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Promotion du multimédia dans le monde associatif africain : le cas d’acteurs burkinabé

15 Jan, 2011

Pour citer cet article, utiliser la référence suivante :

Dakouré Évariste, « Promotion du multimédia dans le monde associatif africain : le cas d’acteurs burkinabé« , Les Enjeux de l’Information et de la Communication, n°11/3A, , p. à , consulté le , [en ligne] URL : https://lesenjeux.univ-grenoble-alpes.fr/2010/supplement-a/07-promotion-du-multimedia-dans-le-monde-associatif-africain-le-cas-dacteurs-burkinabe

Introduction

Les travaux sur le Nouvel Ordre Mondial de l’Information et de la Communication (NOMIC) sont liés à la recherche de moyens pour que les Techniques de l’Information et de la Communication (Tic) contribuent au changement social.  Au début des années mille neuf cent quatre-vingt, Sean MacBride dans la préface du rapport éponyme MacBride affirme que « Le « Nouvel Ordre mondial de l’information et de la communication » est un processus plutôt qu’un ensemble de conditions et de pratiques. Les aspects de ce processus se modifieront constamment alors que ses  objectifs resteront les mêmes : plus de justice, plus d’équité, plus de réciprocité dans les échanges d’informations, moins de dépendance à l’égard des courants de communication, moins de diffusion des messages du haut vers le bas, plus « d’autosuffisance » et d’identité culturelle, plus d’avantages pour l’humanité entière ».
Les membres de la commission MacBride soulevaient le problème lié à l’inégalité d’accès aux moyens de communication. Les années qui ont suivi la publication du rapport sur le NOMIC se sont accompagnées d’une  prolifération de discours faisant la promotion d’un interventionnisme en vue de réduire ce qui est, aujourd’hui, qualifié de « fracture numérique». Cela a conduit deux décennies plus tard à l’organisation du Sommet Mondial sur La Société de l’Information (SMSI).
Ces discours prônent des actions volontaristes visant à rassembler des fonds nécessaires à la promotion de l’appropriation des Tic auprès de l’ensemble des populations de la planète. Des ONG internationales et des ONG/associations burkinabé s’inscrivent aussi dans ce courant de pensée et contribuent à alimenter le débat.  Pour Malick Sawadogo, coordinateur du réseau national des cyber-centres communautaires(1) burkinabé, « les techniques de l’information et de la communication jouent de nos jours un rôle de levier de plus en plus déterminant dans le développement économique, social et culturel des nations. Elles sont devenues un véritable outil stratégique pour l’enracinement de la bonne gouvernance, le développement et la valorisation des ressources humaines et la transformation de la mondialisation en opportunités. Les cyber-centres (…) étant le lieu où les populations ont accès aux Tic, on peut affirmer sans hésitation qu’ils contribuent considérablement au développement d’une nation(2)».Ces propos sont révélateurs du déterminisme technique, qui anime les discours et le travail de terrain d’un certain nombre d’acteurs associatifs de la promotion du multimédia au Burkina.
La participation d’organisations de la société civile, et notamment d’ONG/associations à des rencontres internationales organisées par des institutions des nations unies est  un fait observable. Rappelons que dans le domaine de la communication, les travaux de la commission MacBride, avaient impliqué des acteurs de la société civile. Selon Mustapha Masmoudi (2007 : 23-43), sur recommandation de la Commission Internationale pour la Communication (CIC), quatre-vingt-dix représentants de la société civile se sont réunis au siège de l’Unesco, en 1979, pour participer au colloque des ONG sur le droit de la communication. Masmoudi (2007) rappelle qu’en 2004, le Secrétaire Général des Nations Unies avait désigné un groupe de réflexion présidé par Fernando Henrique Cardoso (dite Commission Cardoso), pour le conseiller sur les priorités à fixer en vue de développer les fonctions délibératives de la société civile et d’améliorer son interaction avec l’ONU. Le Secrétaire Général a pris l’engagement d’adopter toutes les recommandations du groupe et d’insister sur l’importance de la contribution des ONG aux activités des organisations onusiennes.
En 2003 et 2005, pendant les deux phases du SMSI, la société civile a été impliquée dans les débats. Selon Divina Frau-Meigs (2007 : 275-295), la société civile rassemble plusieurs acteurs. Pour elle, la société civile (dans la classification des organisateurs du SMSI) est constituée des municipalités et autorités locales, de parlementaires, d’organisations non-gouvernementales, de syndicats, de la communauté des chercheurs, de médias, d’artistes et créateurs de culture, de mouvements sociaux, auxquels sont ajoutés les partenaires multi-acteurs dans le cadre du SMSI. Cette implication est (entre autres) selon nous, une reconnaissance des actions menées par les ONG/associations pour l’accessibilité et l’appropriation des Tic par les populations dans divers pays du monde. Pour Frau-Meigs, les ONG, pendant le SMSI, ont révélé des capacités de fédération, au point d’avoir pu être à elles seules représentatives de l’ensemble de la société civile. Les ONG/associations qui ont participé au SMSI ont été une force de proposition pour amener les gouvernants à mieux prendre en compte les besoins de communication de la planète.
Sur le plan national au Burkina, les promoteurs du multimédia dans le milieu associatif sont multiples et variés, selon les types d’actions menées. Si certains travaillent spécifiquement à rendre le multimédia accessible aux populations à travers des cyber-centres communautaires, d’autres, qui exerçaient déjà des activités dans  différents domaines avant l’émergence de ces dispositifs, les utilisent de manière transversale dans l’ensemble de leurs activités (tout en faisant leur promotion auprès des Burkinabé). L’appropriation du multimédia dans le monde associatif burkinabé multiplie ses possibilités de communication.
Cet article nous permet de traiter de quelques aspects de la problématique de nos recherches. En effet, il permet notamment de questionner les discours d’accompagnement des TIC, dans le but de comprendre pourquoi dans le cas du Burkina Faso ces discours insistent sur l’amélioration des conditions de vie des Burkinabé. Quels rapports y aurait-il entre les intérêts des pouvoirs publics, ceux de leurs partenaires locaux et internationaux et ceux des populations dans le cadre actuel de promotion des TIC au Burkina Faso ?
Nous faisons le constat que le développement d’internet, de la téléphonie mobile et d’autres dispositifs techniques de communication est de plus en plus une réalité, dont les applications entrent dans le travail quotidien des ONG/associations. Et certaines d’entre elles, qui offrent des services aux populations, s’organisent pour défendre leurs intérêts. Ainsi se pose l’interrogation suivante : comment les Sciences de l’Information et de la Communication (SIC) peuvent-elles appréhender cette question à travers notamment les médiations et les mutations que ces dispositifs techniques accompagnent ?
Les analyses que nous faisons dans cet article, du rôle des ONG/associations dans ce domaine, nous conduisent à l’hypothèse suivante : la promotion des Tic au Burkina Faso place les acteurs associatifs de cette promotion au centre d’intérêts multiples qui les opposent parfois à des acteurs d’une part privés et d’autre part publics. Les activités de ces acteurs associatifs seraient davantage bénéfiques aux Burkinabé, si leurs rapports avec les autres catégories de promoteurs nationaux (cités ci-dessus) s’inscrivaient plus dans une logique de coopération franche, accompagné d’une vision commune d’actions à mener en faveur des Burkinabé et ce dans un contexte moins imprégné de rivalité.
Nous avons pour objectif d’appréhender d’une part la manière dont des acteurs associatifs burkinabé s’approprient des idées initiées par des organisations intergouvernementales en matière de promotion et appropriation de Tic, et notamment les idées initiées par l’UNESCO à travers le rapport sur le NOMIC. Et d’autre part d’analyser les stratégies et jeux d’intérêts auxquels participent les acteurs  associatifs dans la promotion du multimédia au Burkina, pour comprendre en quoi celui-ci peut accompagner le changement de comportements, voire le changement social, dans le cadre d’une démarche de communication visant ce changement.

L’approche de terrain

Lors de nos recherches de terrain menées pendant cinq mois et demi au Burkina Faso, au Mali et au Sénégal, nous avons collecté des données sur la promotion des Tic à travers les politiques publiques, les initiatives privées et les actions d’ONG/associations. Les éléments qui ont servi à la préparation de cet article sont issus de cette recherche de terrain, de laquelle nous n’avons extrait que les aspects liés à la promotion du multimédia dans des structures associatives. Nous avons choisi d’exposer notre travail de terrain, en axant notre analyse autour des activités du réseau national de cyber-centres communautaires et de l’ONG Sahel Solidarité (SASO) au Burkina Faso. Les cyber-centres représentent une entrée, qui nous permet de traiter des stratégies que les acteurs associatifs mettent en place pour exister dans l’univers de la promotion du multimédia. Le choix de Sahel Solidarité s’explique par le fait que ses activités  entrent dans le cadre de la communication pour le changement social, à travers notamment l’utilisation du multimédia pour accompagner ce processus.
Plusieurs techniques de collecte de données ont été utilisées pendant nos enquêtes de terrain. Nous avons en particulier réalisé des entretiens qualitatifs auprès de plusieurs personnes ressources
Ainsi, dans le cadre de la collecte des données, nous avons administré des entretiens semi-directifs auprès de personnes ressources (institutionnelles) dans le but de faire ressortir les représentations que différents acteurs de la promotion des TIC, représentant l’État et des institutions internationales, se font de ces techniques. Ces entretiens ont aussi permis de connaître les utilisations qui sont faites, les « opportunités » qu’elles offrent au Burkina selon ces acteurs. Ce type d’entretiens a également servi à faire s’exprimer les membres d’ONG/associations sur leurs pratiques liées à des dispositifs multimédias, l’apport de ces dispositifs sur l’organisation et le fonctionnement de leurs structures ; et d’autres sujets liés à la promotion des Tic au Burkina et à leurs « opportunités » pour l’amélioration des conditions de vie des Burkinabé (il s’agit là de discours de promoteurs institutionnels). Enfin les entretiens semi directifs ont aussi servi à interroger des populations urbaines et rurales, de même que des acteurs privés de la promotion des Tic au Burkina.
L’observation participante nous a permis de nous immiscer dans le travail de ces acteurs associatifs. Dans ce sens, nous avons participé au séminaire de création du réseau national des cyber-centres communautaires et nous avons pris part au tournage d’un film documentaire pour la promotion des activités de SASO. Des observations ont  aussi été faites dans des lieux d’accès collectifs des Tic, comme les cybercafés et  les télécentres privés, de même que dans des cybercentres mis en place par les ONG/associations.

Les ONG/associations acteurs de la promotion des TIC au Burkina

Nous nous sommes appuyé sur les notions d’objet-valise et d’objet-frontière de Patrice Flichy pour analyser l’imaginaire technique qui anime les promoteurs associatifs burkinabé du multimédia. Pour Flichy (1996), les utopies sont une étape du processus de construction d’un nouvel objet technique, « ce n’est donc ni une production rhétorique pure qui n’embraye jamais sur la réalité, ni une prévision ». Il affirme que l’avenir d’une innovation n’est jamais tout tracé et que c’est à travers une interaction complexe entre différents acteurs qu’un objet technique se construit. Dans le cas du Burkina, les ONG/associations font partie de ces acteurs qui interagissent pour le développement du multimédia. Dans cette phase d’utopie, Flichy considère qu’on a affaire à un objet valise. « Chacun des acteurs susceptibles d’intervenir dans l’élaboration de cet objet apporte ses utopies, ses projets ». Dans le cas du Burkina, des ONG/associations, autour du multimédia et des Tic en général, ont créé à partir du réseau Burkina-NTIC plusieurs groupes thématiques : les groupes Tic et agriculture, icC et éducation, Tic et gouvernance, pour selon eux utiliser les opportunités offertes par ces dispositifs pour apporter des améliorations dans ces différents secteurs dans le but de contribuer au développement du pays. Ces acteurs associatifs burkinabé s’approprient là, des idées véhiculées il y a plusieurs décennies par des acteurs internationaux comme l’Unesco, sur le développement des Tic et les potentialités qu’elles offrent. En effet, le rapport Mac Bride affirmait que : « La communication est sans nul doute aujourd’hui une force économique prépondérante aux énormes potentialités, en même temps qu’un aspect déterminant du développement. Elément de plus en plus important des économies nationales,  elle représente une part grandissante du produit national brut de chaque pays, ce qui entraine des répercussions directes sur la productivité et sur l’emploi. » (1980 : 29). Ces propos ont été tenus il y a trente ans, et nous pouvons dire aujourd’hui que la commission Mac Bride ne s’était pas trompée en affirmant que les techniques d’information et de communication se développeront davantage et prendront une place prépondérante dans les économies des pays.
Pour terminer sur la présentation des différents groupes thématiques qui se sont formés autour des Tic, signalons que le groupe TIC et télécentre, quant à lui, a pour but de lutter contre les inégalités d’accès aux Tic en permettant aux Burkinabé les plus pauvres d’y accéder, à travers leurs cyber-centres. Certains acteurs associatifs travaillent sur Tic et santé, même s’ils ne sont pas organisés en réseau. La formation de ces différents groupes a été encouragée par l’ONG néerlandaise IICD (Institut International pour la Communication et le Développement), Télécentre.org, un programme  (dans lequel interviennent parmi d’autres des Canadiens) et l’ONG Oxfam Québec, entre autres. Beaucoup d’associations ont été créées à la faveur du développement du multimédia au Burkina pour en faire la promotion et d’autres qui existaient déjà ont créé en leur sein des sections Tic, au point que certains propriétaires de cyber-cafés privés (par exemple) affirment que les acteurs associatifs s’intéressent à la question des Tic par opportunisme. Les acteurs privés reprochent notamment aux militants associatifs d’associer le multimédia à presque tous les domaines sociaux, pour bénéficier de financements. À ce propos, Flichy affirme que les espoirs placés dans le multimédia dépassent largement ce que peut offrir un objet technique, si ouvert soit-il. Il convoque la notion d’ « objet-frontière », pour appréhender les intérêts qui se jouent à travers ces espoirs placés dans le multimédia. Pour lui, « l’objet-valise correspond à une phase d’indétermination dans les choix technologiques. Une large gamme de possibles reste ouverte, tant au niveau du cadre de fonctionnement qu’à celui du cadre d’usage. Il s’agit alors de lever les ambiguïtés, (…), de passer de l’utopie à la réalité (…), de construire  un objet frontière. Pour passer d’un objet-valise à un objet-frontière (…) il faut trier entre les différents projets pour ne retenir que ceux qui peuvent devenir compatibles »  (Flichy, 2003 : 228). Partant de ce point de vue, les nouveaux objets techniques sont le fruit d’une coopération complexe entre des acteurs très différents, tant par leurs intérêts que par leur culture organisationnelle. Et pour qu’une innovation devienne un objet technique largement répandu, il faut qu’elle réponde aux exigences de plusieurs acteurs.
Bernard Miège (2003 : 76) aborde le même sujet en écrivant que l’analyse des TIC et leur insertion dans les sociétés contemporaines devraient se centrer sur la relation qui se noue entre des enjeux de nature différente. Le recours à la notion d’enjeux oriente l’étude de l’émergence et du développement des techniques, dans un sens qui cherche à identifier non seulement les déterminations multiples et leurs relations, mais également ce qui se joue entre les différents acteurs sociaux.  D’autres auteurs, comme Jacques Perriault dans La logique de l’usage : essai sur les machines à communiquer  (Perriault, 1989), Andrew Feenberg dans Repenser la technique : vers une technologie démocratique  (Feenberg, 2004), évoquent la question du jeu d’intérêts convergents ou divergents, qui contribuent au développement des dispositifs techniques.
Les jeux d’intérêts autour de la promotion des Tic sont une réalité à laquelle les ONG/associations participent au Burkina. D’une part, elles sont confrontées à des cybercafés privés qui leur reprochent une concurrence « déloyale », du fait qu’elles bénéficient d’aides. D’autre part, elles font face à des fournisseurs d’accès à Internet ou à des opérateurs de téléphonie qui refusent de leur faire certains tarifs préférentiels qu’elles demandent, parce qu’elles offrent des services marchands.
Nos enquêtes ont aussi révélé que quelques-uns des acteurs associatifs perçoivent souvent certains services publics chargés de la promotion des Tic comme des concurrents. Ils affirment que ces services se transforment souvent en ONG pour bénéficier de fonds destinés à financer des projets Tic. Il s’agit là de propos dont nous n’avons pas pu vérifier la véracité, malgré le fait que nous avons interrogé les services publics concernés. Cependant ces discours permettent de montrer comment différents promoteurs du multimédia au Burkina se perçoivent, selon leurs rôles, dans cette promotion et leurs intérêts.
Le travail de terrain au Sénégal nous a mis évidence que la situation des acteurs de la société civile (de ce pays), dans leurs rapports de promotion des Tic avec les structures étatiques, est différente de celle du Burkina. Pour ce que nous avons pu observer et selon les personnes ressources (étatiques et associatives), les acteurs associatifs sénégalais rencontrés ne voient pas les structures étatiques comme des concurrents sur certains projets. En outre, les services publics en charge de la promotion des Tic (que nous avons rencontrés) ont une vision plus valorisante des acteurs associatifs que ce qui se constate au Burkina. Une explication pourrait être le fait qu’il y a plus d’universitaires et autres intellectuels parmi les militants sénégalais que parmi ceux du Burkina (cela concerne les promoteurs associatifs les plus dynamiques de ces deux pays). Cela ne veut pas nécessairement dire que les universitaires et autres intellectuels sénégalais soient plus aptes à faire de bonnes propositions que les acteurs burkinabé (qui dans leur ensemble sont moins diplômés). Mais le statut social des porteurs de discours peut compter dans l’intérêt qui leur est porté.
Nous avons majoritairement rencontré, au Sénégal, des intellectuels de la société civile, alors que les acteurs associatifs se consacrant principalement à la gestion d’un projet multimédia étaient moins nombreux et cela était un choix de notre part, pour voir comment la société civile sénégalaise arrive à influencer les politiques publiques des Tic dans ce pays. Certains intellectuels ne font pas partie d’une association en tant que tels, mais s’intéressent au multimédia et en font la promotion au Sénégal. Alors qu’au Burkina, la plupart des intervenants associatifs que nous avons contactés sont issus de petites structures, qui ont une faible capacité d’influence sur les politiques publiques des Tic, en revanche, au Sénégal, les promoteurs issus de la société civile ont une force de proposition qui semble plus reconnue et est souvent prise en compte.
Nous ne sommes pas en train d’affirmer, à partir du notre enquête de terrain, que les acteurs associatifs burkinabé ne font pas de bonnes propositions pour influer sur les politiques publiques, mais nous constatons que leurs idées sont moins bien considérées et moins prises en compte (pour ne pas dire pas du tout prises en compte) par les autorités. À la différence de ce qui se passe au Sénégal, il y a moins d’universitaires et d’intellectuels reconnus dans la promotion des Tic au Burkina, à l’exception de quelques-uns comme Sylvestre Ouédraogo, enseignant d’économie à l’université de Ouagadougou et pionnier de la promotion associative du multimédia à travers l’association Yam Pukri. Une autre différence est que les acteurs burkinabé (dans leur ensemble) consacrent plus de temps à la gestion de leur projet, faisant ainsi moins des plaidoyers visant à influer sur les politiques publiques.
Toutefois, il faut préciser qu’au Burkina, des structures étatiques et les ONG/associations travaillent souvent ensemble sur certaines activités, comme l’organisation de la Semaine nationale de l’Internet. Ces institutions soutiennent souvent les associations, en parrainant certaines activités, en offrant des salles équipées pour des formations multimédias, que certaines associations, sans grands moyens, organisent, etc.
Selon Michel Callon et Bruno Latour (Callon et Latour, 1989), a priori une machine n’est ni innovante ni désuète, ni bonne ni mauvaise, ou appelée à un plus grand destin qu’une autre. Ces qualités sont l’enjeu d’une âpre bataille dans le social et dont l’issue déterminera si elle a droit ou non au succès ou même à l’existence. Dans le cadre précisément de cette bataille au sein du social, les ONG/associations se sont organisées en réseaux comme nous l’avons souligné, pour mieux défendre leurs intérêts. Le groupe Tic et télécentre entre dans cette logique. C’est un groupe dont les acteurs s’approprient les discours sur les inégalités d’accès aux Tic, pour demander que ses membres soient considérés comme des fournisseurs de services publics devant bénéficier d’aide de l’Etat, de coûts préférentiels d’accès à certains produits, afin de mieux distribuer leurs services, ce qui donne lieu à la mise en place d’une stratégie spécifique.

Quand les cyber-centres communautaires s’organisent pour continuer à exister

Le 24 novembre 2007, nous avons participé à Ouagadougou à un séminaire, regroupant plusieurs dizaines de cyber-centres communautaires.  Il s’agit de petites structures qui offrent des services d’accès à des moyens de communication : ordinateur, photocopieuse, téléphone fixe, internet, et d’autres services multimédias, à des  populations qui n’ont souvent pas accès à ces services en dehors de ces centres. Après avoir diagnostiqué l’ensemble des entraves qu’ils rencontrent dans l’exercice de leur activité : « manque d’électricité en milieu rural, manque de ressources humaines qualifiées, coûts élevés des services de télécommunications », ces acteurs ont décidé de créer un réseau formel de l’ensemble des cyber-centres communautaires burkinabé. Quelques mois plus tard, lors d’une interview parue le 28 mai 2008 sur le site d’information en ligne www.lefasonet.net, Malick Sawadogo, le coordinateur du groupe (Tic et télécentre) affirmait: « Nous pensons donc qu’en étant unis et mieux organisés, nous serons plus forts et mieux écoutés. En effet, il sera plus facile pour un regroupement de cyber-centres de faire le plaidoyer auprès des pouvoirs publics et autres partenaires comme les sociétés et/ou opérateurs de télécommunication pour obtenir des tarifs préférentiels pour la connectivité ou d’autres avantages susceptibles de contribuer à assurer leur rentabilité et donc leur pérennité ».
Pour Malick Sawadogo (le coordinateur de ce collectif), l’une des missions que ce groupe s’est fixée est de se constituer en une force sociale organisée pour la défense de leurs intérêts stratégiques et pour jouer pleinement leur rôle d’acteurs de développement et de service public. En se référant à certains auteurs (Moliner, Rateau, Cohen-Scali, 2002 : 21), nous pouvons dire que ces acteurs associatifs organisés en réseau constituent un groupe social qui contribue au développement du multimédia au Burkina. Le groupe social est défini par ces auteurs comme un ensemble d’individus interagissant les uns avec les autres et placés dans une position commune vis-à-vis d’un objet social (le multimédia dans notre cas). Cela suppose que ces individus poursuivent un objet commun par rapport à cet objet social (la promotion du multimédia auprès de populations à faibles revenus) et qu’ils soient relativement interdépendants dans la poursuite de l’objectif.
Ce groupe social des cyber-centres communautaires fait face, comme nous l’avions signalé plus haut, à des critiques qui l’accusent de défendre des intérêts financiers. Ces critiques se fondent souvent sur la manière dont certains cyber-centres communautaires fonctionnent. Certaines situations pourraient laisser penser que quelques acteurs profitent des opportunités de financement de projets multimédias. Certains cyber-centres communautaires ne sont pas viables, car leurs promoteurs n’arrivent pas à les rendre rentables (en termes économiques) pour pouvoir s’autogérer : ils les délaissent donc et une sorte de mise en scène est organisée au moment du suivi-évaluation du projet. Des populations sont invitées à jouer un rôle, laissant croire que ces cyber-centres fonctionnent bien. Ainsi, on soupçonne souvent ces différents promoteurs associatifs d’avoir monté des projets pour se procurer des revenus financiers par le biais des financements. Rappelons que ces critiques ne concernent pas seulement les promoteurs associatifs du multimédia, d’autres ONG/associations dans d’autres domaines y sont aussi confrontées.
Le constat selon lequel des projets multimédias fonctionnent mal au Burkina est une réalité observable, mais il peut paraître hasardeux de vouloir ramener les motivations de leur militantisme en faveur du développement du multimédia à la poursuite d’intérêts financiers. Comme l’écrivait Jean-Louis Laville (2008 :12) en se référant à Granovetter, « dans les interactions sociales, les individus possèdent des mélanges de motivations, par conséquent ils agissent d’une manière qu’il est difficile de décrire uniquement en termes d’intérêts personnels ». Il s’agit pour nous de montrer que les initiatives des acteurs associatifs ne sont pas toujours motivées par des intérêts économiques, mais qu’il y a un ensemble d’interactions sociales qui interviennent dans les motivations de ces acteurs. Au cas où il y aurait une recherche d’intérêts, ceux-ci ne seraient pas forcément économiques : il peut aussi s’agir d’une reconnaissance sociale, d’intérêts politiques…, etc.
Une partie des critiques adressées aux cyber-centres concernent aussi la vente de services; de ce fait, ils sont considérés  par des acteurs privés comme des acteurs économiques intervenant dans le même secteur qu’eux. Par ailleurs, les cyber-cafés privés dénoncent les acteurs communautaires, les accusant de leur faire de la concurrence en bénéficiant de multiples aides. Le fait que ces acteurs s’organisent pour bénéficier d’aides fait partie de leur mode de fonctionnement et cela n’est pas spécifique au Burkina. Laurent Gardin (2008 : 97, 95-110) affirme que les associations vendent des biens, des services et que ces ressources du marché apparaissent toutefois fortement encastrées dans les relations sociales et politiques qu’elles développent. « C’est ainsi qu’elles essaient, par exemple, d’avoir des tarifs adaptés aux ressources et aux besoins de leurs usagers au lieu d’être dans une logique strictement marchande et de ne cibler qu’une population solvable ». Dès lors, les cyber-centres communautaires devraient pouvoir vendre des services et produits sans forcément s’inscrire dans une logique marchande, résolument tournée vers la recherche d’intérêts financiers. Ces ventes de produits et services font partie d’une démarche qui donne de la viabilité aux activités de ces acteurs associatifs, puisque celles-ci commencent (dans la plupart des cas) grâce à des financements de bailleurs de fonds, et doivent continuer après l’arrêt de ces financements.
Il convient aussi de noter que les enjeux qui se jouent autour de la promotion du multimédia au Burkina ne concernent pas seulement les acteurs associatifs dans leur rapports avec les autres promoteurs burkinabé. Cette promotion au Burkina fait aussi entrer en jeu des intérêts économiques, politiques, d’ONG internationales (IICD, Télécentre.org).
En 2008 plusieurs bailleurs des acteurs associatifs rencontrés voulaient soit diminuer leurs  financements  soit arrêter ceux-ci. Ainsi ces acteurs burkinabé remettaient en cause la manière d’agir de leurs partenaires en leur reprochant d’avoir susciter des besoins auprès des populations bénéficiaires des projets, et de vouloir abandonner les conducteurs de ces projets sans les avoir suffisamment suivis afin que ces activités soient pérennes. Dans la période novembre 2007 à avril 2008, dans le but de soulager les associations de ces difficultés, une des ONG internationales avait choisi de pousser ses partenaires burkinabé à diversifier leurs activités en ne se contentant plus de fournir seulement de services d’accès au multimédia. Il s’agissait aussi d’utiliser ces dispositifs pour rendre d’autres services, comme le fait de s’associer aux services de santé dans les localités rurales pour faire de l’ « e-santé »; et aussi de développer des services économiques via le multimédia en direction des paysans. Dans la recherche de solutions, les membres du réseau Tic et les télé- centres avaient été formés à la conception  et à l’animation de sites web, à l’appropriation de plateformes collaboratives du WEB2.0 afin d’être plus visibles sur le net et d’avoir ainsi des possibilités de diversifier leurs partenaires techniques et financiers, ce qui permettrait éventuellement d’obtenir d’autres financements.
Une autre solution envisagée alors était de développer davantage l’action de lobbying  dans le cadre du réseau associatif afin de pouvoir faire pression et d’obtenir plus d’aides pour les membres. Dans le cadre de ce réseau il était question d’identifier, en fonction des besoins, des membres qui peuvent venir en aide à d’autres. Le principe est de créer à l’intérieur du réseau, un noyau d’experts capables d’intervenir auprès d’autres membres pour la création de sites web, pour diverses formations à l’appropriation du multimédia et du web 2.0 (en particulier), pour le montage de projets faisant intervenir le multimédia de façon transversale dans différents domaines sociaux. Il convient néanmoins de dire que l’accessibilité n’est pas le seul domaine où interviennent ces acteurs associatifs au Burkina.  Certains utilisent le multimédia dans des stratégies de communication visant un changement des comportements, voire un changement social. C’est dans ce sens que le multimédia est utilisé par l’ONG Sahel solidarité (SASO), en appui à des activités de sensibilisations portant sur l’assainissement, l’eau et l’hygiène.

Utilisation du multimédia pour une sensibilisation à l’hygiène à Bokin au Burkina Faso

Avant d’aborder les utilisations du multimédia liées à la sensibilisation à l’hygiène, notons que les ONG/associations s’approprient aussi ces dispositifs sociotechniques pour coordonner leur fonctionnement quotidien. Nous citerons à titre illustratif le cas de la FEPPASI (Fédération  Paysanne des producteurs agricoles de la Sissili). Pour son président, M. Dagano, si l’utilisation du multimédia (internet notamment, la fédération a créé un site internet : http://www.feppasi.org/) a permis à leur organisation d’être plus visible et d’obtenir plus de partenaires techniques et financiers,  il convient aussi de noter que le multimédia permet à cette organisation de mieux former ses membres à l’usage de techniques agricoles, permettant ainsi à ces derniers d’accroitre leur productivité.  En effet, M. Dagano affirme qu’un ensemble de dispositifs multimédias sont utilisés pendant les formations des paysans aux techniques agricoles utilisées depuis l’étape des semis jusqu’à celle de la récolte. Ce type de formations serait efficace pour donner aux paysans une idée du rendement à l’hectare à attendre. Et le fait d’utiliser le multimédia serait efficace parce que ce procédé alliant l’image au son permet aux paysans de mieux percevoir les techniques présentées ; et ce, par comparaison avec l’époque où les formateurs utilisaient des supports papiers avec des dessins. Le multimédia aurait aussi amélioré les relations entre cette organisation paysanne et ses partenaires, parce  que leurs réunions de travail seraient bien préparées, leurs rapports d’activités reçus rapidement et leurs présentations mieux appréciées par leurs différents partenaires.
S’agissant de l’utilisation du multimédia en appui à des actions visant le changement de comportements, SASO a recruté des habitants de la localité concernée (des intervenants directs auprès des populations). La démarche consiste à lutter contre l’insalubrité dans les lieux de vie, amener les populations à construire des latrines et à bien les entretenir, leur expliquer l’intérêt de se laver les mains au savon. D’une manière générale, il s’agit d’amener les populations à adopter une meilleure hygiène.
Deux types de sensibilisations sont faites : des séances dans des écoles primaires et d’autres de nuit à destination de l’ensemble des habitants, sur une place publique d’un village. Dans les écoles, la sensibilisation se fait à travers un sketch, à l’issue duquel on diffuse par le biais d’un vidéo projecteur plusieurs images, révélant des problèmes devant lesquels les élèves sont amenés à désigner les mauvais comportements et à suggérer les bons.
Pour ce qui est de la sensibilisation dans les places publiques à destination de toute la population, SASO a choisi des habitants pour passer dans les familles et faire des photos de certains lieux comme l’intérieur des maisons, la cour, les toilettes. Ces habitants apportent leurs clichés au siège local de SASO, où ils sont transférés sur ordinateur et stockés pour servir, le jour de la projection. Ce jour-là, les organisateurs apportent les installations nécessaires : matériels de sonorisation, vidéo projecteur, ordinateurs portables, matériels d’électrification…, etc. Des artistes locaux introduisent la séance avec de la musique locale, « contextualisée » avec l’objet de la sensibilisation. Les photos prises par les habitants et d’autres images sont projetées, suivies de débats entre les populations sur le thème.
Pour les acteurs de SASO, le multimédia joue un rôle déterminant dans leur stratégie de communication pour le changement de comportements. Même s’ils se disent incapables pour l’instant de quantifier la part de contribution de ces techniques, ils sont convaincus que ce rôle est déterminant dans le succès de leurs séances de sensibilisation. L’introduction du multimédia leur aurait permis, selon eux, d’être plus efficaces dans leur démarche et de toucher beaucoup plus de personnes. À ce propos, Missé Missé (2006 :14-32, 16) affirme que « la communication stratégique de programme, en visant la réussite technique de celui-ci, utilise un ensemble varié de stratégies, de techniques et d’actes de communication, dont la sensibilisation et la persuasion à travers l’Information, Education, Communication, pour produire des identités et convaincre des publics divers de s’impliquer et de soutenir les initiatives  entreprises dans divers secteurs des mutations sociales ».Cette communication stratégique est parfois efficace, en fonction d’une part de la manière dont la stratégie a été mise en place, et d’autre part de sa mise en œuvre avec la participation des communautés concernées.Cela dit, il reste à savoir quelle est la contribution du multimédia dans ces activités de sensibilisation? Quelle est la performance de ces dispositifs techniques dans le cadre de la démarche de SASO ?

De l’efficacité du multimédia dans cette communication

L’efficacité de l’utilisation du multimédia dans cette démarche de SASO n’a pas encore été prouvée. Le lien entre l’utilisation de dispositifs techniques de communication et la réussite d’une activité conduite par un programme ou projet est difficile à démontrer. Il faudrait être capable d’attribuer l’efficacité de l’action à tel ou tel facteur, alors que dans bien des cas, c’est un ensemble de facteurs sociaux et techniques qui contribuent à la bonne marche des activités de sensibilisation. Il est donc difficile de déterminer, de manière précise, l’apport du multimédia dans ce cas présent.
Les organisateurs affirment que certaines activités, comme la sensibilisation de nuit, ne pourraient pas se dérouler sans l’utilisation du multimédia. Toutefois le simple fait que cette activité puisse se réaliser ne donne aucun gage de succès. Du reste, pour être en phase avec les populations, les organisateurs associent à l’utilisation du multimédia, des chants, des sketches et autres moyens de communication traditionnelle et interpersonnelle, ce qui montre que les techniques modernes de communication ne sont pas les seules à être utilisées; il n’est donc pas question qu’un éventuel succès leur soit uniquement ou principalement attribué.
Déjà au début des années mille neuf cent quatre vingt, le rapport Mac Bride soulignait l’importance de la communication interpersonnelle dans le cadre de démarche de communication pour le changement social: « l’importance de la communication interpersonnelle n’a pas besoin d’être soulignée. Elle se manifeste avec une intensité particulière dans certaines situations critiques ou exceptionnelles ou pendant les périodes où s’élaborent des changements politiques ou sociaux… » (1980 : 101). Selon le rapport sur le NOMIC, de nombreux exemples (dont le rapport fait cas) montrant l’importance de la communication interpersonnelle, devraient inciter les responsables à reconnaître l’importance de ce type de communication lorsqu’ils cherchent les moyens de favoriser les changements d’attitude. En outre, selon ce rapport, la communication interpersonnelle, qu’elle soit spontanée ou organisée, a toujours joué et continuera à jouer, un rôle beaucoup plus important qu’on ne le perçoit normalement.
Traiter de l’efficacité de l’utilisation du multimédia, dans la communication pour le changement social, est un exercice difficile à faire, tant il y a de paramètres communicationnels et « non-communicationnels » à prendre en compte. Le fait que les acteurs de SASO insistent sur l’efficacité que leur apporte le multimédia participe aussi de l’imaginaire qui anime les acteurs associatifs cités précédemment. En répercutant l’imaginaire et les discours que véhiculent leurs partenaires extérieurs sur les potentialités du multimédia pour le changement social, voire le développement dans certains pays pauvres, les acteurs de Sahel Solidarité s’inscrivent de ce fait dans un courant de pensée diffusionniste.

Conclusion

Les acteurs associatifs burkinabé répercutent, sur le plan national, les discours d’accompagnement du multimédia qui sont tenus par leurs partenaires issus des pays riches et des organisations intergouvernementales. Ces acteurs associatifs utilisent leur adhésion à ces discours pour bénéficier de financements de projets multimédias, visant à rendre ces dispositifs accessibles aux Burkinabé à bas revenus. Cela les place dans un jeu d’intérêts, dans lequel certains d’entre eux perçoivent des structures étatiques burkinabé comme des concurrents et surtout doivent faire face à des critiques souvent acerbes d’acteurs privés qui les accusent d’être des promoteurs opportunistes du multimédia, à la recherche d’intérêts  personnels. Ce constat signale l’importance des stratégies d’acteurs et jeux d’intérêts qui accompagnement le développement du multimédia au Burkina. Malgré les critiques à l’endroit des acteurs associatifs de la promotion du multimédia, il convient néanmoins de reconnaître que ces acteurs jouent un rôle central pour que les Burkinabé les plus pauvres, alphabétisés ou non, puissent utiliser ces dispositifs techniques.

Notes

(1) Les cyber-centres communautaires sont des lieux d’accès au multimédia. Ces lieux sont gérés par des acteurs associatifs qui ont bénéficié de fonds sous forme de financement de projet de développement, pour offrir  à la population des services d’accès à des ordinateurs connectés à internet, à des photocopieuses…, etc., moyennant des coûts inférieurs à ceux qui sont pratiqués dans le privé.

(2) Extrait d’une interview parue le 28 mai 2008 sur le site internet www.lefaso.net

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Auteur

Évariste Dakouré

.: Doctorant, GRESEC (Groupe de Recherche sur les Enjeux de la Communication), EA-608, Université Stendhal, Grenoble3 ; ATER, Université Pierre Mendès-France, Grenoble2.