-

Brésil, Brésils

30 Mar, 2007

Résumé

Les relations entre média et politique, et entre communication et culture constituent la base de ce travail au sujet de « l’Année du Brésil en France », programme d’évènements culturels réalisé tout au long de 2005. Des manifestations culturelles brésiliennes avec comme sujets : l’art plastique, musique, danse, théâtre, cinéma, photographie, littérature, architecture et désign furent présentées dans 161 villes françaises. L’étude de la répercussion de ce programme dans les médias français a permis de constater l’ample posture favorable de la couverture journalistique et a rechercher à identifier les raisons de la syntonie entre média et l’opinion publique.

Mots clés

Média et Politique ; Communication et Culture ; Année du Brésil en France ; Diplomatie Culturelle.

Em português

Resumo

As relações entre mídia e política e entre comunicação e cultura constituem a base para este trabalho sobre o “Ano do Brasil na França”, programa de eventos culturais que foi realizado ao longo de 2005. Manifestações culturais brasileiras nas áreas das artes plásticas, música, dança, teatro, cinema, fotografia, literatura, arquitetura e design foram apresentadas em 161 cidades francesas. A repercussão dessa programação na mídia francesa foi analisada neste estudo, que constatou a amplitude e postura favorável da cobertura jornalística e buscou identificar as razões para a sintonia entre a mídia e a opinião pública.

Palavras-Chave

Mídia e Política ; Comunicação e Cultura ; “Ano do Brasil na França” ; Diplonacia Cultural

Pour citer cet article, utiliser la référence suivante :

Mendes de Barros Laan, « Brésil, Brésils« , Les Enjeux de l’Information et de la Communication, n°07/2, , p. à , consulté le , [en ligne] URL : https://lesenjeux.univ-grenoble-alpes.fr/2006/supplement-a/24-bresil-bresils

Introduction

2005 a marqué l’année du Brésil en France. Le programme promu par les gouvernements des deux pays sous le slogan “Brésil, Brésils” s’est déroulé de mars à décembre de l’année dernière sous le biais d’expositions d’art, de photographies, patrimoine, architecture e design, spectacles de musique et de danse, cinéma et cycles de débats de littérature. Ces évènements ont mérité une large couverture effectuée par les médias français.

La recherche à présent relatée a été réalisée auprès du Commissariat Brésilien de l’Année du Brésil en France, avec comme siège le Ministère de la Culture du Brésil et a impliqué la lecture de documents produits par les organisateurs du programme, une première analyse des matières publiées dans les médias écrites françaises pendant la période de réalisation des évènements, rangées dans une revue de presse, et d’entrevues auprès de quelques responsables par la conduction du projet.

C’est à l’intersection de la Communication et de la Culture que cette étude s’inscrit, cherchant connaître l’image culturelle du Brésil en France, maintenant qu’il y a un plus grand rapprochement des relations entre les deux pays, bien comme dans la discussion du sujet des mutations de l‘espace public, reflétées dans les relations entre Média et Globalisation. Lorsque la culture d’un pays est projetée dans l’espace culturel d’un autre pays, les limites géographiques se rendent plus petites et les distances réduites en un procès de mutuelle influence poétique et esthétique. Il y a cependant un procès de    modifications de frontières puisque la culture commence à être présentée e à avoir l’usufruit en dehors du contexte originel, phénomène propre d’un monde globalisé. L’espace public dans lequel le débat politique et culturel qui dépassent ainsi les frontières nationales, essayant de constantes mutations qui le caractérise ainsi en un « espace élastique ».

C’est dans cette perspective, d’un espace géopolitique qui s’élargit avec l’aide d’un apparat de communication de plus en plus sophistiqué et dynamique, que se dessine dans ce travail. En 1992, le compositeur Gilberto Gil, à ce jour Ministre de la Culture au Brésil affirmait déjà : « Avant, le monde était petit car la terre était grande. Aujourd’hui, il est grand puisque la terre est petite ; de la taille d’une antenne parabolique ».

Dans l’emphase de “l’année du Brésil en France”, se sont détachés la diversité culturelle brésilienne contenue dan le slogan  « Brésil, Brésils » et le potentiel de développement économique du pays. Le discours gouvernemental brésilien pariait dans la diffusion de ces marques d’identités présentant le Brésil comme étant un pays du futur. Cela ne serait possible que si la politique culturelle trouvait une large et favorable répercussion dans les médias français et, grâce a cela, dans l’opinion publique française. Cette étude, qui est encore en réalisation, analyse les aspects de la construction de l’image culturelle du Brésil en France  essaie de répondre, tout au moins en partie, comment la presse française a répercuté et décrit les manifestations de la culture brésilienne présentées dans le programme « l’Année du Brésil en France » ?

1 . Le Brésil visite la France

“Liberté, Egalité, Fraternité”. L’esprit français d’ouverture au dialogue amical entre de différentes cultures, même étant fragile dans quelques sphères de la vie contemporaine, persiste encore avec vigueur dans les politiques gouvernementales de cette nation, traditionnel espace de rencontre et d’échange entre les personnes et les institutions de nationalités variables. Il y a quinze ans que la France  invite d’autres pays à montrer le meilleur de leur culture au français et à tant d’autres qui visitent cet espace convergent du globe. Chine, Inde, Maroc, Egypte et Israël se sont déjà présentés aux Saisons Culturelles qui se déroulent tout au long d’un an. L’année de 2005 a été consacrée au Brésil.

La saison culturelle du Brésil en France a eu, en instance de promotion, du côté français, les ministères de la Culture et de la Communication et des Affaires Etrangères, via le biais de l’Association française de l’Action Artistique – AFAA, et du côté brésilien, les ministères de la Culture et des Relations Extérieures.

Si le rapprochement politique et l’opportunité d’échange culturel, intensifiés lors des évènements de 2005, ne configurent pas quelque chose de nouveau dans la relation entre les deux pays, les dimensions et l’intensité de tout ce qu’il a été fait et vu doit être reconnu comme inédit. Les liens d’admiration et de convivialité interculturelle remontent de temps passés. Pendant de nombreuses décades, la langue française a effectivement été enseignée dans les écoles brésiliennes. Les élites du pays ont donc eu la France comme modèle de société pendant le XIXème siècle et une bonne partie du XXème siècle. Dans la création des universités, pendant les fêtes réalisées dans les maisons les plus riches, dans l’art plastique, la littérature et la cuisine, la façon française de penser et de sentir était toujours présente. D’un autre coté, les richesses naturelles e la culture brésilienne éveillent depuis longtemps l’intérêt des intellectuels français. Nombreux sont ceux qui sont venus connaître de près la diversité de la nature et des élaborations humaines existantes de ce côté de l’Atlantique.

Cette affinité historique et culturelle entre le Brésil et la France a été le point de départ pour la réalisation de « l’Année du Brésil en France ». Cela du reste est clair dans le message signé par les deux présidents, M. Luiz Inácio Lula da Silva et M. Jacques Chirac, lors de l’ouverture de cette année de commémorations.

La réalisation de l’année du Brésil en France a été convertie en célébration d’une vieille amitié entre deux pays qui ont tellement de choses à partager. La large tradition culturelle française, l’énorme accumulation d’expériences dans le domaine des arts et des sciences peut encore « illuminer » le développement de l’histoire brésilienne. D’un autre coté, l’expérience brésilienne, du mélange de races et de la valorisation de la diversité culturelle, avec une raisonnable préservation des cultures de peuples subjugués pendant les procès de colonisations, comme par exemple le cas de la culture africaine, peuvent servir de modèle alternatif en ces temps où la France, comme bien d’autres pays, se retrouvent avec le défi d’intégrer des milliers d’immigrants originaires d’autres traditions culturelles avec ses descendants qui forment de nouvelles générations de français, qui ne sont pas toujours acceptées par les segments les plus traditionnels de la société.

Il s’agit donc d’une initiative qui dépasse la dimension culturelle dans le sens le plus restreint du terme.  Via le biais d’échanges d’expressions artistiques et d’autres expériences poétiques et esthétiques, l’échange culturel vécu en 2005 se configure en une opportunité mutuelle d’influence politique et idéologique. La culture prend alors une dimension plus ample qui englobe la totalité de l’action humaine dans l’espace social, dans la configuration de la sphère publique. Il est certain, que la période brésilienne en France a pu proportionner une plus ample consolidation des relations bilatérales dans les différentes sphères de contacts, du point de vue artistique mais aussi du côté commercial et touristique, sans oublier également l’étroite convivialité  des institutions publiques et privées qui interagirent tout au long de 2005, comme le rappel bien le Ministre Gilberto Gil.

Cette conjonction, d’intérêts publics et privés, a augmenté la projection des évènements réalisés, favorisé l’ouverture au public de nouvelles expressions musicales et a permis un certain degré de continuité des manifestations après la réalisation des évènements et de la saison culturelle de 2005 en soit.

Les chiffres de l’Année du Brésil en France sont impressionnants et démontrent la formidable réceptivité des institutions et du peuple français aux manifestations et évènements réalisés tout au long d’un peu plus de neuf mois. Outre d’autres initiatives localisées, 436 évènements ont intégré la programmation officielle. Le public total estimé par les organisateurs dépasse les 15 millions de personnes ainsi sous-divisé : 7.979.556 aux expositions, 442.142 aux spectacles musicaux, 211.807 aux présentations de théâtre et de danse, 196.994 aux présentations de cinéma et aux productions audio visuels, 6.106.074 aux évènements multidisciplinaires, environ 50.000 aux colloques littéraires et 105.000 visitants à l’Espace Brésil localisé dans le quartier parisien de Marais. Le tableau suivant permettra une visualisation de la dimension des évènements promus.

Les chiffres de l’Année du Brésil en France

Villes ayant reçu des évènements culturels : 161

Evènements du programme : 436

Public total : 15.091.573

Total : artistes, orateurs, techniciens : 2.129

Musiciens: 665
Danseurs e Acteurs: 273
Espace Brésil: 724
Orateurs: 130
Directeurs et Acteurs de Cinéma: 109
Artistes et photographes: 228

Evènements de Littérature et Colloques : 83

Expositions réalisées : 224

Patrimoine: 32
Architecture et Design: 09
Art Contemporaine: 47
Photographie: 29
Espace Brésil: 7

Spectacles présentés : 867
Musique: 270
Danse: 468
Espace Brésil: 129

Exhibitions surface Audiovisuelle : 1.298
Exposition de cinéma: 31
Filmes présentés: 429

La grande variété d’expressions culturelles présentée dynamiquement dans les divers espaces et villes françaises a été planifiée pour pouvoir refléter l’univers culturel brésilien, qui possède dans sa diversité et dans sa vitalité ses marques d’identité. Les racines indigènes et africaines, les influences européennes, le contraste de la campagne et de la ville, du littoral et de l’intérieur du pays, entre méthodes primitives et technologies sophistiquées de production, ont gagné espace sur le plan poli-culturel de la société française.

Cette emphase dans la pluralité de la culture brésilienne est évidente dans les déclarations des ministres de la Culture et des Relations Externes. M Gilberto Gil observe que : « jamais, en une période si courte, le Brésil avait eu l’occasion de se montrer de façon si profonde, en de si nombreux centres urbains en dehors de ses frontières ». Dans le bilan présenté a la fin de la période culturelle du Brésil en France, le Ministre de la Culture n’a pas hésité pour affirmer : « Je suis certain que la période culturelle du Brésil en France n’a pas à peine célébré une ancienne amitié, mais aussi éveillé, de forme profonde, l’attention du peuple français à la richesse culturelle d’un Brésil moderne et diversifié ».

C’est dans la même ligne de raisonnement que le Ministre Celso Amorim a enregistré dans son bilan :
Le grand mérite des organisateurs de cette période culturelle a été de parier sur la diversité et la rigueur de la culture brésilienne. Le titre choisi pour cette période – Brésil, Brésils – démontre bien cette notion qui prétendait transmettre la diversité et le pluralisme des expressions culturelles brésiliennes. La manière dont cette diversité a été présentée au public français n’a toute fois pas obéi à quelconque critère sélectif de réduction. Notre diversification culturelle a été, j’oserai le dire, sans pudeur dévoilée au spectateur étranger, de façon franche et originale, sans cacher les contrariétés de la société brésilienne contemporaine.

Telle générosité et transparence, en l’exposition de ses expressions culturelles, ont bien été reçues par le public, ce qui confirme donc bien la stratégie adoptée. Le Ministre Amorim crédite le succès de la période brésilienne en France à la couverture médiatique de ce pays et, reproduisant les principes des études culturelles et de la théorie des médiations, a rehaussé la participation active des récepteurs en relation à la couverture de presse en affirmant :
Il est important de rehausser aussi la réceptivité du public français puisqu’il n’y a pas de communication sans que les pôles d’émission et récepteur du message ne soient ouverts et disponibles à l’échange. L’Année du Brésil en France a donc confirmé que le contact entre cultures est un instrument fondamental pour la compréhension harmonieuse entre les peuples et la paix mondiale.
Il ne reste aucun doute que les médias ont contribué de façon vitale à la promotion et à la répercussion de l’Année du Brésil en France. Il se doit de réfléchir au sujet de la relation de cause et d’effet entre l’amplitude de la couverture de presse et la réceptivité de la population aux évènements promus. Ce ne sont pas seulement les chiffres relatifs à la participation du public au programme réalisé qui sont expressifs, mais aussi ceux qui sont relatifs à la couverture de presse détaillés ensuite. Ce que l’on observe n’est qu’une relation d’influence mutuelle.

2 . L’Année du Brésil dans la Presse Française

Pour traiter de la répercussion de la période brésilienne dans les médias français, nous avons retenu d’un côté les données officielles disponibles au Ministère de la Culture du Brésil et d’un autre côté d’un petit échantillon de matières publiées dans les médias français, pour permettre une première analyse des discours journalistiques pratiqués. A titre de comparaison, l’on a également enregistré quelques données sur la couverture de presse brésilienne.

Le rapport de l’Ambassadeur de France au Brésil, à la fin du programme des évènements indiquent un véritable compromis de la presse française à la diffusion de l’Année du Brésil en France :  « Le Brésil entier était présent en France et toute l’activité du pays a pu être présentée au public français. La couverture des journalistes a été exceptionnelle, quelques milliers d’articles publiés par la presse et des centaines d’heures de radio et de télévision consacrées à ses manifestations ». Quand Jean de GLINASTY affirme que le Brésil a été présent en France et souligne que le pays a été présenté au public français, enregistrant en suite la participation de la presse, l’on peu conclure que les médias ont fait plus que répercuter les faits. Elles ont effectivement participé à son déploiement politique et culturel apportant visibilité et légitimité.

D’après les données relevées par l’Association Française d’Action Artistique – AFFA – la presse française a publié 15.000 matières au sujet de la culture brésilienne, entre reportages, articles et citations de presse. Il y a eu également 35 éditions spéciales qui ont atteint 8.045.063 exemplaires. A la télévision, 82 programmes avec un publique estimé de 4 millions de spectateurs. A la radio, 66 programmes pour traiter des évènements de la tournée brésilienne, des thèmes politiques e culturels du Brésil.

Agnès Benayer, directeur de communication de AFFA, a présenté un optimiste bilan au sujet de la couverture de presse française en affirmant qu’en 2005, tout le monde en France savait que l’on célébrait le Brésil ! Son analyse, à l’appui d’indicateurs d’opinion, lettres, et e-mails reçus à l’association attribue également aux médias le rôle prépondérant du succès du programme rattachant la fréquence du public aux évènements au discours favorable de la presse.
L’évaluation de la fréquence des évènements est l’addition de l’audience, de la notoriété mesurée principalement par la critique de presse, des opinions, la quantité de cartes et e-mails reçus. L’ensemble de ces indicateurs nous permet aujourd’hui d’affirmer que, de toutes les Saisons organisées par l’Association Française d’Action Artistique depuis 1985, l’Année du Brésil en France a été, sans aucun doute, celle du plus grand succès. Cet inégal succès, nous le devons surtout au Brésil, à ses artistes, à sa culture, à l’amitié profonde, à l’affinité et même à l’attrait qu’il existe depuis longtemps entre la France et le Brésil.
Le directeur de communication reconnaît que le rapport de AFFA et des médias s’est faite de façon stratégique en dosant les informations pour que le sujet puisse se renouveler constamment. « Pendant dix mois, la communication n’a cessé d’aider en renouvelant la curiosité et l’intérêt du public, en évitant le risque de fatigue, orchestrer le temps de communication pour que chaque étape puisse accomplir ses promesses de participation, de découvertes et de retrouvailles ».

Les médias brésiliens ont réalisé une couverture plus sporadique des évènements en France. Le sujet a seulement reçu une plus grande valorisation lors des voyages du président et des ministres du Brésil en France.  A titre de rappel, à cette époque, le top sujet journalistique était la crise politique vécue par le gouvernement brésilien a tel point que même pendant le temps ou le président Lula était en France, au mois de juillet, la couverture médiatique ciblait les questions domestiques. Exemple de cela fut l’énigmatique entrevue accordée par Lula a une journaliste peu connue et qui a provoqué une énorme répercussion auprès de la société brésilienne.

Selon les données du Commissariat brésilien, la presse brésilienne a publié 1.596 articles sur l’Année du Brésil en France pendant la réalisation des dix mois d’activités programmées. Le moment de plus grande incidence ayant été réalisé en juillet, à l’occasion de la commémoration du 14 juillet 2005, fêtée avec les acrobaties de l’escadrille de la fumée, un grand concert de musique brésilienne sur la place de la Bastille et un spectacle pyrotechnique à la Tour Eiffel, avec des feux d’artifices en vert et jaune, le président brésilien étant ce jour là, l’invité d’honneur du président français à la parade des Champs Elysées.
Les médias brésiliens ont adopté l’économie comme ordre du jour et ont, en général, répercuté le discours officiel du gouvernement, présentant la stratégie du renforcement des liens culturels et des relations commerciales bilatérales. Le bilan publié par le Commissariat Brésilien renforce cette constatation :
Alors que les médias français divulguait fortement l’Année du Brésil sous l’aspect culturel, en sus des rencontres techniques et scientifiques dans de divers champs, la presse brésilienne concentrait ses efforts sous l’aspect économique. Dynamiser les ventes vers l’Europe et valoriser nos produits a été l’abordage pratiqué pour la divulgation de l’année du Brésil en France, et cela a été le reflet des articles divulgués en cette période. Il faudra attendre quelques mois pour pouvoir vérifier s’il y a eu une croissance des exportations vers la France et vers l’Europe, et dans quelle proportion.
Cette articulation entre la culture et le commerce extérieur a converti un programme culturel en sujet journalistique économique et confirme la stratégie des démarcheurs du programme. Il se doit de se questionner sur la subordination de la culture aux dynamiques du marché globalisé, sur l’instrumentation de la production culturelle en temps d’élément de marketing. Cependant, il est certain que l’image du Brésil, en temps de centre producteur de nouvelles matrices culturelles ai été fortifiée, dépassant la subordination qui se limite de l’item de la consommation de biens culturels produits dans les grands centres culturels.

L’opinion des instances officielles responsables par la réalisation et divulgation de la période brésilienne en France reflète une opinion fort favorable au sujet de la répercussion du programme dans les médias. De quelque sorte, il s’agit d’une auto-évaluation qui mérite donc de relativiser les conclusions enregistrées. Cependant, en examinant une partie des matières publiées dans presse, l’on constate que la presse française s’est en effet rendue au discours officiel et à l’esprit fêtard de la programmation culturelle brésilienne.

En lignes générales, la couverture médiatique française a assumé un regard généreux en relation à la culture brésilienne, en répercutant avec force les idées des organisateurs qui recherchaient la construction, voire la consolidation de l’image du Brésil, un pays démocratique avec une relation aisée entre les différentes cultures ethniques et idéologiques. Un pays pluraliste et pacifique qui conjugue très bien traditions et modernité.

Il est évident, qu’en grande partie, les matières ont reproduit les dossiers de presse distribués par les organisateurs. Une majeure partie des matières publiées sous le caractère de prestation de services de l’agenda culturel, ou se rendent évidentes les influences du matériel divulgué aux rédactions. Avec un texte descriptif, le programme réveille l’intérêt des lecteurs. Les appels, avec un léger ton promotionnel, sont directs. Lorsqu’il s’agissait de décrire un événement passé, l’abordage du thème était plus élaboré et répercutait son succès sans oublier l’apport des publications antérieures à sa réalisation. Sans oublier de reconnaître la qualité élevée de programmes préparés par les organisateurs, la critique relative aux shows, expositions et exhibitions de cinémas a toujours été favorable.

Dans l’enveloppe des nouvelles internationales, qui a mérité un abordage spécial lors des visites du président Lula et de ses ministres, le Brésil a toujours été traité avec égard. Il est important de se rappeler qu’en cette période, le gouvernement et le système politique brésilien se trouvait sous forte crise suite aux dénonciations de corruption qui ont provoqué la chute de ministres, politiciens de sustentation du gouvernement et du Parti des Travailleurs. Cependant, les mentions de la crise brésilienne furent restreintes aux éditions politiques, avec de rares liaisons à l’agenda culturel. Ceci dit, la thématique culturelle brésilienne a toujours été prioritaire sans de plus grandes articulations avec l’univers de la politique comme si cela était transcendant à un ou un autre gouvernement.

Quelques éditions spéciales ont mis en évidence des reportages plus cousus, résultats de recherches plus élaborées dans lesquelles les racines culturelles d’un pays aussi plein de nuances et d’identités purent être perçues, comme par exemple la culture indigène, marginalisée auprès des centres urbains brésiliens. Nombreuses furent les pages publiant visages et corps d’indiens de l’Amazone, univers mythique e exotique autant pour les Européens comme pour de nombreux brésiliens. L’on peut dire, qu’en plus de la culture intégrée aux dynamiques de « l’industrie culturelle » à l’univers des médias brésiliens, que le portrait du Brésil divulgué par la presse française a également atteint les nombreuses expressions culturelles qui préservent une plus grande autonomie en relation à la société de consommation, conservant une ample authenticité.

Ici encore, il se doit de reconnaître le rôle du ministère de la culture dans le choix très varié qui va du plumage des indiens au cinéma d’avant-garde, de l’artisanat rustique de campagne à l’audacieuse architecture de Niemeyer, des concerts de piano classique, de jazz ou de « trios elètricos » et danse de rue, de la maquette photographique d’un bidon ville carioca à la station de métro Luxembourg, de l’installation d’art contemporain au hall du Musée du Louvre. C’est avec cette diversité et complexité poétique et esthétique que les médias français se sont rendus aux enchantements de la culture brésilienne.

3 . Réflexions et Conclusions

Les réflexions développées dans cette partie finale ont pris comme base un dialogue du chercheur avec le Secrétaire Márcio Meira du ministère de la culture ainsi que des références théoriques de la Communication Social et spécialement des Etudes Culturelles. Nous avons étudié la culture comme un élément médiateur de relations internationales, dans le biais de la diplomatie culturelle et le rôle des médias en temps d’élément de légitimation e de consolidation de l’image institutionnelle, prenant la communication comme expression culturelle et non seulement un simple support d’informations à la culture.

Lorsque questionné sur la dimension politique de la culture dans le domaine des relations internationales, M Márcio Meira a argumenté que : « Un des piliers de la diplomatie est la question de comment les pays peuvent se positionner sur le scénario international de forme positive et souveraine (…) et qu’un État National ne peut se placer sur ce scénario international sans l’affirmation de sa propre culture ». En effet, la culture se configure en une dimension privilégiée de l’identité d’un pays et permet son affirmation souveraine au dialogue international, en plus de posséder un énorme potentiel au renforcement des relations externes. L’affirmation d’une société dans le scénario international est plus solide lorsqu’elle passe par la dimension de la culture. Elle se rend plus visible et s’implante dans la société contemporaine quand elle devient présente dans le monde médiatique. De cette façon, la culture romps les frontières géographiques et se projette  en un monde globalisé.

Même s’il y a lieu de faire une réflexion critique en relation à la subordination de la culture et de la logique médiatique, spécialement si l’on reconnaît que les médias font partie des dynamiques du marché, il est important de reconnaître que la culture contemporaine est de façon majeure la culture des médias. Les biens culturels sont distribués, il est vrai avec valorisation commerciale, dans des systèmes médiatiques de plus en plus sophistiqués, marqués par la convergence technologique. Afin de ne pas perdre son sens ni ses marques d’identité dans ce complexe et potentiel domaine médiatique, la culture doit consolider ses racines afin d’être présente dans les nouvelles configurations globales à partir de sa localité, surtout lorsque l’on projette la culture dans un contexte de coopération politique.

Dans la réflexion du sujet de l’articulation entre culture et politique, le secrétaire du Ministère de la culture argumente que : « le Brésil possède une caractéristique intéressante d’avoir développé, depuis sa naissance en temps de pays, une technologie de métissage culturelle ». Márcio Meira affirme que “le Brésil possède la capacité d’avoir une diversité culturelle immense tout en conservant une unité linguistique également puissante ». Il détaille la thèse de la technologie miscible et signalise la possibilité brésilienne puisse contribuer à l’actuel contexte politique français :
La France est aujourd’hui de plus en plus un véritable mosaïque de cultures. Mais, au contraire du Brésil, cette population qui souvent est déjà de  troisième génération née en France, n’est pas reconnue par les Français dits « traditionnels » comme étant français. Pour eux, le fils,  le petit-fils ou l’arrière-petit-fils d’un algérien ou d’un marocain, par exemple, sera toujours reconnu comme étant un algérien ou un marocain.
Dans cette perspective, l’expérience brésilienne avec un plus grand mélange de races e de tolérance raciale doit pouvoir aider à trouver une solution aux conflits sociaux vécus actuellement par la France. S’il est certain que le Brésil doit encore faire bonne route dans de nombreuses sphères sociales pour arriver au stage atteint par la France, en ce qui se réfère à la pluralité culturelle, il serait légitime de penser que l’influence se fera dans le sens inverse.

Analysant le succès de l’Année du Brésil en France, il est évident que l’ensemble des outils médiatiques français ont joué un important rôle en divulguant de manière incisive la saison de 2005, rendant légitime, d’une certaine manière l’initiative des instances gouvernementales. Confrontant la couverture médiatique à la réceptivité de la population, il est possible de discuter la relation entre la cause et la conséquence; quel a été le facteur déterminant? L’on peu croire qu’un procès d’influence mutuelle a résulté d’un cercle virtuose et au succès de l’événement.

Afin de terminer cet article, nous déclinons ci-dessous quelques conclusions sur la recherche effectuée. Elles démontrent le besoin de nouvelles recherches afin de mieux comprendre les relations entre la communication et la culture, la politique et les produits médiatiques.

1. La couverture de l’évènement par les médias français a été essentielle pour le succès du projet gouvernemental.
2. Pourtant, une posture non critique a dominé; soit dans le champs de la critique culturelle, soit dans l’articulation entre la thémathique culturelle et l’analyse politique.
3. Il y a eu un manque de confrontation entre la richese culturelle et la pauvreté sociale brésiliennes; entre la forte consistense culturelle que l’on peut observer dans les évènements et la fragilité politique d’un gouvernement atteint par des denonces de corruption.
4. La démocratie culturelle relative (diffusée par les médias français) cache l´énorme déséquilibre social qui existe au Brésil: L’exclusion sociale et le conflit des classes.
5. ême dans le champs de la culture, les contradictions ont été omises. En majorité, les manifestations culturelles brésiliennes répercuteés dans la presse française étaient celles déja incorporées par l’industrie culturelle.
6. Dans le contexte de la mondialisation, l’espace public de la France et du Brésil s’est élargi avec « l’Année du Brésil en France »
7. Cette politique affirmative de diplomatie culturelle continuera à se répercuter sur l’opinion publique française ?
8. Aussi, dans quelle mesure la programation culturelle realisée ainsi que la répercution du média, caracterisées par la dimension festive, se limitent à la conformation de la « societé du spectacle », definie par Guy Debord ?

Auteur

Laan Mendes de Barros

.: Professor universitário e pesquisador da área da Comunicação Social;
Jornalista e editor, com licenciatura em Artes Plásticas;
Doutor em Ciências da Comunicação pela Universidade de São Paulo – ECA/USP;
Professor titular da Faculdade Cásper Líbero; Coordenador de Pós-Graduação.