponibles, la présentation des différentes positions en présence, notamment sous la forme de tables rondes, de débats de représentants légitimes de ces prétentions ou de textes éditoriaux dans la presse, joue un rôle similaire de comptabilisation » (p.8, 1999).
Contrairement au cas rapporté chez Rodrigues, où le langage est conditionné par l’opération technique, il y a la situation inverse, où les actions doivent relever du langage, c’est-à-dire, où les opérations de langage conditionnent les opérations techniques. Autrement dit, le langage est une condition d’accès au champ des médias (Champagne, 1990 ; Gomes, 2004). Il s’agit là de « codes et grammaires caractéristiques des institutions médiatiques qui les contrôlent » (Gomes, 2004, p. 67). Les habitudes de production de ces institutions doivent se conformer à ces grammaires. Ce sont des actions d’assimilation qui organisent les usages, même celles des départements de communication. Il n’est possible de comprendre cela que comme une réponse des routines aux opérations de langage (division sociale du travail entre graphiste, éditeur, rédacteur, etc. qui aboutit via des multiples articulations, à un discours médiatique). Ces usages sont aussi ceux des relations entre actions communicationnelles d’institutions non-médiatiques et actions de producteurs d’institutions spécifiquement médiatiques. La réversibilité doit donc rendre compte des usages – d‘offres et demandes productives – entre institutions médiatiques et non-médiatiques, qui se mettent à faire (dans un processus historique et social) la médiation des rapports entre les différents champs sociaux (le politique et le médiatique).
Entre les deux processus on peut « voir » la réversibilité des processus médiatiques, ou le mouvement d’association entre langage et technique, où l’un ou l’autre pôle peut apparaître comme dominant, selon le « regard » de l’observateur, et est simultanément traversé par les processus techniques et technologiques. Or, la médiatisation n’est pas ici ou là, mais elle simultanée, parce qu’incorporée aux dispositifs (y compris aux dispositions des agents concernés) : non seulement elle organise les langages dans les actions, comme dans les langages qui règlent l’action, et des actions qui se règlent à travers les médiations technologiques.
Or, cette association soulève des questions qui nous semblent fondamentales pour penser la médiatisation. Les opérations techniques et technologiques qui aboutissent à certaines configurations de langage (exemple : l’organisation d’un débat à la radio entre des spécialistes de plusieurs domaines sur un certain thème) produisent un différentiel impossible sous d’autres modalités techniques et technologiques (un entretien avec un spécialiste n’aboutirait pas aux mêmes opérations discursives possibles lors d’un débat). Pourtant, dans les deux cas, il y a conversion d’actions en opérations de langage (celles-ci comprises comme opérations d’échange et différenciation). Ce sont ces opérations différentielles (la circulation) qui se mettent à régler les relations entre les champs sociaux et le champ des médias.
Associations du type tt/sa et sa/tt (technico-technologique et socio-antropologique)
Le concept de techno-interaction de Sodré (2006) exprime, dans cette perspective, des relations du type tt/as et as/tt. La technique comme prothèse (Sodré, 2006) est aussi la base de l’hypertrophie codifiante – la suprématie de la forme sur les contenus, et dans ce sens configure des relations entre technologie et langage qui soutiennent les opérations de langage. Mais inversement, dit Sodré, « tout ce processus est une expansion de ce que Giddens appelle la ‘réflexivité institutionnelle’ – un des moteurs de la modernité -, c’est à dire, l’emploi systématique de l’information en vue de la reproduction d’un système social ». La réflexivité est toujours une activité de l’esprit. Aujourd’hui elle s’exprime dans la médiatisation. Cela signifie que le processus naît d’opérations socio-anthropologiques, qui aboutissent au « distributeur » tt/sa, affectant les relations du langage avec soi-même (hypertrophie codifiante) et rétroagissant sur la société comme conséquence des formes d’interaction (en transformant ce que l’on appelle le champ culturel, économique et politique). Il y a, donc, une chaîne d’associations : réflexivité institutionnelle – quelque chose de la société moderne – qui aboutit à la techno-interaction et, de celle-ci, à l’hypertrophie codifiante et au dépassement de la société moderne.
L’accent sur la technologie apparaît aussi chez Braga (2006), répondant à des objectifs « sociaux et interactionnels du monde de l’écriture » à travers les interactions différées et diffuses. Dans un premier moment, la technologie répond à des demandes sociales. Dans un deuxième moment, elle est extensive et, finalement, le « système devient autopoïetique » (ce qui, dans notre perspective, se révèle en opérations du type tt/tt). Les relations entre cette « autopoiesis » et la société sont des relations de possibilités (donc, de contingences) et non de conditionnements. Elles pourraient être regroupées en deux grandes catégories : exogènes (rapports entre champs, rôles, socialisation, institutionnalisation) et endogènes (rapports entre conversation, écriture et médias, circulation et réponse sociale). De toute façon, il se présente dans notre analyse des relations où un lieu de production – dans ce cas, la technologie – produit des transformations dans la société.
La médiatisation
La médiatisation implique que les dispositifs médiatiques commencent à régler l’ensemble des pratiques communicationnelles d’une société déterminée à plusieurs moments de l’histoire (2). Nous pouvons parler ici de modes de production différenciés historiquement, selon les différentes configurations des dispositifs médiatiques. Autrement dit, l’histoire des moyens devrait, dans cette perspective, être dessinée selon les mutations dans chacun des systèmes de production impliqués (les systèmes socio-anthropologiques, le langage, la technique et la technologie). Les auteurs qui travaillent cette histoire tendent toujours à mettre l’accent sur l’une ou l’autre dimension, ou sur l’une et l’autre. Dans la mesure où chaque transformation opère aussi des associations, il y a des transformations non-linéaires, qui ont des effets différents conformément aux configurations relationnelles de l’ensemble du dispositif.
Dans ce sens, une histoire de la médiatisation pensée à partir du concept de dispositifs ne se ferait pas à partir d’une abstraction prenant en compte seulement les systèmes en jeu (qu’il s’agisse de l’économique, du culturel, du politique ; ou le discursif, le sémiologique et le linguistique ; ou le technique et le technologique). Les modes de production configurés y sont redessinés par les relations d’articulation entre les différents systèmes transformés ou reproduits. Ainsi, si la culture, la politique et l’économie possèdent des systèmes fortement réglés par des lois endogènes, les transformations techniques et technologiques de la communication seront médiées avec plus d’intensité par les capitaux de ces marchés (l’économique, le politique et le culturel). L’absence de ces capitaux amènerait à d’autres configurations du processus historique et social de la médiatisation. La même chose vaut pour le lieu que le langage et la technologie occupent dans une société déterminée.
Dans cette perspective théorique et épistémologique il serait nécessaire que les différents systèmes, après plusieurs transformations mutuelles produites dans les tensions entre les différentes associations, arrivent au diapason médiatique. Institué comme infrastructure sociale, les processus médiatiques de production de sens se trouvent alors seulement en rapport avec certaines conditions sociales d’existence propres, et les moyens ne sont plus subordonnés (en tant qu’instruments) à des systèmes de production exogènes aux dispositifs qu’ils constituent historiquement.
Dans la mesure où les trois systèmes avec lesquels nous avons caractérisé les dispositifs sont antérieurs au médiatique, on peut affirmer, de manière générale, que « dans un premier moment » les rapports sont de juxtaposition et non d’association. Par conséquent, dans un premier moment, le dispositif répondra, par exemple, aux logiques de valorisation externes à soi – que ce soit du marché politique, économique ou culturel, ou encore à des logiques du marché discursif préexistant, ainsi qu’à des règles linguistiques, ou à la dynamique de réplication de la technique et de la technologie, etc. En ces moments, dominent des logiques de dispositifs comme moyens. Ces logiques sont, toutefois, rompues dans le processus de tension spécifique des dispositifs (un exemple est le suivant : comment les processus de production médiatiques changent les processus de travail industriel, comme l’a abordé Morin il y a plus de trois décennies ; les dispositifs médiatiques changent donc le processus de valorisation du capital, lui-même lié aux formes industrielles lui-même). Ici réside l’intérêt de « quelques découvertes scientifiques » du domaine académique de la communication. L’identification de ce que nous appelons associations est, dans la conjoncture actuelle du domaine épistémologique de la communication, centrale pour que l’on puisse penser la médiatisation en tant que processus historique et social.
Quelques axes empiriques
Les formulations théoriques présentées ci-dessus sont le résultat des préoccupations épistémologiques que nous avons toujours eues dans nos recherches. Nous illustrerons cette perspective théorique à partir de quelques recherches empiriques que nous avons développées pendant les cinq dernières années. Il s’agit d’une relecture des recherches que nous avons menées sur la présence des ONG (Organisations Non Gouvernementales) sur le Web (voir la synthèse de cette recherche dans la revue Argumentum ; Ferreira, 2006). Ce travail est développé sur un corpus initial de 32 ONG liées au Forum Social Mondial.
Dans un premier moment, nous avons examiné des associations entre les dimensions socio-anthropologiques (économie, politique et culture) et la dimension discursive. Nous avons conclu que les augmentations des capitaux politiques des institutions recherchées aboutissent à des propensions marginales à produire des énoncés sur la loi, la morale et la méthode (ce que l’on appelle discours de pouvoir, inspiré du concept du genre « instruction officielle » de Charaudeau). La même chose n’est pas vraie par rapport aux capitaux économiques et culturels. Dans le cas des capitaux économiques, les coefficients de corrélation entre unités de capitaux agrégés (selon les paramètres méthodologiques de cette recherche ; Ferreira, 2006) et la production d’énoncés sur la loi, sur la morale, sur la méthode, est insignifiante. Cela ne signifie pas qu’il n’y ait pas de rapport entre la possession de capitaux économiques et la production d’énoncés sur le pouvoir, mais que ces rapports, en des termes linéaires, sont faibles. D’autres méthodes peuvent peut-être saisir des rapports autres que les linéaires (come les relations de régressions ou déterminations mutuelles, et des processos de transformations ouverts par les sinteses). De toute façon, ce sont les relations linéaires qui indiquent un effet de distinction. Dans ce sens, l’effet de distinction relativement aux capitaux économiques et culturels est faible quand il s’agit d’énoncés sur le pouvoir. Ces coefficients indiquent que le pouvoir est un objet produit par un champ de spécialistes, dont les formes organiques entraînent (ou pas) une propension à produire des énoncés sur leurs propres objets. Ces formes font référence aux découpages des institutions examinées (organisation bureaucratique, démocratie interne, accès à la parole, leaders charismatiques, etc.).
Ces conclusions peuvent être traduites dans la formulation selon laquelle il y a un rapport dialectique entre les conditions spécifiques d’existence (ici, les capitaux politiques) et les modalités de discours (dans ce cas, celle du pouvoir). Conceptuellement, cette dialectique configure un champ discursif situé dans la double association « sa/sl – sl/sa ». La singularité du champ politique, dans ce cas celui formé par les ONG, est dans le fait que les capitaux politiques sont en relation avec le discours de pouvoir, de la même façon que le discours de pouvoir est en relation avec les capitaux politiques. Mais celle-ci est seulement une des dialectiques susceptibles d’être trouvée dans notre matrice. Elle ne répond pas aux processus que nous caractérisons comme techniques et technologiques. En plus, en ce qui concerne le processus médiatique, l’investigation citée a permis, méthodologiquement, d’étudier seulement une partie du processus médiatique : la production discursive d’institutions non-médiatiques (dans ce cas, les ONG) dans le champ des médias (ici, des sites publics sur le Web).
Ainsi, à partir de nos investigations nous avons identifié une double limite dans l’analyse de la médiatisation. La première limite existe dans l’investigation sur le dispositif, la seconde dans la sphère du processus médiatique lui-même. Pour répondre à cette double limite, notre investigation vise actuellement à examiner aussi ce que nous appelons circulation (et non seule la production ou le consumo) quand on relève le processus médiatique, et des plusieurs techniques et technologies (et non seule la langage e les relations sociales), dans le regard des dispositifs. Cette investigation est en cours, nous pouvons seulement en indiquer la formulation générale, à partir de deux dimensions centrales.
La première examine la circulation pour élargir l’étude des processus médiatiques. Ce qui nous intéresse ici est la circulation relative aux événements dont les ONG sont les protagonistes et qui fait que ces événements deviennent des nouvelles. Cela remet à l’idée que le champ des médias est composé par des institutions médiatiques (les sites journalistiques) et non-médiatiques (les sites des ONG). Cette formulation engage à penser la circulation comme des rapports du champ des médias avec les autres champs sociaux. L’analyse des processus de circulation pourra identifier le lien relationnel que certaines institutions (dans ce cas, les ONG) occupent dans le champ des médias.
Mais la circulation peut être étudiée à partir des associations dialectiques du type « sa/sl – sl/sa », c’est-à-dire, à partir de la singularité du champ socio-discursif formé par les ONG, consolidée dans l’hypothèse que les capitaux politiques sont en relation avec le discours de pouvoir, de la même façon que le discours de pouvoir est en relation avec les capitaux politiques. Cela nous intéresse directement quand nous examinons la force du champ politique formé par les ONG dans la production d’énoncés qui circulent dans l’ensemble du champ des médias,une force visible dans la compétence de thématisation des sites de nouvelles.
La deuxième dimension centrale de notre investigation en cours vient de la thèse que les associations entre langage et société sont insuffisantes quand nous voulons comprendre la médiatisation selon la proposition de la matrice triadique. Pour compléter la perspective triadique, il est nécessaire d’insérer, dans l’investigation, des dimensions catégorisées comme celle de technique et technologie, en les plaçant par rapport au langage et à la société. Cette troisième dimension de la matrice est construite à partir des concepts de réseaux et appareils, inspirés par Godbout (2000). Nous considérons donc que la circulation est médiée par les configurations spécifiques de réseaux quand les procédures techniques et les appuis technologiques distribuent aux individus participants, consommateurs et producteurs, de manière librement associée, la compétence de coopération, collaboration et interaction dans la définition des systèmes interactionnels et discursifs en jeu. L’appareil se caractérise par des séparations nettes entre producteurs et consommateurs. Ces deux catégories polaires – réseaux et appareils – sont modalisées (c’est à dire, différenciées) en divers niveaux (en considérant, par exemple, des logiques prédominantes et intermédiaires dans les relations d’appareils qui intègrent des pratiques techniques et technologiques de réseaux, qui intègrent des pratiques d’appareils, etc.).
Ces questions sont contextualisées par l’objectif général de notre investigation : étudier l’appropriation du discours de pouvoir par le champ spécifiquement médiatique. Dans la perspective de notre travail, cela signifie que les marques du discours moral sur la loi et la méthode sont les objets de nouvelles formes discursives, spécifiquement médiatiques. Cela implique que le champ politique est devenu otage d’une nouvelle forme énonciative, compétente pour le vider, dans la mesure où elle assume sa place comme régulateur du pouvoir. Cela impliquerait que les médias en tant que régulateurs des discours de pouvoir apportent de nouvelles questions : les ONG, relèveraient-elles plutôt d’un discours de pouvoir comparées aux mouvements sociaux particularistes du 20ème siècle ? Les ONG, seraient-elles dans le carrefour entre l’héritage revendicateur du type « syndicaliste » et le discours de pouvoir des partis modernes ? La médiatisation, serait-elle le centre de ces déplacements et supérations ? Ces questions en rapport avec les modalités antérieures nous rapprochent de la compréhension de la médiatisation en tant que relations entre société, langage et technologies.
Notes
(1) Comme affirmé antérieurement, un choix aléatoire, opportuniste, dans la mesure où il sert à notre thèse.
(2) Dans ce sens, nous identifions une convergence avec le concept de « système de référence » (Braga, 2006). Il ne s’agirait pas de systèmes, mais de dispositifs régulateurs, qui réunissent systèmes et association.
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Auteur
Jairo Ferreira
.: Jairo Ferreira est chercheur du CNPq (Conseil National de Développement Scientifique et Technologique), au Brésil. Il développe ses activités dans le cadre du Programme de Post-Graduation en Sciences de la Communication de l’Universidade do Vale do Rio dos Sinos, Brésil, Rio Grande do Sul (http://www.unisinos.br/ppg/comunicacao). Il a été coordinateur du Groupe d’Épistémologie de la Communication de l’Association Nationale de Programmes de Post-Graduation en Sciences de la Communication – COMPOS. Avec le professeur Eduardo Vizer, de l’université de Buenos Aires, il coordonne le Núcleo de Pesquisa do Diretório do CNPq, EPISTECOM – Épistémologie de la Communication: Production de Sens, Technologie et Société.